Des zombies dans tous leurs états

Lyne Gariépy
Les derniers articles par Lyne Gariépy (tout voir)

Lyne Gariepy et Joanis Sylvain  – Octobre est le mois de l’Halloween, et qui dit Halloween, dit épouvante. Et quoi de mieux que des zombies pour se donner des frissons!

Par contre, les films de zombies manquent souvent de profondeur et d’originalité. Le même scénario semble se répéter. C’est pourquoi nous vous avons déniché des offres différentes, originales et, surtout, avec davantage de substance.

Coupez!

Film 2022, épouvante-horreur, comédie, film de genre, France, Grande-Bretagne, Japon, 1 h 52 minutes, sur Crave. Réalisateur : Michel Hazanavicius; interprètes : Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois.

Synopsis – Rémi est un cinéaste dont la devise est « Rapide, pas cher et dans la moyenne ». Afin de reconquérir l’estime de sa fille, il décide de mettre en scène un film de zombies. Cette série Z tournée dans un bâtiment désaffecté doit être réalisée en un seul plan-séquence, et être diffusée en direct. Un casse-tête logistique est à prévoir. Surtout lorsque le producteur japonais s’en mêle, que la vedette masculine rouspète et que les techniciens semblent blasés. Le cinéaste a peu de temps pour souder l’équipe et prévoir les moindres imprévus.

Ciné-fille – Remake du film japonais One Cut of the Dead, Coupez ! a ouvert le Festival de Cannes de 2022. Un film original, avec un scénario qui mélange film de genre, horreur et comédie. Du même réalisateur qui nous a offert, il y a 10 ans, le film The Artist, oscarisé pour la meilleure réalisation.

Coupez! est un pari risqué ! Car les premières 30 minutes du film nous présentent le résultat du tournage d’un film de zombies en un plan-séquence, avec erreurs et mauvais acting digne d’un film de série B. Une introduction parfois survoltée, dont les incongruités seront expliquées par la suite. Il faut passer à travers cette partie pour apprécier les deux autres. La seconde partie porte sur la préparation du projet cinématographique avec des acteurs qui se prennent un peu trop au sérieux, des techniciens blasés, des producteurs envahissants, etc. On y découvre le côté plus humain derrière la préparation du film et les motivations du réalisateur interprété par Romain Duris.

 La dernière partie est le tournage du film dans lequel on revisite le même plan-séquence qu’au début, mais avec les coulisses en temps réel. Les gaffes, les improvisations et les situations incroyables défilent à l’écran nous révélant ainsi les raisons de certaines incohérences et, surtout, la débrouillardise des artisans du film. Cette partie est un délice ! On y retrouve de l’humour, du suspense et une immense appréciation pour le travail effectué par les gens du cinéma !

Je l’ai déjà écrit, et je le maintiens : Romain Duris est un excellent acteur, surtout très polyvalent, et son jeu ajoute beaucoup aux différents niveaux de lecture de ce film : entre exagération, sensibilité et authenticité. Bérénice Bejo est parfaite pour le rôle, alternant entre douceur et intensité. Bref, une excellente distribution, qui réussit l’exploit d’être faussement mauvaise et vraiment bonne, pour ce film surprenant, habile, très divertissant et très réussi (pour peu que l’on ait passé à travers la première partie) !  9 sur 10

Ciné-gars – « Avertissement » : les 30 premières minutes sont encore plus médiocres qu’un film de série B. Durant ces scènes, vous allez vous exclamer : « mais ça n’a pas d’allure ! », « mais qu’est-ce qui se passe ? », « Ben voyons donc ! ». Mais c’est après cette demi-heure que le film débute vraiment. La deuxième partie démarre doucement, et nous présente le réalisateur et ses motivations derrière le tournage de ce film japonais.

Le plaisir du film réside dans la troisième partie, lorsqu’on qu’on revoit le tournage du film avec l’arrière-scène, et dans laquelle toutes les catastrophes se dévoilent. Un des personnages les plus drôles est la femme du réalisateur qui, lorsqu’elle joue, devient trop intense. 8 sur 10

Périssable

(Vf. Cargo) Film 2017, thriller post-apocalyptique, horreur, Australie, 1 h 44 minutes, sur Netflix; réalisateurs : Ben Howling et Yolanda Ramke; interprètes : Martin Freeman, Simone Landers, Susie Porter..

