1001 pots

Chaque jour, plusieurs céramistes sont présents sur le site afin d’échanger leurs connaissances et leur univers artistique avec les visiteurs. Cette immersion offre également une expérience multisensorielle qui est appréciée autant chez les potiers d’expérience que chez les novices  : « j’ai envie de rendre moins imperméable la cloison entre les artistes professionnels [et amateurs] ». – Photo : Nicolas Michaud
Nicolas Michaud
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Le plus grand rendez-vous de la céramique au Canada

Nicolas Michaud  – Du 7 juillet au 20 août 2023, au 2435 de la rue de l’Église, au village de Val-David, se tient le plus grand rendez-vous de la céramique au Canada. En 2021, après 32 ans, l’exposition 1001 Pots est passée des mains argileuses de son fondateur, Kinya Ishikawa, aux mains théâtrales de Sacha Ghadiri et Nouchine Dardachti.

« L’un des oasis de résonance dans notre monde »

« J’pense qu’on est dans un monde qui s’appauvrit en capacité de résonance. De se sentir vivant dans un monde qui est vivant avec nous, qui vibre avec nous, qui nous répond, qui nous marque, qui nous touche, parce que le monde se dématérialise, parce que le monde s’accélère », soutient Sacha Ghadiri lorsqu’il est interrogé sur la pertinence de la poterie artisanale à l’ère de la production industrielle à la chaîne. Très philosophe, il croit sincèrement que 1001 Pots est une démonstration critique de la modernité : « Une des caractéristiques de la modernité, c’est cette accélération sociale, mais aussi cette perte, petit à petit, de résonance où on rend tout disponible : j’ai toute la musique du monde grâce à Spotify, j’ai tout le savoir du monde. On rend les choses disponibles, et donc, elles perdent un peu de ce caractère qui nous surprend et qui peut davantage générer de la résonance. »

Chez 1001 patentes qui bougent, Sacha Ghadiri veut « inviter les gens à voir que c’est possible de créer. On invite aussi des troupes de marionnettistes qui créent à partir de très peu de choses […] qui créent à partir de morceaux de bois, à partir de sacs de plastique ». Par ces sortes d’initiatives, il souhaite promouvoir l’accessibilité de l’art créatif : « Ça montre que les enfants ou les adultes qui voient ça se disent : j’ai pas besoin d’avoir un énorme budget pour commencer à créer ». Dans l’après-midi du 5 août dernier, plusieurs petits et grands participaient à Jouons avec la laine des moutons, un atelier de feutrage pour enfants dirigé par Noémie Bélanger de L’os du bois. – Photo : Nicolas Michaud
« Ce n’est pas nous qui avons sauvé 1001 Pots, c’est vraiment un peu comme le Jardin de silice. C’est un collectif qui porte 1001 Pots  : nous, on est juste un bout, un des maillons du filet qui porte cet état de grâce, cet événement vraiment précieux qu’est 1001 Pots et le jour que nous, on ne pourra plus, je suis sûr que quelqu’un va se lever pour reprendre le flambeau. » Créé par le fondateur de 1001 Pots, le Jardin de silice est une œuvre en constante mutation qui rassemble les œuvres de plusieurs générations de céramistes. – Photo : Nicolas Michaud
Du 1er au 5 août, dans l’enceinte de l’église de Val-David, une exposition de marionnettes faisait découvrir les pièces uniques de Pierre Robitaille. Un très bel exemple de ce qui peut être accompli avec le calibre d’un expert- marionnettiste d’après Sacha Ghadiri. – Photo : Nicolas Michaud


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