L’incroyable Dan Bigras

Dan Bigras et Lulu Hughes entourés de deux de ces musiciens – photo: Léa Charbonneau
Léa Charbonneau
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À la Fête nationale de Prévost

Léa Charbonneau – Le 24 juin dernier, la Saint-Jean-Baptiste s’est tenue à la gare de Prévost. De nombreuses familles étaient au rendez-vous pour les installations festives, mais surtout pour assister au spectacle de Dan Bigras, qui nous a même accordé une courte entrevue.

Le début des festivités

Malgré la météo peu clémente de la veille, le soleil s’est montré généreux en ce beau 24 juin. Dès 17 h, le site de la gare a été envahi par les citoyens des environs. Des jeux gonflables étaient installés un peu à l’écart les uns des autres, loin de la scène principale. À côté, une station de maquillage ainsi que plusieurs chaises pour les parents étaient disponibles. Plus loin, entre les rires joyeux des jeunes et les discussions des parents, on trouvait plusieurs fontaines d’eau, des toilettes antiseptiques et même un lavabo portable. Pour ceux qui n’avaient pas soupé à la maison ou à la célèbre patate bleue à quelques pas des festivités, un food truck était sur place. À mesure que le temps passait, la foule se rassemblait autour de la scène. Le spectacle a commencé avec un discours de la députée provinciale, suivi d’un discours patriotique transformé en poème par le maire de Prévost, Paul Germain. Ce poème patriotique et unificateur a été suivi d’un salut au drapeau et d’un autre discours du conseiller municipal Pierre Daigneault. Avec le cœur de la foule désormais bien réchauffé, tout était prêt pour l’incroyable Dan Bigras.

Les enfants n’ont pu résister à la musique de Dan Bigras – photo: Michel Fortier

Des classiques aux créations qui font réfléchir

Dès son arrivée sur scène, Dan a été acclamé par une foule de quelques centaines de personnes. Il a pris le temps de saluer et d’interagir avec son public, impatient de l’entendre chanter, avant de débuter avec ses classiques. Bien sûr, la voix de Dan est captivante par elle-même, mais il convient de souligner la qualité exceptionnelle de ses musiciens : « Ce sont mes gars [incluant une femme à la batterie]. À chaque fois que je monte sur scène, c’est avec eux que je veux être. » Cette synergie était particulièrement remarquable lors de cette fête nationale. Ce n’est pas peu dire que le public chantait à tue-tête ses classiques comme Tue-moi et Les trois petits cochons. Évidemment, le spectacle de plus d’une heure était garni d’autres bons vieux classiques. Fidèle à lui-même, il a également partagé des morceaux aux messages teintés d’ironie, comme une chanson loufoque inspirée de Trump. D’ailleurs, une autre encourageant à « retourner sa chaise de bord » mettait en lumière le ridicule des individus qui ne pratiquent pas « le vivre et laisser vivre ». En deuxième partie, l’incroyable chanteuse Lulu Hughes a enflammé la scène avec des succès dansants tels que Les soirs de scotch et son célèbre titre Rock with me. Enfin, le spectacle a fini avec les deux artistes rocks sur la scène qui ont interprété ensemble des hits transcendant les générations. 

La foule  devanr la scène à la gare de Prévost – photo: Michel Fortier
La foule devant la scène à la gare de Prévost – photo: Michel Fortier

« La vie »

