In My Body

Carole Trempe
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La loi de la gravité ne s’applique pas à ces danseurs !

Carole Trempe – Une dizaine de danseurs, hommes et femmes, de street dance ou plutôt des athlètes de niveau olympique envahissent la scène et l’explosion se produit ! L’audience est en délire alors qu’il n’y a pas dix secondes que le spectacle est commencé. Pouvez-vous imaginer le niveau d’énergie contenu dans la salle ? C’est complètement fou !

La troupe hyper dynamique est réunie autour d’une thématique audacieuse rendue à merveille : le vieillissement de leur corps de danseur. Trois générations de danseurs âgés entre 20 et 60 ans défient les limites de leur corps. Vraiment, à les regarder performer sur scène, on ne peut pas croire que le corps humain soit confiné par ses muscles et ses os. La passion pour la street dance se transmet de génération en génération, même si l’enveloppe corporelle répond moins bien, l’âme demeure intacte. L’artiste trouvera d’autres façons de s’exprimer, de vibrer, de repousser ses propres barrières.

La street dance attire de plus en plus les jeunes. On peut comprendre pourquoi. L’expression de l’unicité, de la singularité de chaque personne est possible grâce à cet art qui ouvre la porte sur le bonheur d’être soi-même dans un groupe intergénérationnel, dans une communauté de partage, dans un univers culturel sensé.

Crazy Smooth, directeur artistique et chorégraphe, et aussi l’un des danseurs a atteint l’objectif de faire de la street dance une danse de scène comme le ballet, le jazz ou tout autre art.

Sur une musique de DJ Shash’U, un texte de Alejandro Rodriguez et des imagées conçues par Thomas Payette, In My Body exprime clairement et de façon sensible et parfois même drôle, le développement identitaire et les conséquences inéluctables du vieillissement sur le corps des danseurs. Ce spectacle est très touchant. 

Le rythme énergique et soutenu des chorégraphies a littéralement soulevé les festivaliers jusqu’au milieu du spectacle en raison d’un changement de tempo initié par un solo et un duo beaux, lents et intimes entre les danseurs. Le dialogue frénétique avec l’audience suscité dès le début s’est un peu estompé et la cadence a perdu de son intensité. La vigueur s’est cependant rétablie jusqu’à la fin du spectacle clôturant sur de longues acclamations et des hourras. Une rencontre-causerie a succédé à la présentation.

Le rythme énergique et soutenu des chorégraphies a littéralement soulevé les festivaliers – Photo : Rita-Taylor
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