En attendant le printemps…

Lyne Gariépy
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Lyne Gariépy et Joanis Sylvain – Malgré les quelques belles journées qui pointent leur nez au moment d’écrire ces lignes, le renouveau du printemps s’est fait attendre cette année. Alors, pour patienter, nos suggestions de ce mois-ci ont, comme point commun, une nature printanière luxuriante, avec bourgeons et fleurs. De quoi vous (nous !) faire rêver !

Pierre Lapin 2 : Le fugueur

(Version québécoise de Peter Rabbit 2 : The Runaway) 2021. Comédie, aventure, famille. États-Unis, Australie, Inde, Grande-Bretagne et Canada. 1 h 33 minutes. Amazon prime. Six ans et plus. Réalisateur : Will Gluck. Scénariste : Will Gluck, inspiré de l’œuvre de Béatrix Potter. Interprètes : Rose Byrne, Domhnall Gleeson et David Oyelowo.

Synopsis – Béa, Thomas et les lapins forment désormais une famille recomposée. Les livres de Béa sur Pierre Lapin et ses amis connaissent un franc succès. Un jour, un éditeur prestigieux l’approche et lui propose de publier ses œuvres à grande échelle. Béa accepte de le rencontrer en ville, avec les lapins. Mais Pierre comprend qu’il a beau faire tout son possible, il ne parvient pas à se débarrasser de la réputation de voyou qui lui colle à la peau (de lapin).

En ville, Pierre rencontre Boniface et découvre un monde dans lequel ses menus délits sont appréciés, l’entraînant dans la criminalité. Mais quand sa famille risque tout pour partir à sa recherche, Pierre doit choisir quel genre de lapin il veut être.

N.B. : Nous avons critiqué le premier Pierre Lapin dans un Ciné-fille, ciné-gars précédent.

Ciné-fille – Pourquoi aime-t-on toujours autant (je parle pour moi), les aventures des personnages imaginés par Beatrix Potter il y plus de cent ans ? Tout d’abord pour leurs adorables frimousses. Mais aussi, et surtout, parce que nous adorons retrouver, dans cet univers animalier foisonnant et bucolique, les ingrédients de la recette qui font le succès des comédies familiales britanniques : les situations abracadabrantes délicieusement burlesques, des dialogues rafraîchissants souvent incisifs, et des gags visuels efficaces.

Le film amène habilement les lapins de Miss Potter dans la modernité. Et le clin d’œil dans le scénario, aux critiques qui accusaient le réalisateur de dénaturer les histoires originales de Beatrix Potter, dans le premier film, est intéressant. Dans Pierre Lapin 2, Béa connaît un franc succès avec son livre sur les aventures de Pierre Lapin, et se fait approcher par un grand éditeur, qui l’encourage à modifier son œuvre afin d’en vendre des millions. La comparaison avec la première adaptation cinématographique de Pierre Lapin est évidente, et audacieuse. 

Le film reste un film familial, mais on y retrouve de l’action, de l’humour, de la morale et des répliques savoureuses pour les adultes. À noter que l’avertissement 6 ans et plus est juste, certaines situations n’étant pas pour les plus petits. Rose Byrne et Domhnall Gleeson sont très justes dans le film. Les décors et maisons m’ont donné envie d’y habiter. Les paysages luxuriants et les jardins foisonnants m’ont fait rêver.  8,5 sur 10

Ciné-gars – Au commencement du film, le cabotinage m’a énervé. Je n’aurais pas dû perdre de vue que Pierre Lapin et ses amis sont des animations dans un film. Mais rapidement les personnages sympathiques que j’avais appréciés dans le premier film, m’ont entraîné dans leur aventure. Et la finale en action est marrante !

Les bâtiments et l’environnement extérieur typiquement britanniques ajoutent au charme du film (malgré qu’il ait été tourné en Australie).  8 sur 10

Le jardin secret 

(vf The secret garden); 1994. Drame, époque, famille, fantastique. Grande-Bretagne et États-Unis. 1 h 42 minutes. CraveAmazon prime. Réalisatrice : Agnieszka Holland. Scénariste : Caroline Thompson D’après le roman éponyme de Frances Hodgson Burnett. Interprètes : Irène Jacob, Kate Maberly, Maggie Smith, John Lynch.

