Voix et harpes

L’ensemble Gaia sous la direction artistique de la cheffe Roseline Blain accompagné à la harpe par Antoine Malette-Chénier – photo : Michel Fortier
Carole Trempe
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L‘ensemble Gaïa pour iriser la période des Fêtes

Carole Trempe – Dans la série Grands Classiques, Diffusions Amal’gamme présentait l’Ensemble Gaïa dans Noëls anglais, le 2 décembre 2023 à la salle de spectacles Saint-François-Xavier de Prévost. Ce concert de Noël nous a fait découvrir ou redécouvrir un répertoire de compositeurs anglais contemporains et du siècle dernier.

Sous la direction artistique de la cheffe Roseline Blain, le chœur de voix égales était accompagné à la harpe par Antoine Malette-Chénier qui nous a présenté l’étendue de son savoir-faire.

Il a fallu une bonne dose de courage à la cheffe pour débuter le concert avec deux extraits d’une pièce de Gustav Holst Hymn of the Dawn et Hymn to Vena tirées de Choral Hymns from the Rig Veda. Le compositeur est connu pour avoir regardé vers les cieux pour se laisser inspirer et écrire Les Planètes. Il était aussi fasciné par les recueils d’hymnes sacrés de l’Inde antique en sanskrit. Il s’est lancé dans l’étude du Rig Veda du poète Kalidasa. Nous avons entendu une musique assez froide et certainement très difficile à interpréter comportant peu de mélodies. Très bien rendue cependant.

John Rutter était au menu avec quatre extraits de Dancing Day, Part 11 de la musique du Moyen-Âge harmonisée dans un contexte moderne. Nous avons eu droit à des interprétations raffinées, toute en nuance et en subtilité. Le chœur possède une qualité rare et extraordinaire, sa justesse. Elle se retrouve dans tout un chacun des pièces qu’il nous a présentées. C’est remarquable. Edward Elgar avec The Snow une petite incursion dans la nostalgie et le romantisme anglais mettait fin à la première partie tout en beauté.

La seconde partie a débuté avec Ceremony of Carols de Benjamin Britten, une des œuvres les plus connues et les plus interprétées de Britten. Cette œuvre est en deux parties autour d’une pause pour faire place à la harpe. Tous les chants ont une identité qui leur est propre, cela s’entendait bien.

La prononciation n’est cependant pas claire jusqu’à ce que nous arrivions à la dernière partie du concert alors que les voix s’éclaircissent et que le lyrisme s’entend à travers les belles voix libres et plus présentes. What Child is this de Vaughan Williamsque nous connaissons sous le titre Greensleeves, The First Nowell (arr. David Wilcocks) l’une des plus belles pièces entendues dans ce concert, Deck the Hall (arr. John Rutter) et le traditionnel We Wish You a Merry Christmas (arr. Donald Hugues) pour mettre une touche d’humour à l’anglaise. 

Le concert s’est terminé sur un petit bijou de douceur et de tendresse que le chœur a rendu avec délicatesse Angels’ Carols (John Rutter).

Ce concert s’est inscrit dans une longue tradition britannique qu’est celle de raconter Noël. Le répertoire proposé par Roseline Blain était à la fois audacieux et ravissant. Gaïa est dirigé par une cheffe énergique au phrasé chorégraphique. Elle nous a démontré non seulement son aplomb, mais aussi son agilité. Nous avons eu un beau concert qui sort des sentiers battus.


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