Février : à deux

Lyne Gariépy
Les derniers articles par Lyne Gariépy (tout voir)

Lyne Gariepy et Joanis Sylvain – Février, deuxième mois de l’année et mois de la Saint-Valentin ! Pour ceux qui cherchent un film à regarder à deux, en amoureux, ou seul en rêvant de trouver l’âme sœur, voici trois films sur l’amour, assez différents les uns des autres !

Love again : un peu, beaucoup, passionnément


(vf. Love again) Film, 2023, comédie romantique, États-Unis, 1 h 44; Crave et Amazon Prime Video; réalisation : Jim Strouse; interprète : Priyanka Chopra Jonas, Sam Heughan et Céline Dion.

Synopsis – Et si un simple texto vous menait vers l’amour de votre vie ? À la suite de la perte de son fiancé, Mira Ray envoie une série de SMS romantiques à son ancien numéro de téléphone portable, sans savoir qu’il a été réaffecté au journaliste musical Rob Burns. Rob devient captivé par l’honnêteté de ces mots dans les textes magnifiquement construits. Il devient alors obsédé par l’idée de découvrir l’identité de la mystérieuse autrice des messages.

Ciné-fille – Je ne suis pas très adepte des comédies romantiques, à l’exception des films d’époque. Mais, à Noël et à la Saint-Valentin, j’aime bien dénicher un film romantique à regarder avec mon amoureux. Or, ces dernières années, l’offre est grande, mais pas nécessairement de qualité. Mais comme j’apprécie la série Outlander, j’étais curieuse de voir Love again : un peu, beaucoup passionnément, car Sam Heughan (Jamie dans Outlander) y tient le rôle de Rob. Et le sujet me rappelait un peu l’excellent You got mail, avec Meg Ryan.

Love again : un peu, beaucoup, passionnément s’est avéré être un bon divertissement, avec une histoire attachante et de belles images. Il y a toutefois quelques incongruités. Les acteurs sont bons, et la réalisation classique, mais efficace. Pour un film qui a été tourné pendant la pandémie, avec contraintes de tournage, le résultant est tout de même surprenant.

Un bon film, parfait pour une soirée romantique, surtout si vous n’avez pas trop d’attentes. C’est tout de même mieux qu’un film Hallmark. 7 sur 10

Ciné-gars – C’est un film à l’eau de rose. Un vrai film de romance, mais les comédiens sont bons. La trame de l’histoire est un peu tirée par les cheveux, mais originale. La partie avec Céline Dion ajoute au film. J’ai apprécié Love again : un peu, beaucoup, passionnément. 7,5 sur 10


Simple comme Sylvain

Film, 2023, comédie sentimentale, Québec, France, 1 h 52; Crave et Amazon Prime Video; réalisation : Monia Chokri; interprètes : Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume, Christine Beaulieu et Mathieu Baron.

Synopsis – Sophia, 40 ans, professeure de philosophie à l’université du Troisième Âge, vit en couple depuis dix ans avec Xavier, professeur de science politique. Ils ont une vie confortable et leur couple est stable, quoique leur vie sexuelle semble en veilleuse. En contrepartie, ils ont une vie sociale riche et heureuse avec leurs amis et parents respectifs. L’existence de Sophia bascule le jour où elle fait la rencontre de Sylvain, charpentier dans les Laurentides, qui doit rénover leur maison de campagne. Entre Sophia et Sylvain, c’est le coup de foudre. Les opposés s’attirent, mais cela peut-il durer ?

Ciné-fille – L’amour-raison avec une personne de la même classe sociale que soi, où l’amour-passion avec quelqu’un qui est notre opposé ? C’est la grande question que soulève le film Simple comme Sylvain, de Monia Chokri. L’endogamie, pratique observée chez tous les peuples, consiste à choisir prioritairement et majoritairement son futur conjoint à l’intérieur d’une même classe sociale ou groupe. L’union hors de son groupe est-elle viable ?

Le sujet du film est très intéressant et nous amène à nous questionner sur nos préjugés envers les autres classes sociales. Dans le film, chaque personnage entretient des préjugés, parfois même à son insu. La passion entre Sophia et Sylvain est très bien démontrée, passant de l’intensité à l’humour. Le parallèle entre les différentes théories que Sophia aborde dans les cours de philosophie qu’elle donne à l’université du Troisième Âge, et sa situation amoureuse, ajoute au film et à l’histoire. Par exemple, au début de sa liaison avec Sylvain, on a droit à l’impossible objet du désir selon Platon. Plus loin dans le film, la réalisatrice nous présente aussi un portait moins flatteur de la passion, entre jalousie et avilissement.

Pour ceux qui seraient tentés par les procès d’intentions, la cinéaste se moque gentiment autant des intellectuels que des gens « du peuple ». On sent son affection pour ses personnages, autant pour Sophia, toujours dans les tons de brun et de beiges, que pour le couple Christine Beaulieu et Mathieu Baron, caricaturaux, mais délicieux en Karine et Kevin, qui eux sont très colorés !

On devine l’amour de Monia Chokri pour les films français des années 1970. Dans son film La femme de mon frère, elle exploitait trop les plans ralentis et la musique française d’une autre époque, ce qui avait été un gros bémol pour moi. Elle récidive dans Simple comme Sylvain, avec des images flirtant parfois avec le kitsch, mais cette fois-ci, le dosage est meilleur.

Simplement, un film intéressant à voir. 8,5 sur 10

Ciné-gars – Un film qui amène à la réflexion sur l’amour et les relations de couple.

La touche de style film français des années 1970-1980, c’est-à-dire la trame sonore, les longs plans de vues, et le côté image-photo, m’a agacé.

Le clash entre la fille intellectuelle et le gars de région est le noyau du film, et aussi son point fort. Le film nous présente une belle sélection d’actrices et d’acteurs québécois. 7 sur 10

Love and friendship


Film, 2016, comédie, drame, romance, historique, Royaume-Unis, 1 h 33, Apple TV; réalisation : Whit Stillman; interprètes : Kate Beckinsale, Chloë Sevigny et Stephen Fry.


Synopsis – Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.

Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d’ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné, mais prodigieusement stupide… Librement adapté de Lady Susan, de Jane Austen.

Ciné-fille – Vous connaissez mon amour pour les films « avec costumes ». Il est logique d’en dédui-re mon appréciation pour les écritures de Jane Austen. Et vous avez raison.

Mais voilà, malgré mon amour pour les films d’époque et pour l’œuvre de Jane Austen, et malgré mon appréciation pour le jeu des actrices Kate Beckinsale et Chloé Sévigny, le film Love and friendship ne m’a pas captivé. Pourtant, tout est là pour que ce soit un bon film : le sujet, les acteurs, les décors, les costumes. Mais il manque ce petit je-ne-sais-quoi, cette petite touche magique qui en aurait fait un superbe film.

Au final, Love and friendship est un film qui se laisse regarder et qui est un plaisir pour les yeux. L’histoire est bonne et intéressante, quoique prévisible. Mais le film aurait pu être meilleur. 7 sur 10

Ciné-gars – Beaux décors d’époque, ainsi que les habits, tous très réussis. Excellente interprétation de la part de la distribution du film. Les répliques, le langage et les manières de l’époque représentent bien le style de Jane Austen.

Malgré ces bons points, le film aurait pu être beaucoup plus court. L’histoire est mince et il manque quelque chose pour en faire un vrai bon film. Love and friendship ne nous permet pas de s’attacher aux personnages, sauf pour la fille de Lady Susan, mais son entrée en scène n’arrive qu’à la moitié du film. Voilà peut-être ce qui manquait au film ? 6,5 sur 10

print