Simonne Groleau, lauréate

Lucie Jean-Mercier, enseignante en histoire à l’Académie Lafontaine, et son étudiante de 16 ans, Simonne Groleau, qui a décidé de photographier un patrimoine industriel proche de son chalet familial : le barrage Daniel-Johnson – Photo courtoisie Action Patrimoine
Léa Charbonneau
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Concours de photo Capture ton patrimoine

Léa Charbonneau ‑ Depuis plus de 20 ans, Action Patrimoine organise un concours pour mettre en valeur le patrimoine à travers les yeux des jeunes de 10 à 18 ans au Québec. Parmi les grands gagnants de ce concours, on retrouve une jeune citoyenne de Prévost, Simonne Groleau. 

De l’histoire tout autour d’eux

En 2001, en s’inspirant du modèle de l’Espagne, l’organisme Action Patrimoine a mis sur pied ce concours jeunesse Capture ton patrimoine. Aux quatre coins du Québec, les jeunes sont invités à prendre une photo du patrimoine québécois. Cette année, plus de 800 photos ont été soumises. Le but du projet ? « Faire découvrir à la relève que le patrimoine, c’est bien plus que juste des églises, ça se trouve tout autour d’eux, souvent beaucoup plus proches qu’ils ne le croient », nous mentionne Blendine Clerget, la coordinatrice des activités éducatives de l’organisme. En plus d’éveiller le sens artistique et intellectuel des jeunes, le concours ouvre souvent la discussion intergénérationnelle : « On voit à travers les années que les jeunes en parlent à leurs parents et même à leurs grands-parents. » On assiste alors à un véritable échange culturel, ce qui est primordial pour la conservation de notre culture. 

Aller chercher les jeunes partout !

Capture ton patrimoine a réussi, grâce à l’excellent travail de ses membres, à rejoindre tout le Québec. Tel que nous le dit madame Clerget : « Toutes les régions ont été couvertes. » On rejoint les jeunes grâce aux commissions scolaires en envoyant des affiches en papier. Bien que le concours soit dans la langue officielle le français, la participation de tous est sollicitée. L’organisme entretient des liens étroits avec plusieurs partenaires comme l’Associa-tion québécoise pour l’enseignement en univers social : « Nous allons à leurs congrès, on leur parle du concours et on leur offre même des ateliers. » En réalité, ce concours est présenté de plusieurs manières aux étudiants. Certains l’intègrent à leur cours sur le patrimoine en le glissant comme un devoir, tandis que d’autres établissements optent pour le parascolaire. Par ailleurs, ce concours n’attire pas seulement les professeurs d’univers social. Bien que le sujet soit très axé sur l’histoire, il est aussi artistique avec l’aspect photographie. Ainsi, plusieurs professeurs d’arts plastiques l’intègrent dans leurs cours. La coordonnatrice, madame Clerget, nous fait aussi part qu’ils ont élargi leur horizon : « Ce n’est pas un concours où l’exclusivité est donnée à l’école. Notre but est d’atteindre le plus de jeunes possible. Alors, on s’affiche aussi dans des maisons des jeunes. » Ainsi, il n’y a aucune limitation socio-économique qui joue comme un biais pour participer à ce concours agréable. 

Simonne Groleau, 16 ans, Manicouagan – actionpatrimoine.ca/activites/capture-ton-patrimoine-2024

Comment gagner ? 

La recette gagnante pour décrocher le titre de lauréat ou de lauréate comporte plusieurs ingrédients. Tout d’abord, les jeunes doivent résider, ou avoir une propriété familiale, à l’endroit de la photo. « Évidemment, ceux-ci doivent respecter le thème, c’est le critère numéro un. On doit parler du patrimoine », dit Blendine Clerget. Ensuite, les participants n’ont pas seulement le mandat de produire une photo, ils doivent aussi écrire un court texte et mettre un titre, l’originalité est donc de mise. Bien sûr, le jury, composé d’individus œuvrant dans les milieux du patrimoine et de la photographie, est invité à juger de la qualité de la photo et du caractère unique de celle-ci. Depuis 2005, Lucie Jean-Mercier, enseignante en histoire à l’Académie Lafontaine à Saint-Jérôme, participe à ce concours. Après avoir été la mentore de 28 lauréats et lauréates, elle termine sa carrière avec nulle autre qu’une jeune citoyenne de Prévost : Simonne Groleau. Cette étudiante de 16 ans a décidé de photographier un patrimoine industriel proche de son chalet familial : le barrage Daniel-Johnson. La photo est non seulement magnifique, mais le texte l’est tout autant. Sous son jeune regard analytique, elle traite de sujets profondément importants dans la culture québécoise : l’indépendance économique, l’évolution de l’ingénierie et de la science. Elle a même la sensibilité de parler au nom de la mémoire des travailleurs de l’époque. Il n’y a rien de plus beau que de faire briller notre immense patrimoine à travers les yeux des jeunes qui forgeront notre avenir. Simonne, les autres gagnants du concours et les indispensables mentors comme madame Mercier ont de quoi être fiers de leur contribution à notre culture.

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