Un retour en arrière

Le plaisir d’échanger, Carole Bouchard l’a toujours eu. Ici, elle discute avec passion avec Manon Marquis, la présidente de la Maison d’entraide de Prévost – Photo: Michel Fortier
Carole Bouchard
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24 années avec le Journal

Carole Bouchard – Le traditionnel gâteau aux fruits (oui, oui, celui que vend entre autres le club Optimiste !), quand je l’offre aux enfants (ils ont tous plus de 35 ans !), ils ont toujours une réticence, un « j’y tiens pas vraiment », et ça me désole. Pourtant celui-ci a une longue histoire, on écrit qu’il daterait de l’Antiquité égyptienne, mais avoir une longue histoire, est-ce suffisant pour l’apprécier ? En voici une bien plus courte histoire, mais qui a une grande valeur pour moi.

Le 19 novembre 2000 paraissait la première édition du Journal de Prévost qui était tiré à 4000 exemplaires et distribué dans tous les foyers de Prévost par Postes Canada. Depuis, ce tabloïd mensuel a été distribué à tous les troisièmes jeudis de chaque mois, sans coup férir, au cours de ces 24 dernières années et son tirage est progressivement passé à 11 300 exemplaires. Il a été fondé par des gens de la communauté de Prévost auquels se sont ajoutés les lecteurs de Piedmont en 2001, de Sainte-Anne-des-Lacs en avril 2002, et il est constitué en société à but non lucratif.

Qui sont tous ces citoyens qui ont collaboré bénévolement à la réalisation de ce journal ?

Publier la liste serait trop long, car ce sont 795 personnes des communautés de Prévost, Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs qui ont pris le temps d’envoyer un article, un texte, une opinion, une image ou un dessin à faire paraître dans les pages du journal au cours de ces années ! Et parmi ceux-ci, 135 jeunes ! Des projets très variés ont vu jour et ont été publiés dans ces pages : des cahiers spéciaux par le club Ado Média, un suivi pendant 13 ans sur l’état de notre rivière du Nord, 16 articles sur le gaz de schiste, des dossiers pour la Journée internationale de la femme, un cahier spécial sur la liberté de presse et la vie démocratique, deux cahiers sur des voyages culturels au Japon et la naissance du journal culturel Traces en 2006. Une équipe pour qui tout était possible !

Dans le cahier 10 ans avec la communauté, ça se fête ! On lisait: « C’est de votre volonté de savoir et d’intervenir que nos dix ans sont faits, et nous avons l’intention de vous en remercier en continuant à publier votre Journal aussi longtemps que votre soutien lui sera assuré. » écrivait Benoit Guérin, le président « Tant de temps, tant d’énergie, tant de personnes. Nous n’avons pu recenser toutes les heures qui ont été investies dans toutes ces parutions, dont celle que vous avez entre les mains actuellement. Sans tout ce beau monde, déterminé et persévérant, rien de cette belle et grande aventure n’aurait été possible. « L’histoire qui suit est celle des dix dernières années de nos communautés et le reflet de votre vitalité. Pour ces 10 ans, le journal a changé son nom : nous sommes un journal citoyen, issu d’une initiative citoyenne, nous n’avons jamais eu d’ambitions expansionnistes; loin de nous l’idée d’embarquer dans une guerre de concurrence contre les hebdos de la région. Nous n’avons étendu notre distribution que là où nous avons trouvé́ un besoin d’information et surtout des collaborateurs prêts à alimenter le journal en contenu. Dans ce contexte, le nouveau nom Journal des citoyens décrit bien notre démarche », écrivait Marc-André Morin, alors président depuis avril 2010. 

« Le Journal y était chaque fois, dans le calme des pluies d’été, comme dans les bourrasques sociales. Beau temps, mauvais temps, comme on dit, entre les pages de notre « informaction » s’inscrivent les saisons, et dans cinquante, cent ans, les prochaines générations viendront y chercher la clef de nos errances et de nos bonheurs », car toutes les éditions de ce journal ont été déposées à la Bibliothèque Nationale et à Histoire et Archives Laurentides. Salut, lectrices et lecteurs d’aujourd’hui ! Salut, « lecteures » et lecteurs d’il y aura !» – Gleason Théberge, 5 novembre 2010.

Le soutien des annonceurs

Si ce journal a pu être imprimé en noir et blanc, puis en couleur, c’est sans contredit grâce à l’apport de nos annonceurs. Toutes ces entreprises et ces commerçants qui nous sont restés fidèles ont assuré l’impression de ce journal papier. Inévitablement, un site Internet a été offert aux lecteurs afin de s’assurer de rejoindre le plus de monde possible, mais notre plaisir et notre préférence reste le journal papier.

En octobre 2025, à la fin de cette année paraîtra fort probablement la dernière édition de cette belle et folle aventure citoyenne. Alors que ce journal pourrait encore offrir de belles années de création, de projets des plus originaux, la relève tant souhaitée n’est pas au rendez-vous. Y’a-t-il encore autant de gens qui n’aiment pas le gâteau aux fruits ? 

Note de la rédaction : dans les éditions à venir, nous vous invitons à nous faire parvenir vos témoignages afin que nous puissions les publier à redaction@journaldescitoyens.ca.

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