Les attentes

Darius et Tatie, en pique-nique cet été, vous souhaitent à tous, même au régisseur du journal, une belle fin d’été ! – Photo : Chantal Gariépy
Lyne Gariépy
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Lyne Gariepy – Les enfants ont cette manière bien à eux de répondre à nos attentes et parfois même de percevoir des attentes de notre part bien malgré nous.

Pour cette chronique, je puise dans des moments neveu-tatie vécus entre Darius et moi. Je lui lis les articles publiés, lui parle de ce que je vais écrire, lui demandant quelques fois s’il est d’accord que je le partage avec les lecteurs. Parfois, je lui rapporte des commentaires que j’ai reçus de résidents de Prévost surtout lorsqu’ils sont positifs ! Darius semble y prendre plaisir sans toutefois y accorder plus d’importance que nécessaire… à part la découverte de nos photos dans le journal : un grand plaisir pour lui ! 

Mais, il y a quelques mois, lorsque Paroles d’enfant sur la religion a été publié, je lui ai dit que Michel, le rédacteur en chef du journal – que nous appelons parfois, affectueusement, le réacteur en chef par sa propension à s’enflammer – avait trouvé le texte bon, ayant même eu la larme à l’œil en le lisant. Darius m’a regardé et m’a dit : « à oui, Tatie ? » et ce fut tout. Je pensais donc que cela lui avait coulé sur le dos comme l’eau sur le dos d’un canard.

Il y a quelques semaines, nous étions assis, collés l’un contre l’autre sur le divan, et je lui lisais le dernier Paroles d’enfant qui venait d’être imprimé quand Darius s’est soudainement relevé et m’a demandé : « Tatie, est-ce que ton régisseur en chef, ton employeur, il a aimé le texte ? Est-ce qu’il a trouvé ça bon ? » Et moi de lui répondre : « Tu veux dire mon rédacteur en chef ? » – « Oui, Tatie. Celui qui régit le journal. »

Je lui ai alors demandé : « Est-ce que c’est parce que je t’ai dit qu’il a essuyé une larme en lisant Paroles d’enfant l’autre fois ? » – « Oui, Tatie, je veux qu’il trouve ça bon ! »  Et moi, de lui expliquer : « Tu sais Darius, si Michel n’aime pas ce qu’on écrit, il nous le dit tout de suite. Ne t’inquiète pas : si notre texte est publié dans le journal, c’est qu’il le trouve suffisamment bon. Mais on ne peut pas le toucher et le faire pleurer à tout coup. Je sais, par contre, qu’il apprécie beaucoup tes observations et les liens que tu fais. Il trouve que tu es un petit garçon très observateur et intelligent ! » – « Tu lui diras merci pour moi, Tatie ! »

Et moi aussi, je trouve que tu es un petit garçon très intelligent ! Grâce à toi, nous avons maintenant un nouveau surnom pour notre réacteur en chef : le Régisseur !

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