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La voix des Lacs en concert
Jacinthe Laliberté – Un dimanche estival qui invite à se prélasser sous le signe de la musique. Tel fut le cas pour ceux qui ont assisté au concert donné par la chorale de Sainte-Anne-des-Lacs La Voix des Lacs, le 28 mai dernier. « Merci d’avoir délaissé vos jardins et parterres ! Un grand signe de générosité envers la culture », un cri du cœur lancé par la cheffe de chœur, Johanne Ross, lors de l’ouverture du concert.
Un début de spectacle envoûtant. Deux hommes, que l’on sait choristes, font une entrée en scène remarquée. Le claquement de leurs doigts bat le rythme des notes chantées a capella de Rock A My Soul de James Wild. Les spectateurs, déjà sous le charme, attendent la suite. Progressivement, les autres choristes se joignent à eux pour ne former qu’un seul chœur. Cette entrée, toute en harmonie, permet d’entonner d’une seule voix les notes de ce chant issu du répertoire « spiritual ».
Chaque chanson a son histoire
Un programme varié où le chant et l’histoire ne faisaient qu’un. Chaque chanson a son histoire, semble-t-il. En accord avec cette déclaration, Johanne Ross a, donc, saisi l’occasion de raconter, tout au cours de la prestation, l’origine de chacune des pièces du répertoire.
Ce fut le cas de la pièce Rock A My Soul, chant interprété lors de l’ouverture du concert. Johanne a raconté l’histoire des esclaves qui travaillaient dans les plantations en chantant des textes religieux ce qui les encourageait et leur permettait de garder le rythme.
Par ailleurs, comme cette pièce fut chantée a capella, elle a souligné l’importance pour les membres d’une chorale de parfaire ce type d’interprétation.
Chanter a capella pour des choristes est un apprentissage très important, car il aide à développer l’ouïe. Elle a renchéri en ces termes : « Cela permet d’entendre tout le monde tout en étant capable de continuer à chanter dans sa bulle. C’est ainsi que se développe la justesse d’un travail harmonique ».
D’interprétation en interprétation, les spectateurs reconnurent facilement Les champs Élysée de Joe Dassin, Tu peux pleurer Pierrot, de Jean Lapointe, J’ai pour toi un lac, de Gilles Vigneault et, finalement la magnifique pièce de Léonard Cohen Hallelujah.
Moins connus, les chants traditionnels ont tout de même eu bonne cote auprès du public. Le canon israélien fut applaudi et la petite pièce Zoulou, intitulée Siyahamba, très rythmée, donna lieu à une finale explosive.
Danse et chant vont de pair pour nombre de pièces du répertoire « spiritual ». Pour se mettre dans l’atmosphère de cette pièce Zoulou, les membres de la chorale, accompagnés au djembé par Nicole Lapointe, se sont dispersés dans la salle invitant les spectateurs à chanter et à bouger le haut du corps comme le faisaient les chanteurs dans les plantations. Une belle fin en soi.
Ce spectacle, haut en couleur, fut grandement apprécié des spectateurs. Le pianiste accompagnateur, Daniel Loyer, a collaboré au succès de ce spectacle, en soutenant les membres de la chorale de façon magistrale.
Une chorale bien dirigée
Présentement, la chorale comprend une dizaine de choristes. Avant la pandémie, ils étaient près de quarante-cinq. Les conditions sanitaires reliées à la COVID, comme pour bien d’autres, n’étaient pas conciliables avec ce type d’activité de groupe. La chorale a dû cesser ses pratiques pendant près de deux ans.
Johanne Ross dirige la chorale de Sainte-Anne-des-Lacs qui se produit lors de la Foire aux cadeaux et de leur concert annuel. La cheffe de chœur qui aime appuyer sur la finale du mot chef… fffeee, a confié ce message aux spectateurs en guise de sollicitation : « On dit toujours qu’on n’a pas de voix. Ce n’est pas nécessairement vrai. Si vous parlez, vous avez de la voix et il y a toujours une possibilité de faire quelque chose avec ».
Johanne Ross se retire doucement du monde musical, mais conserve la direction de la chorale de Sainte-Anne-des-Lacs, étant sa chorale de « cœur ». Elle voudrait écrire et faire des recherches sur la puissance du son, mais aussi sur le pouvoir du chant dont l’impact sur le bien-être d’une personne est considérable.
Et de conclure : « Chanter n’est pas seulement se servir de sa voix, mais c’est, aussi partager les différentes émotions contenues dans un texte et sa musique ».