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Lyne Gariepy et Joanis Sylvain – En ce mois de juin, mois du solstice d’été, mais aussi de la Saint-Jean-Baptiste, voici deux séries et un film, tous fait au Québec, afin de souligner la créativité des gens d’ici.
In Memoriam
Série, 2024, suspense, drame, thriller, Québec, une saison de 8 épisodes de 43 minutes, sur Crave; de : Félix Tétreault et de Marie-Claude Blouin; interprètes : Evelyne Brochu, Éric Bruneau, Catherine Brunet et Jean-Simon Leduc.
Synopsis – Les héritiers d’un homme d’affaires doivent traverser une série d’épreuves troublantes, cruelles et mettant en jeu leur santé mentale pour mettre la main sur 84 millions de dollars.
Ciné-fille – Dès que j’ai vu la bande-annonce de In Memoriam, j’ai attendu cette série avec impatience. Et l’attente en valait la peine, car c’est LA série de la saison. Un vrai thriller psychologique, de niveau international, que je verrais bien sur Netflix !
La série In Memoriam plonge dans les traumatismes infligés à une famille par un père pervers, manipulateur et violent, qui maintient son emprise sur ses héritiers même après sa mort. Ces derniers tremblent littéralement à l’idée de revenir sur les lieux de leur enfance marquée par la terreur imposée à toute la famille par ce personnage toxique. Leur mère y a même laissé sa peau. Meurtre ou suicide ? C’est une partie de l’intrigue, pour laquelle nous aurons la réponse après les 8 épisodes.
Le lieu de tournage (l’ancien manoir de la famille Dion, à Laval) est un excellent choix. Et la façon dont l’endroit est mis en scène en fait une prison dorée et glauque à la fois. In Memoriam à une distribution de haut niveau, parfaite, qui incarne avec brio les héritiers tourmentés, des adultes marqués au fer rouge par leur enfance, prisonniers de celle-ci.
Chaque personnage joue un rôle dans l’énigme que le spectateur tente de résoudre. Mais chaque personnage est aussi une intrigue en soi. Ajoutons à cela les épreuves que les héritiers doivent subir, et vous avez une histoire avec plusieurs niveaux d’intérêt et de lecture.
En plus des intrigues que je tairai pour ne pas vous gâcher le plaisir, le vrai suspense est aussi de savoir si les enfants devenus adultes sauront non seulement survivre, mais se regarder en face, se pardonner, se libérer du passé et avancer, tout en conservant leur lien de fratrie. Cela malgré les tentatives du père qui, même mort, tente de jouer psychologiquement avec eux, et de les détruire, ainsi que les liens qui les unissent. Une série à vous faire froid dans le dos, et qui vous jouera dans la tête jusqu’à la fin. Avertissement : vous aurez envie d’engloutir les épisodes sans pause. C’est du moins ce que nous avons fait ! 9 sur 10
Ciné-gars – Excellente production, parfaite pour l’international. Si c’était une série américaine, avec leur budget promotionnel, elle aurait déjà enflammé la planète entière.
Une histoire de famille, dans laquelle nous pouvons ressentir les émotions qui ont été vécues par chaque membre. Un jeu juste et bien dosé de la part de tous les acteurs. Une histoire plausible en tant que lubie de multimillionnaire contrôlant.
Un scénario qui réserve quelques surprises supplémentaires dans les derniers épisodes. Bref, une excellente série, difficile de ne pas l’écouter en rafale. 9 sur 10
C’est comme ça que je t’aime, saison 3
Série, 2024, drame, comédie, suspense, Québec, trois saisons. Saison 3 de huit épisodes de 44 minutes, sur Tou.tv extra; réalisation : François Létourneau et Patrice Robitaille; interprètes : Marilyn Castonguay, Karine Gonthier-Hyndman, Sophie Desmarais, François Létourneau et Patrice Robitaille.
Synopsis – Nous retrouvons les Delisle et les Paquette à l’été 1976. Le sexisme est de retour en force à Sainte-Foy alors que le crime organisé montréalais maintient une poigne de fer sur la ville. Huguette Delisle a tout perdu, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. La plus grande criminelle du Québec a troqué la carabine pour le tablier. Huguette osera-t-elle à nouveau plonger dans la criminalité pour sauver son honneur et combattre le machisme ambiant ? Pourra-t-elle compter sur l’aide de Gaétan, de Micheline, de Serge et de Marie-Josée ? Ensemble, auront-ils le courage d’aller jusqu’à Montréal, en cette année olympique, pour traquer l’envahisseur ? Mais surtout : trouveront-ils enfin l’amour ?