Synopsis – Mary Lenox, jeune orpheline dégourdie, est recueillie par son oncle dans un lugubre manoir du Yorkshire. Elle va découvrir, en explorant la propriété, un jardin laissé à l’abandon. Elle décide d’en faire son domaine et, aidée d’un jeune domestique, elle va redonner vie non seulement au jardin mais également aux habitants de la triste demeure, dont son cousin Colin et son oncle.

N.B : À ne pas confondre avec la version de 2020, avec Colin Firth, et qui semble plus fantastique.

Ciné-fille – Imaginez une grande demeure ancienne aux pièces innombrables et où les adultes sont quasiment absents… Et la découverte d’un jardin à l’abri des regards, qui cache une histoire bien mystérieuse… Une héroïne volontaire au caractère revêche qui revit peu à peu au contact de la nature, et fait revivre les gens qui l’entourent. Un film méconnu qu’on gagne à découvrir.

Le scénario est simple mais efficace. Les interprètes sont très bons, et Maggie Smith est excellente dans le rôle de la gouvernante Medlock, qui comporte des similitudes avec son personnage de Violet Crawley (Downtown Abbey). Deux personnages durs, mais avec un « bon fond » !

Et que dire du jardin, véritable personnage ! Même si le film a évidemment vieilli, la nature, filmée d’un début de saison à l’autre, sans effets spéciaux, à l’ancienne, est magnifique, et peut-être même magique, pour ceux qui ont gardé leur âme d’enfant.  7,5 sur 10

Ciné-gars – Film de 1994. De retour aux écrans trois-quarts et aux coupes de cheveux des années 1990, à la sauce victorienne !

L’ensemble des acteurs est très bien. Surtout les deux jeunes interprètes de Mary et Colin. Belle histoire, simple mais complète, avec une fin touchante.  7,5 sur 10

Emma

(vf Emma); 2020. Comédie dramatique, époque, Grande-Bretagne. 2 h 05 minutes. Youtube. Réalisation : Autumn de Wilde. Scénario d’après le roman de Jane Austen. Interprètes : Anya Taylor-Joy, Mia Goth, Johnny Flynt

Synopsis – Grande-Bretagne. 1800. Belle, intelligente et riche, Emma Woodhouse jouit d’une grande popularité dans sa petite ville. Lorsqu’elle rencontre la jeune Harriet, elle la prend sous son aile, souhaitant lui trouver un prétendant. Pour Emma, il est plus distrayant de s’immiscer dans les affaires matrimoniales d’autrui, que de chercher un mari pour elle-même. Mais, après une série d’épreuves qui forgeront sa personnalité, elle découvrira que l’amour, le vrai, était peut-être sous ses yeux depuis toujours. 

Ciné-fille – Un classique de Jane Austen, avec ses chassés-croisés et ses dénouements typiques qui, même s’ils sont prévisibles, restent un plaisir à voir se dérouler devant nos yeux. Et pour moi qui aime les films d’époque…

Les images et la photographie sont d’une grande beauté. Les actrices et acteurs sont tous excellents et bien choisis. Les couleurs des décors et des costumes, quoique classiques et appropriés pour l’époque, apportent une touche de modernité au film.  La réalisatrice Autumn de Wilde donne d’ailleurs un petit air de jeunesse à ce classique. Pourtant, la plume de Jane Austen est moderne pour l’époque, avec des pointes de féminisme. On comprend pourquoi l’œuvre a traversé le temps jusqu’à nous. Dans les considérations d’Emma sur le mariage entre un homme et une femme, ne trouve-t-on pas une réflexion lucide sur la notion de consentement ?  

Et pour ce qui est de la nature, le film est censé se dérouler au fil des quatre saisons. Mais, après analyse des scènes extérieures, elles semblent toutes avoir été tournées au printemps, comme en témoigne un marronnier en fleur, vers la fin. Mais peu importe, les pelouses, arbres et jardins à l’anglaise nous font soupirer d’envie (de verdure) !  9 sur 10

Ciné-gars – Même si je suis un amateur de film d’action et de guerre, tout ce qui touche les histoires de Jane Austen vient chercher mon côté fleur bleue. Après 10 minutes de visionnement, nous pouvons prédire la fin. Mais, malgré cela, l’interaction des personnages et les dialogues d’époque donnent un intérêt soutenu et de la couleur au film.

La présence de Bill Nighy est ce qui a allumé mon intérêt pour Emma. Son interprétation du père, tout en mimiques et en peu de mots, est excellente.  9 sur 10

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