Danger bien réel

Parmi l’assistance, quelques conseillers municipaux ainsi que la mairesse étaient présents puisque l’ABVLacs travaille en collaboration étroite avec le service de l’Environnement. Ici, en compagnie de la présidente, Jacinthe Laliberté, Sylvain Harvey, Catherine Hamé, mairesse, Louis Dupuis et John Dalzell – Photo : Myriam Nivot
Jacinthe Laliberté
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Conférence de l’ABVLacs sur les changements climatiques

Jacinthe Laliberté – Le 8 juin avait lieu la conférence annuelle de l’ABVLacs, l’organisme de la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs qui a comme principale mission de protéger l’eau de ses bassins versants. La conférencière Andréanne Dupont a entretenu l’assistance sur les impacts des changements climatiques, notamment en ces années où la nature se déchaîne, de plus en plus fréquemment, sans crier gare.

Andréanne, biologiste aquatique ayant une maîtrise en écosystème d’eau douce et d’eau salée, a présenté au public annelacois les données récentes de ses recherches, qui plus est, ont été publiées dans la prestigieuse revue Canadian Geographic.

Les changements climatiques, un sujet qui a, indéniablement, intéressé les personnes présentes, vu le nombre de questions qui ont fusé, de part et d’autre, à la fin de sa présentation.

La conclusion d’Andréanne fait réfléchir : « Les impacts peuvent changer le cours d’une vie. Lorsqu’un désastre naturel survient, peu importe que ce soit une tornade, une inondation ou une sécheresse, il ne choisit pas de toucher l’un plus que l’autre : tous sont atteints ». 

Des impacts à la hauteur du phénomène naturel

L’impact des changements climatiques se fait sentir de plus en plus souvent et sous toutes ses formes. L’exemple suivant est bien réel. La réduction du couvert glacial causé par le phénomène de gel et de dégel affecte grandement la dynamique de l’écosystème. Rappelons-nous les heures passées à patiner sur la glace d’un lac. Ces moments se raréfient avec les redoux qui surviennent en plein milieu de l’hiver.

D’autre part, l’augmentation de la température de l’eau ainsi que la diminution du niveau des plans d’eau affectent les populations de poissons et profitent à la prolifération des cyanobactéries (ou algues bleu-vert) qui apparaissent, particulièrement, lors des périodes de chaudes températures. De ce fait la qualité de l’eau s’en trouve affectée, ouvrant ainsi la porte à la pollution. 

L’activité humaine a, aussi, selon Andréanne, une responsabilité quant à la qualité de l’eau. Ici est visé le surplus de phosphore qui se retrouve dans l’eau de ruissellement ou dans l’eau de drainage qui aboutit, finalement, dans les plans d’eau, dont les lacs. Les installations septiques non conformes sont, d’ailleurs, très souvent pointées du doigt.

« En contrepartie, la nature répond, à sa façon. Le meilleur exemple est l’arrivée des espèces exotiques envahissantes qui prolifèrent au détriment des espèces indigènes, essentielles à la survie de la biodiversité. Tel est le cas du myriophylle à épi », de préciser Andréanne. 

En définitive, les changements climatiques, sournois, efficaces et très actifs, ont un impact majeur sur la nature, et, inévitablement, sur la vie des humains. Une preuve, sans contredit incontestable, est la diminution de la ressource en eau non seulement en quantité, mais aussi en qualité ».

Des pistes de solution : l’une d’elles, l’engagement communautaire

Lois, règlements, politiques sont toutes des solutions qui ont un impact important. Elles sont prises, bien évidemment, par nos instances politiques. Telles sont la gestion des bassins versants, des ressources en eau ainsi que de sa qualité, la conservation de la biodiversité et, finalement, l’adaptation aux changements climatiques. 

Toutefois, comme les changements climatiques nous affectent tous, du plus petit au plus grand, il ne revient pas seulement à nos élus d’agir. Andréanne donne son point de vue sur le sujet en ces termes : « L’engagement communautaire, parce qu’elle est au bas de l’échelle, près des cours d’eau et près de l’action, a un impact incroyable. Ici, à Sainte-Anne-des-Lacs, l’ABVLacs, avec l’implication de ses bénévoles, fait une grande différence ». 

Effectivement, depuis 2007, l’ABVLacs participe, notamment, au programme du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) grâce aux chefs de lacs. Quant au projet Sentinelles des lacs, les bénévoles qui sillonnent les baies des lacs du territoire annelacois, surveillent toute présence possible du myriophylle à épi. 

De par un travail de collaboration avec le service de l’Environnement de la Municipalité, les résultats de ces actions sont accrus et bénéficient à tous en gardant nos lacs en santé.

Un avertissement ou une réalité ?

La conférence en a fait réagir plus d’un. Elle ne se voulait pas trop alarmante, mais, étant un sujet d’actualité, elle a démontré la juste réalité. Quoi que l’on en pense « la protection de l’eau » est l’affaire de tous et non pas seulement celle des riverains comme le disent les rumeurs. Il n’est jamais trop tard pour agir.

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