Ciné-fille – Dans la troisième et dernière saison de C’est comme ça que je t’aime, nous connaîtrons enfin la résolution du mystère de la scène dans la piscine. Vous savez, cette scène présente dans chacune des saisons, celle où le voisin gigolo Claude découvre les quatre cadavres flottant dans la piscine des Delisle ?
Nous voyons ce moment depuis le tout premier épisode, il y a trois saisons. Qui sont les victimes de cette boucherie ? S’agit-il de Serge, Micheline, Huguette et Gaétan ? Si oui, qui les a tués ? La réponse arrive au huitième épisode, et mérite l’écoute des sept épisodes précédents. Après de multiples revirements, bien pensés.
Le jeu de Marilyn Castonguay mérite aussi le visionnement. Avec peu de gestes, elle arrive à nous faire ressentir les changements d’émotions, et même la vulnérabilité de son personnage, à la perfection. La distribution est superbe, d’un bout à l’autre de la série. Dans la saison 3, Xavier Dolan, en sexiste homophobe, utilisé à contre-emploi, surprend positivement. Le personnage de Pier-Luc Funk fera aussi sourire à quelques reprises.
Les décors, les costumes et les éléments du passé (fun dip, entre autres) nous transportent facilement à cette époque.
Une première réalisation en duo réussie pour François Létourneau et Patrice Robitaille. La dernière saison de C’est comme ça que je t’aime reste dans le registre de la comédie dramatique, un peu comme Série noire et Les invincibles, autres projets mémorables de Létourneau. Le New York Times a qualifié C’est comme ça que je t’aime de « sulfureuse, insolente, intrigante et terriblement amusante ». Et je suis tout à fait d’accord ! 8 sur 10
Ciné-gars – J’avais hâte de voir la dernière saison de C’est comme ça que je t’aime, pondue par François Létourneau, dont toutes les séries ont été un succès, du moins à mes yeux.
Nous retrouvons l’univers des années 1970, en plein pendant les Olympiques de 1976, permettant quelques beaux clins d’œil sur l’évolution des mœurs.
Marilyn Castonguay (Huguette) nous dévoile une nouvelle facette de son jeu, la douceur d’une mère au foyer, loin de son œil de tigre.
Une saison pleine de revirements et d’histoires rocambolesques. 7,5 sur 10
Arsenault et fils
Film, 2022, drame, policier, crime, Québec. 105 minutes, sur Tou.tv extra. Réalisation : Rafaël Ouellet. Interprètes : Guillaume Cyr, Pierre-Paul Alain, Karine Vanasse, Luc Picard, Julien Poulin, Micheline Lanctôt.
Synopsis – Les Arsenault, une famille tissée serrée, qui tire profit de la chasse illégale, font la loi depuis plusieurs générations dans un petit village du Bas-du-Fleuve. Le retour au bercail d’Anthony, l’impétueux cadet de la famille, puis l’arrivée d’Émilie, une animatrice de radio qui exerce un ascendant sur Anthony et son frère aîné Adam, viendront mettre à l’épreuve l’harmonie du clan.
Ciné-fille – J’avais bien aimé la série Fatale-Station du même réalisateur, qui a aussi réalisé le film Camion. J’étais aussi curieuse du choix du lieu, une petite ville du Bas-du-Fleuve. Le fait que le film a été tourné dans la région natale du réalisateur, une vraie petite ville de cette région, nous immerge tout de suite dans l’esprit voulu, avec les images, parfois belles, mais toujours réalistes, sans enrobage.
L’histoire est intéressante, et les différences entre le mode de vie urbain et des régions sont mises en évidence. Les intérêts (chasse, pêche, beuveries) des gens de ces petites villes sont présentés sans être jugés. Mais c’est justement ces intérêts, particulièrement la chasse, qui ont diminué mon appréciation pour le film. Quoique les scènes de chasse et de dépeçage étaient bien tournées et pas superflues, j’avais un pincement au cœur à chaque fois.
Les acteurs sont bons, le début de l’histoire est bien amené, l’intrigue bien ficelée, mais personnellement, j’ai trouvé que la fin était incomplète et qu’elle nous laissait sur notre faim. 7 sur 10
Ciné-gars – Tout d’abord, je trouve qu’il n’y a pas assez de films qui se déroulent dans ce qu’on appelle les régions du Québec. C’est cet aspect qui m’a intéressé dans ce film. On peut y voir les rouages du braconnage commercial.
Chaque personnage est bien développé, dans sa personnalité, dans ses choix de vie et dans sa relation avec le braconnage.
J’ai été particulièrement touché par le personnage d’Adam, interprété par Guillaume Cyr. 7 sur 10