Mon beau sapin

Valérie Lépine
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Une belle histoire

Valérie Lépine – Que sait-on de cet arbre que nous plantons dans nos salons et que nous décorons avec plaisir en prévision des journées festives de Noël?

Une vieille tradition

Déjà dans l’Antiquité, on utilisait les branches de conifères comme décoration au moment des festivités païennes entourant le solstice d’hiver. Les conifères y symbolisaient la renaissance et la vie. Au Moyen-Âge, le sapin, symbole de la connaissance du bien et du mal, entre dans les églises. On y posait des pommes (le fameux fruit défendu), des hosties non consacrées et des fleurs de papier. C’est ensuite dans les pays d’Europe du Nord (probablement en Alsace), vers le XVe siècle, qu’on utilisera le sapin comme décoration à l’intérieur des maisons lors des célébrations de Noël. À l’époque, on décorait l’arbre de bonbons, de biscuits et de guirlandes de fruits. Cette tradition se propagera partout en Europe et en Amérique. Au Québec, c’est à Sorel, le 24 décembre 1781, dans la salle à manger d’une baronne d’origine allemande, que le sapin de Noël a fait son apparition. L’arbre était garni de fruits et illuminé de chandelles.

Le sapin baumier1

Quand on parle de sapin ici au Québec, on parle surtout du sapin baumier (Abies balsamea). C’est le conifère le plus fréquent au sud de la province. Il peut atteindre 25 mètres de haut et peut vivre jusqu’à 150 ans. On peut apercevoir sur son écorce des vésicules qui contiennent de la résine. 

On le confond souvent avec l’épinette. Comment distinguer ces deux conifères ? Voici trois caractéristiques qui distinguent le sapin de l’épinette :

  1. Les aiguilles du sapin baumier sont plates. Elles ne roulent pas entre les doigts.
  2. Ses aiguilles sont vert tendre (celles de l’épinette sont plus foncées). 
  3. Ses cônes sont dressés sur les branches les plus hautes.

Naturel ou artificiel?2

Quand vient le temps de choisir la nature du sapin qui trônera chez soi, en 2023, dans un contexte de crise climatique, c’est une question très pertinente à se poser. Lequel des deux types de sapins, naturel ou artificiel, a l’empreinte écologique la plus faible?

La réponse n’est pas si simple et il y a plusieurs facteurs à considérer dont le cycle de vie complet de l’arbre, de sa fabrication à son rejet dans les ordures. On pourrait avoir tendance à dire qu’évidemment, l’arbre naturel est plus écologique. Après tout, le sapin naturel stocke le carbone lors de sa croissance et peut être recyclé. En plus, l’impact écologique du vrai sapin sera grandement diminué s’il est acheté localement, puisque l’impact principal du sapin naturel est lié à son transport. On calcule que le sapin naturel a une empreinte écologique de 3 à 5 fois moindre que son cousin artificiel qui, lui, est le plus souvent fabriqué en Chine à partir de dérivés de pétrole.

Pour ceux qui ne veulent pas ramasser des aiguilles sèches tout le mois de décembre et qui opteront pour un sapin artificiel, sachez que plus on conserve son arbre artificiel longtemps, plus son impact écologique sera diminué. On dit qu’un sapin artificiel utilisé pendant au moins 20 ans aura eu un impact écologique équivalent à l’utilisation d’un sapin naturel chaque année pendant 20 ans. Il est par ailleurs important d’éviter les arbres faits de PVC. Et lorsque l’on décide de s’en départir, la meilleure option est de le donner.

À ceux qui opteront pour le sapin naturel, on recommande de favoriser l’autocueillette dans une entreprise locale et de s’en départir adéquatement. La majorité des municipalités du Québec ont des programmes de ramassage. Les sapins seront déchiquetés et transformés en paillis, en huile naturelle ou seront envoyés au compostage.

Aiguilles vert tendre du sapin et celles vert foncé de l’épinette – photo : Richard Pelletier

À propos du CRPF

Le Comité régional pour la protection des falaises œuvre depuis 2003 pour la protection et l’utilisation écoresponsable d’un territoire de 16 km² doté de caractéristiques écologiques exceptionnelles et s’étendant derrière les escarpements de Piedmont, de Prévost et de Saint-Hippolyte.

Cet article est publié simultanément dans le Journal des citoyens (Prévost, Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs) et le journal Le Sentier (Saint-Hippolyte).

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1- Ce paragraphe reprend les informations sur le sapin baumier publiées dans la section Flore du site web du CRPF (https://www.parcdesfalaises.ca/index.php/la-flore-du-massif/les-arbres/le-sapin-baumier/#1469118194352-14aa3c33-3d6d)

2- Naturel ou artificiel, quel sapin est le plus vert? Jean-Louis Bordeleau, Le Devoir, 6 décembre 2021 (https://www.ledevoir.com/environnement/651327/naturel-ou-artificiel-quel-sapin-est-le-plus-vert?) ; Naturel ou artificiel : quel sapin choisir ? Radio-Canada (https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8856531/naturel-ou-artificiel-quel-sapin-choisir)

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