À la fin de ce rassemblement festif, Dan Bigras m’a accordée quelques minutes pour une entrevue. Après toutes ces années, ce qui continue de le motiver dans la musique, « C’est la passion, la vie et le plaisir ». Bien qu’il soit plus qu’un simple musicien (producteur, réalisateur, ambassadeur), c’est la musique qui reste son principal moteur. « Autrefois, je me dispersais dans plusieurs directions, mais avec l’âge, tous mes projets gravitent autour de la musique », confie-t-il. Entouré d’une équipe équilibrée, Dan Bigras continue de nourrir son instinct créatif : « Mes idées fusent constamment, je pense qu’il est important de puiser dans l’irrationnel ». Chanteur depuis plusieurs décennies et avec plus de cinq albums à son actif, Dan Bigras a connu une véritable évolution dans le paysage culturel québécois. Il remarque que cette scène est en train de changer, tant du point de vue démographique qu’instrumental. Bien que différent de l’effervescence musicale de ses débuts, Dan Bigras ne rejette pas ce nouveau style du revers de la main : « Les jeunes font de la musique avec les outils de leur époque, c’était pareil dans mon temps ». Néanmoins, il partage son point de vue sans pointer critiquement du doigt la jeunesse : « Cependant, trop d’instruments électroniques, je n’aime pas ça, ça étouffe la voix ». Il conseille aux jeunes de ne pas négliger l’importance de la voix. J’ai également noté l’état de santé de notre pilier du rock, qui m’assure prendre soin de lui au fil des années. « On apprend à prendre soin de soi. Tsé, après avoir touché un rond de poêle chaud et s’être brûlé, on ne recommence pas ». Il nous mentionne aussi le besoin impératif de toujours écouter nos limites : « Après 32 ans à faire les shows du refuge, j’ai adoré ça, mais je devais quitter. C’était soit je quitte ou soit je m’épuise psychologiquement. » Pour Dan Bigras, la Fête nationale est un moment de grande importance : « C’est chez nous, c’est la maison ». Il fait même référence à un ancien spectacle du 1er juillet pour souligner la différence : « J’ai déjà fait un spectacle pour la Fête du Canada, mais je n’ai pas vraiment aimé ça. Ce n’est rien contre le Canada, ce sont de bons voisins, mais ce n’est pas chez nous ». En bref, l’amour de la musique et la bienveillance de Dan Bigras se sont transposés dans le cœur de toutes les personnes présentes. Nous sommes chanceux de l’avoir accueilli dans notre belle région.

Discours patriotique de Paul Germain, maire de Prévost

Aujourd’hui, on se réunit, célébrons notre nation.
Notre histoire, notre fierté, nos belles traditions.
La vie n’est pas toujours facile, parfois sombre est l’horizon.
Mais nous devons retrouver la force, notre courage, nos aspirations.
Quand la noirceur envahit nos vies, on se relève !
On sort de notre cage et on passe à l’action !
Comme les trois petits cochons pour leur maison
On bâtit ensemble notre nation.
Célébrons notre langue, notre Québec si fort,
Souverain, notre rêve, avançons encore.
Unis dans l’amour, bâtissons un pays,
Où chaque rêve devient possible,
Où l’espoir devient notre inspiration.
Solidarité, chaque jour, tendons la main à nos nouveaux voisins,
Comme dans «Aimons-nous», avançons vers demain.
Nos racines nous enracinent, notre culture nous inspire,
À bâtir un plus grand futur, où chacun peut s’épanouir.
Quand les épreuves se dressent devant nous, on ne baisse pas les bras,
On se tient ensemble, fougueux, forts, prêts pour le combat
Aimons-nous sans réserve, avançons sans peur de perdre,
Le chemin vers la nation, il est tracé par nos pas.
Célébrons notre fierté, notre Québec si fort,
Souverain, notre rêve, avançons encore.
Unis dans l’amour, bâtissons un pays,
Où chaque rêve devient possible, où l’espoir est infini.
Nos enfants méritent mieux, un avenir sans compromis,
Où ils peuvent grandir en paix, libres et épanouis.
Continuons à rêver grand, croyons en notre destinée,
Un Québec libre et fort, où l’espoir ne cesse de briller.
Célébrons notre fierté, notre Québec si fort,
Souverain, notre rêve, avançons encore.
Unis dans l’amour, bâtissons notre pays,
Où chaque rêve devient possible, où l’espoir est infini.
Merci, bonne Fête nationale à tous !

24 juin 2024 

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