Synopsis – Après qu’une épidémie se soit répandue dans toute l’Australie et qu’il ait perdu sa femme à la suite d’une morsure de zombie, un père, qui lui aussi  a été mordu, s’enfonce dans l’Australie sauvage pour trouver une bonne personne prête à garder sa fille Rosie avant de se transformer.

Ciné-fille – Un film qui tient plus de la quête humaine que de l’horreur. Une représentation d’un monde postapocalyptique lugubre, mais réaliste et sobre.

La recherche du père est touchante, et amène le suspense dans le scénario. Alors qu’il ne lui reste au maximum que 48 heures avant de se transformer en zombie, dans une réalité où les gens se méfient les uns des autres, son instinct pour trouver une personne digne d’élever sa fille est plus fort que tout. Martin Freeman (Bilbo le Hobbit) est touchant et juste dans ce rôle. Superbes paysages australiens qui représentent bien la désolation intérieure du personnage. 7,5 sur 10

Ciné-gars – Pour moi, l’intérêt de ce genre de film est dans la vision de l’auteur sur la psychologie humaine face à des situations postapocalyptiques. Pour que je trouve un film réussi, les réactions des protagonistes doivent être réalistes selon moi.

Dans Périssable, je pourrais très bien m’identifier à toutes les réactions du personnage principal, ce qui fait la force du film. 7,5 sur 10

The Walking Dead : Dead City

Série, 2023, épouvante-horreur, postapocalyptique, États-Unis, une saison de six épisodes d’environ 42 minutes, sur Amazon Prime video; par : Eli Jorne; interprètes : Lauren Cohan, Jeffrey Dean Morgan.

Synopsis – Série dérivée de The Walking Dead. Quelques années après les évènements survenus au Commonwealth, Maggie et Negan partent à la recherche du fils enlevé de Maggie dans un Manhattan post-apocalyptique, depuis longtemps coupé du continent. La ville en ruine est peuplée de zombies et d’habitants qui ont fait de New York leur propre monde : plein d’anarchie, de danger et de terreur.

Ciné-fille – Pour ceux qui n’ont pas suivi la série The Walking Dead, Negan, chef d’un groupe de survivants, avait assassiné devant tous les membres du groupe de Maggie, Glenn, le mari de cette dernière, alors qu’elle était enceinte de ce dernier. Plus tard, Negan, avait été emprisonné par le groupe de Maggie, et avait aidé à sauver celui-ci de la destruction par un autre groupe, prouvant son désir de se racheter. Mais Maggie n’a jamais renoncé à lui faire payer le meurtre de Glenn.

Alors, le re-trouver ces deux personnages forts que tout oppose, sauf l’amour pour le fils de Maggie, s’unir pour retrouver celui-ci était intéressant en soi. Le lieu, Manhattan, était un autre incitatif à regarder la série. Mais après le premier épisode digne de mes attentes, le concept s’essouffle : la dynamique entre les personnages s’use, et mon intérêt s’amenuise pour, finalement, être ranimé lors du dernier épisode.

L’utilisation du lieu, New York, n’est pas optimale, et nous laisse sur notre faim.

Ce que j’appréciais de la série The Walking Dead, c’était l’imaginaire derrière la reconstruction, la réorganisation sociale dans un monde post-apocalyptique. Bien imaginée et pensée. On retrouve un peu de cela dans Dead City, mais espérons que cela prendra davantage de place dans la prochaine saison, tout comme l’intrigue entre Maggie et Negan, dévoilée dans le dernier épisode. 7,5 sur 10

Ciné-gars – Dans ce spin-off, ce qui m’a donné le goût de suivre cette série est Negan, dont nous pouvons revoir toutes les facettes du personnage, de la normalité jusqu’à sa mise en scène d’un côté brut et sombre.

Dans The Walking Dead, il y a un principe, c’est qu’il y a toujours un méchant pire que le précédent. Et dans Dead City, nous découvrons un nouveau psychopathe désaxé.

Le dernier épisode fait toute la série, avec la découverte d’un nouveau méchant et peut-être le retour d’un Negan maléfique. 7 sur 10

print