À la rencontre de Francine et d’Yvan

Normand Gosselin
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Unis par l’Amour, complices par le chant et la musique

Normand Gosselin – Vous cherchez l’un des deux ? Trouvez l’autre ! Après 59 ans d’amour et 57 ans de mariage, les parents de deux filles et grands-parents de trois petits-enfants ne sont jamais vraiment loin l’un de l’autre. Même qu’ils s’adonnent ensemble à la marche quotidiennement, parfois même plus de cinq kilomètres au grand air. Et si dame Nature boude un peu, le centre commercial devient leur terrain de jeu; d’où, probablement, leur belle forme physique passée la barre des 80 ans. D’entrée de jeu, on pourrait bien parler d’abord du chant et de la musique en parlant d’eux, mais la grandeur humaine qui émane d’eux prévaut (ou Prévost… ?)

Car, oui, ils habitent désormais à Saint-Jérôme, où ces deux travailleurs de la santé se sont connus. Il se passe de bien belles choses à l’hôpital de Saint-Jérôme, et dans leur cas, par l’entremise du laboratoire, où leur métier de technicien·ne a favorisé leur rencontre. C’est quand même à Prévost que leur carrière en administration et organisation d’évènements culturels a foisonné.

Au fil des ans, Yvan a beaucoup plus été à l’avant-plan, compte tenu de ses 20 ans à la présidence de Diffusions Amal’Gamme. Et comme le veut l’indestructible cliché : derrière tout grand homme se cache une femme. D’ailleurs, en regardant leur photo, oui, le format de Madame permet de bien se cacher derrière Monsieur ! Trêve de plaisanterie, Francine fuit un peu les projecteurs et les caméras; elle est une travailleuse de l’ombre tant par son métier que par sa contribution au chant et à la musique. Lors de l’entrevue pour alimenter cette chronique, Francine préférait de beaucoup parler de chant classique et de musique même si les questions posées visaient à connaître ces deux individus plus que leur œuvre, et même si c’est grâce à leur œuvre qu’ils sont aussi connus. C’est de la musique qui coule dans leurs veines. Et ils ont tous deux un cœur « gros comme ça » pour faire circuler cette musique, autant chez le grand public que dans leurs veines.

Francine a gagné un 1er prix en piano à l’âge de 8 ans chez les sœurs de Sainte-Anne, à Lachine. Il faut reconnaître que sa sœur aînée l’avait précédée en musique, puis influencée et, pour l’encourager à développer son goût pour la musique, lui a offert son premier disque de musique classique : Wow ! En retournant dans le temps, il faut se rappeler que dans les années ’40, à peu près personne ne pensait à offrir un disque à un enfant. Dans son cœur, une étoile est née.

Toujours est-il qu’après leur rencontre, ils ont chanté pendant cinq ans avec le groupe le Chœur de la Laurentie. Mais Francine rêvait d’un chœur de chant classique. Lorsque le responsable du centre culturel de Prévost, Jean-Louis Sanscartier, a approché Yvan pour faire partie de son conseil d’administration, en 1992, en lui faisant miroiter son projet de création d’un chœur de chant classique, ce fut à son tour de voir une étoile naître dans son cœur. Quelques mois plus tard, lorsque la cheffe de chœur, Johanne Ross, déposait son CV au centre culturel, les deux hommes n’y ont vu que du feu et le projet de Jean-Louis Sanscatier est alors devenu aussi le projet d’Yvan. Musikus Vivace ! venait de naître et brille toujours au firmament de Prévost, 30 ans plus tard. Quant à Diffusions Amal’Gamme, l’organisme est plus vivant que jamais, un peu beaucoup à cause des 23 ans au cours desquels Francine Allain en a été la directrice artistique et directrice générale.

Par leur perspicacité, leur persévérance et leur créativité, Francine et Yvan sont parvenus à acheter un premier piano à queue, puis un deuxième qui est vraiment un piano de concert de 7’ et 5’’ dont ils sont, avec raison, très fiers. Il faut dire aussi que Francine a choisi un jour de quitter son emploi à l’hôpital pour s’occuper à temps plein de sa famille, ce qui lui permettait aussi d’investir du temps dans sa passion.

Après toutes ces années et ce dévouement, malgré leur retrait de la vie active de Diffusions Amal’Gamme, ils sont restés amis et en communication avec leurs complices du conseil d’administration et organisateurs d’évènements. Cependant, ils se gardent bien tous deux de jouer les belles-mères, laissant tout l’espace à leurs successeurs. 

Pour Yvan, en plus d’alimenter continuellement son goût pour le chant et la musique, présider aux destinées de Diffusions Amal’Gamme lui a permis de vivre le partage en travaillant en équipe. Les liens ainsi créés restent bien gravés en son âme et il tient à les perpétuer. Ce même lien s’est étendu aux abonnés qui reviennent d’année en année, de spectacle en spectacle, nourrir leur goût du beau. Quant à Francine, fidèle à son mode de fonctionnement de très longue date, sa persévérance et son désir de perpétuer la diffusion de la musique sont comblés, constatant le développement en continu du goût du chant et de la musique au sein de la population, mais il manque un peu la contribution du monde scolaire qui pourrait permettre d’inculquer ce goût du beau aux enfants. Cette opinion est d’ailleurs bien partagée par le président actuel de Diffusions Amal’Gamme, Raoul Cyr.

Les arts à Prévost n’auraient probablement pas éclos autant sans la contribution de Francine Allain et Yvan Gladu.

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