Chronique d’un café allongé

Collaboration JDC
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Le je… à une lettre d’être un jeu

Denys Duchesne, pour la Paroisse – Le dernier Café amitié de la paroisse, tenu le vendredi 27 octobre dernier, avait le JEU pour thème. Alors, d’entrée de jeu, oui, oui, d’entrée de jeu, un participant avance que pour lui le travail a toujours été un jeu. Pour moi, travailler c’est jouer, dit-il.

Faudrait en informer Zachary Richard pour qui travailler c’est trop dur, lui réplique une adepte de musique.

Jouer, d’ajouter une ex-enseignante, c’est l’affaire des enfants. L’enfant apprend en jouant. C’est connu. 

Pas nécessairement réplique alors une comédienne à ses heures qui rappelle que pour un acteur de théâtre, travailler c’est jouer. Il a été formé pour jouer. Jouer, c’est son travail ! 

Nous voilà revenus à la case départ. L’enfant, l’acteur, le travailleur, le jeu accompagne le développement de la personne. 

On apprend à jouer seul. Puis avec ses parents, avec ses frères et ses sœurs. Mon père était chauffeur d’autobus, ma mère caissière dans une épicerie, mon frère était joueur de hockey. Alors, à la maison on jouait à l’autobus, à l’épicerie et au hockey. 

Dans la ruelle avec les amis, les jeux de billes, de cartes, K-can ou les bocaux. Quand nous jouions à la marelle, souvenons-nous, les premiers amours fleurissaient.

S’installent les jeux organisés par les Municipalités, seul ou en équipe. Pour ouvrir le jeu, on invoque les Jeux Olympiques. Les jeux télévisés aussi : faites vos jeux, disait-on !

Et puis, autour d’une simple table, les incontournables jeux de société dont on découvrait les véritables enjeux en laissant les dés décider. Des jeux et des enjeux qui, aujourd’hui, se jouent dans les résidences, dans la tête et le cœur de notre père, de notre mère, frère, sœur, ami, voisin, ceux à qui on disait jadis Allez jouer dehors, les enfants, il fait beau !

D’un bout à l’autre de nos vies nous sommes ainsi plongés dans un univers qui baigne dans le jeu. Et voilà Shakespeare qui s’invite dans la discussion avec sa célèbre proposition : The world is a stage que l’on peut traduire ainsi : Le monde est une scène sur laquelle les humains sont littéralement des acteurs qui y jouent leur vie.

Voilà qui aurait dû influencer Descartes, auteur du non moins célèbre Je pense donc je suis. Descartes avait 20 ans lorsque Shakespeare est mort. On peut supposer qu’il a eu l’occasion, ou pas, de se référer à ce The World is a stage. Alors, nous le ferons à sa place, sans détour.

Je joue donc je suis.

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