Lire les traces

Des traces distinctives sur le couvert neigeux

Valérie Lépine – Beaucoup d’animaux fuient l’hiver en migrant vers le sud ou en hibernant. D’autres ont les adaptations nécessaires pour survivre à la saison froide. Écureuils roux, lièvres, renards et pékans restent actifs tout l’hiver. Il est même assez facile de détecter leur présence : chaque espèce laisse des traces distinctives sur le couvert neigeux.

Voici quelques-unes des traces que l’on peut souvent observer dans les forêts hivernales des Laurentides.

Renard roux – Le renard roux est une espèce indigène qui est présente sur tout le territoire du Québec. Il s’accommode de nombreux types d’habitats. C’est un carnivore qui chasse les souris, les campagnols, les lièvres, les oiseaux, les œufs et les insectes. Sa période de reproduction commence à la fin janvier.

Le renard roux marche sur ses orteils et ne laisse que les traces de ses pieds dans la neige. Quand on observe les pistes qu’il laisse sur la neige, on dirait qu’il a trottiné. La piste qu’il crée est longue et sinueuse. On dit qu’il laisse un patron de type marcheur, typique des canidés. Les empreintes de pieds sont de 5 à 6 cm de longueur.

Écureuil roux – On retrouve l’écureuil roux partout au Québec sauf dans le secteur de la baie d’Ungava. Espèce indigène, il habite les forêts mixtes ou les forêts de conifères. Il mange des cônes de conifères, des glands, des graines, des noisettes, des bourgeons, des fleurs et des champignons. L’accouplement débute vers le mois de février.

L’écureuil roux fait des bonds dans la neige (entre 10 et 64 cm, parfois même plus). Il laisse un patron de galopeur : chaque trace est entrecoupée d’un espace. Les empreintes des pattes arrière devancent celles des pattes avant. Ses pattes arrière ont cinq doigts et mesurent entre 2 et 5 cm de long. Ses pattes avant ont quatre doigts et mesurent entre 2 et 3 cm. Ses pistes vont souvent d’un arbre à l’autre.

Lièvre d’Amérique – Le lièvre d’Amérique habite là où poussent de jeunes conifères. Il est actif toute l’année, surtout au crépuscule ou durant la nuit. En hiver, son poil est entièrement blanc (sauf le bout de ses oreilles qui est noir). Durant la saison froide, il mange des bourgeons et des ramilles, et il ronge l’écorce des arbres et des arbustes. Sa reproduction débute en mars.

Le lièvre a un patron de déplacement de galopeur comme l’écureuil roux. Les traces qu’il laisse sont cependant plus grosses, puisque ses pattes arrière sont assez longues. Celles-ci mesurent entre 8 à 15 cm (ses pattes avant mesurent quant à elles entre 5 et 7 cm). La longueur de ses bonds dans la neige peut aller de 20 à 180 cm. Autres signes de sa présence dans la forêt : les ramilles tranchées en biseau et l’écorce rongée des arbrisseaux.

Souris sylvestre – La souris sylvestre est présente presque partout au Québec et habite les forêts de conifères et de feuillus. Elle ne creuse pas de terrier, mais construit plutôt des nids près d’une souche, sous une pierre ou dans le creux d’un arbre. L’hiver, elle creuse des tunnels dans la neige, mais peut sortir à la surface pour rechercher de la nourriture. Elle se nourrit durant la saison froide des graines et des noix qu’elle a mises en réserve, mais aussi de végétaux frais, de graines et même d’insectes endormis dans la neige. La saison de reproduction débute au mois de mars.

La souris laisse un patron de type galopeur. En faisant des bonds, ses pieds arrière (cinq doigts) devancent ses pieds avant (quatre doigts). Ses pieds mesurent entre 1,5 à 2 cm. Ses traces rayonnent souvent à partir du trou formé près du tronc d’un petit arbre. Quand la neige est légère, sa queue peut laisser une trace entre celles laissées par ses pattes.

Pékan – Le pékan, un mammifère de la famille des mustélidés comme le vison ou la belette, vit dans le sud du Québec et est une espèce endémique à l’Amérique du Nord. Il habite les forêts denses de conifères et de feuillus. En hiver, il se nourrit principalement de lièvres, de petits mammifères et d’oiseaux. Il peut aussi manger de la charogne. L’accouplement de l’espèce débute en mars.

L’hiver, les pékans se déplacent surtout à la course avec bonds. On les qualifie de bondisseurs. Mais ils peuvent aussi marcher : leurs traces ressemblent alors à celles laissées par un renard roux. Les griffes du pékan sont parfois visibles; celles du renard roux ne le sont normalement pas, puisqu’elles sont entièrement rétractiles. Les pieds avant et arrière du pékan ont cinq doigts et mesurent entre 5 et 10 cm.