Joyeux cinquantième anniversaire !

Les citoyens et citoyennes de Prévost — et même des environs — profitaient de la compagnie des uns et des autres tout en pique-niquant lors de la Grande Tablée. – photo : Nicolas Michaud

Départ imminent en direction de l’histoire de Prévost

Nicolas Michaud – Le 8 juillet dernier, sur le site historique de la gare de Prévost se tenait la Grande Tablée afin de festoyer sur les 50 ans de la ville fusionnée de Prévost.

Dès 16 h 30, pour le temps d’un pique-nique, plus d’une centaine de résidents ont apporté leur repas et ont pris place près des tables qui avaient été installées pour cette occasion. Cette foule a pu se détendre en assistant à un concert d’artistes locaux, soit les groupes de musique Trio Brasil et Chum Chris, sur une scène devant la gare de Prévost. Parmi les personnes interrogées, toutes ont exprimé leur satisfaction relativement à cet événement.

Une captation de témoignages

Les dépositaires de la mémoire prévostoise ont pu s’entretenir avec la documentariste-réalisatrice, Julie Corbeil, ainsi que la directrice générale et archiviste d’Histoire et Archives Laurentides, Linda Rivest. Fortement jaseux, ces témoins de l’histoire de Prévost étaient une ressource inépuisable de savoir et de souvenirs contrairement à la pile de la caméra de la réalisatrice qui n’a pas fait long feu face à leur train de paroles.

Non loin de la gare, assises sur une table à pique-nique, plusieurs personnalités locales ont sauté entre 13 h et 17 h dans les wagons de la postérité : Claire Boivin-Boisvert, l’ex-mairesse de Prévost de 1990 à 1992; Claude Charbonneau et Germain Richer, respectivement les ex-maires de Prévost de 2000 à 2009 puis de 2009 à 2017; Pierre Daigneault, l’actuel conseiller municipal du district 6 de Prévost; Gleason Théberge, l’enseignant en littérature retraité du cégep de Saint-Jérôme et l’ex-président lexicophile du Conseil de la culture des Laurentides; Denys Duchesne, un citoyen éclairé et un militant engagé dans le domaine culturel de la région;  et Monelle Beaulne, une pluribénévole œuvrant notamment dans un bon nombre d’organismes d’aide auprès des aînés des Laurentides. De plus, le cycliste Paul, un ancien camarade de classe de Germain Richer; Michèle Guay, l’actuelle conseillère municipale du district 4 de Prévost; et Paul Germain, le maire de Prévost depuis 2017; étaient tous de passage pour écouter les récits de leurs pairs et devraient possiblement participer aux enregistrements sous peu.

Quelques souvenirs des 50 dernières années

C’était l’époque des chalets non chauffés, des trains de neige, des sites de ski (la Côte 50, le Saut de la mort, le Viking, le Sommet Parent), des salles de danse avec des tourne-disques, des Boat-Houses au lac Écho, des grandes messes de l’Église-Unie, des gares et chemins de fer du Canadian Pacific… Parmi les anecdotes les plus croustillantes qui ont été racontées, en voici quelques-unes. Jadis, cette région était un important centre de villégiature d’été particulièrement prisé par la communauté juive anglophone de Montréal et plusieurs Canadiens français devaient aller chercher leur dû le dimanche pour le bois qu’ils leur avaient apporté la veille, le jour du sabbat. Dans la période de transition précédant les fusions municipales, les trois municipalités de Shawbridge, de Lesage et de Prévost étaient en situation de « jardins gardés » où chacune de ces communautés désirait préserver leur toponyme pour le nom de la future ville. Le journal communautaire Le Cléon, un mot tiré d’un vers de Les gens de mon pays du chansonnier Gilles Vigneault, a été une voie de communication pour cette population des Laurentides et aurait même ouvert une voie solidement ferrée pour le Journal des citoyens. Une rencontre mémorable, une main tendue entre les ados du Club Octogone et ceux de la Maison des jeunes pour créer une pièce de théâtre qui finiront par fouler les planches du théâtre Le Patriote après avoir conquis le cœur de l’un de ses responsables. Des péripéties insolites concernant le référendum sur l’avenir de la gare de Prévost qui ne s’est gagné que par une seule voix de différence alors qu’un militant de première date a réussi à trouver l’adresse d’un autre Prévostois, son ancien voisin de Saint-Jérôme, pour que ce dernier aille déposer son bulletin de vote à peine cinq minutes avant la fermeture des bureaux de scrutin.

Ces nombreux témoignages sont un outil précieux. Cette manière de « faire parler l’Histoire », comme en témoigne l’archiviste, Linda Rivest, renseignera les futures générations sur ce que les gens ont vécu et sur la façon dont ils l’ont vécu. Bref, pour sortir du train-train quotidien et en apprendre davantage sur l’histoire et le patrimoine de Prévost, il est conseillé d’entamer votre voyage au Musée virtuel de Prévost (www.monmuseevirtuel.ca) ou d’aller discuter avec les bâtisseurs et bâtisseuses du Prévost d’aujourd’hui — de véritables boute-en-train.

Quelques souhaits pour les 50 années à venir

Sur cette dernière question qui était posée à toutes les personnes participantes, beaucoup ont exprimé le souhait de maintenir, voire d’accentuer la proximité entre le pouvoir citoyen et celui du conseil de ville : une démocratie plus directe et participative. D’autres ont revendiqué une plus grande décentralisation de l’État, un transfert des pouvoirs vers les instances locales : un pouvoir régional plus fort et autonome. Sur ce dernier point, une éminence grise a revendiqué le droit à l’autodétermination et la valeur d’un pouvoir autochtone dans un objectif de réconciliation entre colonisateurs et colonisés. Puis, tous ont mis de l’avant l’intérêt de conserver les traces patrimoniales et le caractère champêtre qui offrent son cachet à la ville de Prévost : une ville urbaine et moderne qui conserve son esprit de village. En somme, si les identités communautaires des anciennes municipalités avant les fusions de Prévost persistent dans le paysage toponymique et l’imaginaire collectif de ses aînés, un sentiment d’appartenance et de fierté semble s’y être définitivement installé.

Assis sur la table, Denys Duchesne est filmé par la réalisatrice, Julie Corbeil, alors qu’il répond aux questions de l’archiviste, Linda Rivest, sous les regards attentifs (de gauche à droite) du cycliste, Paul; de l’ancienne mairesse, Claire Boivin-Boisvert; du lexicophile, Gleason Théberge; et de la conseillère municipale, Michèle Guay. – photo : Nicolas Michaud
C’était ensuite au tour de Gleason Théberge de partager plusieurs souvenirs à propos de Prévost. – photo : Nicolas Michaud
L’ex-mairesse de Prévost entre 1990 à 1992, Claire Boivin-Boisvert, était présente pour raconter plusieurs anecdotes marquantes de sa vie dans sa belle ville. – photo : Nicolas Michaud
Après la fin des enregistrements, tout le monde se mettait à échanger sur le bon vieux temps et sur l’avenir. – photo : Nicolas Michaud
La foule a pu se détendre en assistant à un concert d’artistes locaux, soit le groupes de musique Trio Brasil, sur une scène devant la gare de Prévost. – photo : Nicolas Michaud


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