On fête nos 100 ans !

L’esprit communautaire d’une paroisse

Carole Bouchard – Le début des célébrations du 100e anniversaire de la paroisse Saint-François-Xavier a débuté ce dimanche 19 janvier dernier. L’église a accueilli ses paroissiens et ses invités et a célébré cette messe solennelle en présence de l’évêque Raymond Poisson du diocèse Saint-Jérome Mont-Laurier.

L’évêque, monseigneur Raymond Poisson, a célébré cette messe et s’est adressé aux personnes présentes avec une grande sensibilité et un bel humour : « Cette rencontre a beaucoup de sens, car nous sommes ouverts et accueillants sur toutes les réalités qui font de Prévost le quotidien et non pas seulement sur la réalité de la communauté chrétienne, nous sommes des participants de la vie citoyenne et avec notre espérance et notre foi nous y apportons une énergie incomparable… » et de finir ainsi « En avez-vous eu assez ? »

À la suite de la messe, Denys Duchesne a animé la rencontre. Il a mentionné que ce premier événement sera suivi de trois autres au cours de l’année soit, en avril, en juin et en septembre prochain. Il a donné la parole aux invités et à plusieurs représentants de familles souches de la communauté. Des témoignages touchants ont été présentés dont ceux de Gleason Théberge, Viviane Dagenais, Josée Desnoyers, Jean-Pierre Joubert et Yvon Blondin. Ceux-ci ont rapporté l’histoire des débuts de leur famille à Prévost, leur engagement encore aujourd’hui envers la paroisse et ont profité de cette tribune pour raconter quelques anecdotes. 

De l’histoire et des témoignages

Monsieur Théberge a présenté l’histoire de la paroisse et il nous a rappelé qu’en 1947 se côtoyait sans difficulté chrétiens, protestants et juifs. Il a fait le récit de la paroisse : « En 1973, la fusion des trois municipalités de Prévost, Lesage et Shawbridge a permis d’étendre à tout le nouveau milieu l’ouverture aux autres de la foi catholique. À partir de 1946, sœur Denise Malo, la théologienne Annie Ouellette puis Linda Johnson dirigèrent successivement les activités pastorales… cette avancée de l’importance des femmes dans l’église s’est d’ailleurs faite aussi en parallèle avec la création de nouveaux organismes où elles étaient nombreuses et parfois dirigeantes… »

La députée de Prévost, Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé était heureuse de participer au début des fêtes du 100e anniversaire de Prévost. Elle a souhaité rendre hommage à ceux qui ont œuvré pour le bien commun en s’investissant dans la paroisse et en comptant les uns sur les autres. « Quel beau moment nous avons eu ensemble… avec les chants, la musique, les textes, l’humour ! Je pense que ça devrait être comme ça tous les jours dans notre société. » Elle a terminé son allocution en offrant une subvention de 5000 $ à la Fabrique pour leurs fêtes du 100e.

Rhéal-Éloi Fortin, député de Rivière-du-Nord, a raconté un souvenir de la messe de minuit à Lesage à la campagne où il s’était présenté en souliers. C’était au début des années 1970, et il n’y avait pas de neige « Mais quand on est ressorti, c’était tout blanc ! Ce n’était pas de changer l’eau en vin qui pour moi a été mon premier miracle auquel j’ai assisté… Monseigneur Poisson, vous n’étiez probablement pas là, vous n’avez pas assisté à ce miracle, moi j’en ai été témoin et j’en garde un précieux souvenir. »

Josée Desnoyers a été présentée comme notre Dame-de-cœur. Elle a partagé son vécu dans sa communauté en constante évolution et a tenu à mentionner que ce n’est pas une Ville qui forme la population, mais bien la population qui forme une paroisse. « Voici un petit slogan que ma mère me disait souvent : J’y vis et j’y crois, et si tu veux changer quelque chose, implique-toi cela peut changer des choses. » Elle a remis, au nom du Club Optimiste de Prévost, un don de 500 $ pour leur festivité.

Jean-Pierre Joubert a été présenté comme un monument, car il a été impliqué dans plusieurs dossiers dans la communauté autant en éducation qu’en politique municipale. Monsieur Joubert a mentionné qu’il a été directeur à l’école Val-des-Monts pendant 12 ans tout juste à la sortie de ses études. Il a rappelé qu’à l’époque, les écoles étaient confessionnelles alors, il restait très proche de la paroisse et de l’église.

Paul Germain, maire de Prévost, a rappelé à quel point il est essentiel de préserver une communauté chrétienne forte, « Car une ville sans église, sans âmes communes, perd une grosse partie de son identité. » L’entretien de l’église est essentiel et des travaux importants sont à prévoir, dit-il : « Je veux que cette célébration soit le symbole d’un renouveau non seulement pour l’église, mais aussi pour votre communauté tout entière. Ensemble, faisons de cette année une étape mémorable, celle où Prévost a choisi de redonner vie et une jeunesse à son église. » 

Viviane Dagenais a raconté la place que prenaient les nombreuses célébrations de l’église qui permettaient aux paroissiens de se rencontrer et d’échanger très régulièrement. Les rituels religieux demandaient l’engagement d’un nombre important de personnes avec des compétences diverses, tel Jos Marchand qui sonnait les cloches. Elle a mentionné que cette paroisse regorge de personnes qui possèdent des qualités importantes, c’est-à-dire l’empathie et la complicité. « Notre grosse racine centrale, ce sont tous ces gens-là… on se reconnaît aujourd’hui sans s’être parlé depuis plusieurs années, on se reconnaît, et ça, c’est très chaleureux pour nous de savoir qu’on a des gens qu’on connaît parce qu’on ne sera jamais trompé par ces gens-là… Il est important de garder notre paroisse vivante pour un autre 100 ans. »

Yvon Blondin a aussi ses souvenirs et nous a souligné l’importance de son engagement à l’église et l’importance de sa foi dans son quotidien. En s’adressant à l’évêque, il a dit : « Donnez-nous une pluie de grâce pour les gens qui doutent ».

Tous ces témoignages présentés devant une salle comble ont démontré les liens qui unissent les Prévostois à leur communauté : pratiquants et non pratiquants, athées ou croyants, tous partageaient l’esprit de leur communauté donnant un sens très vivant aux propos de monseigneur Poisson en début de texte, où il mentionne l’ouverture et l’accueil dont font toujours preuve les citoyens de Prévost.