Une époque souriante

Section culture - journal des citoyensLe samedi 12 février 2023 : Promenade à Vienne Ensemble Transatlantik Schrammel : Brigitte Lefebvre et Solange Bellemare, violons ; Anne Lauzon, clarinette en sol et accordéon chromatique viennois Schrammel ; Jean Deschênes, contreguitare. Musique de Johann et Josef Schrammel, Johann Strauss, C.W. Drescher et musique traditionnelle.
Sylvie Prévost
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Sylvie Prévost – Bien loin de la morosité de notre hiver et de nos préoccupations, un après-midi léger et dansant…

C’est en effet un répertoire composé de danses diverses qu’a proposé l’Ensemble Transatlantik Schrammel. Quelques valses, bien sûr, mais aussi des galops, marches, czardas et de la musique klezmer traditionnelle. Tout ce qui se jouait dans les lieux publics de l’Empire austro-hongrois du XIXe siècle, rendu d’une manière digne d’un documentaire sur l’Autriche. 

Nous avons bénéficié d’un animateur intéressant et plein d’humour, connaissant profondément son sujet. L’histoire de la musique et des compositeurs, la description de l’époque, les caractéristiques des pièces, des anecdotes, tout cela a contribué à l’agrément de cette prestation. L’engouement que cette musique a exercé et exerce encore sur ceux qui l’entendent s’explique en partie : la vie n’était pas facile, mais il existait un sens de la communauté, un refus de la rigidité des mœurs et une joie de vivre qui ont transpiré tout au long du spectacle.

Musique de danse, donc. Mais, comme l’a expliqué M. Deschênes, qui est destinée à être écoutée plutôt que dansée, le rythme subissant des inflexions qui rappellent davantage la musique chantée. Là réside l’une des qualités de Transatlantik : une belle unité dans le rythme, ce qui n’est pas si facile à réaliser quand on est un quatuor. À l’actif du groupe, j’ajoute une agréable unité dans les registres et les timbres. Rien qui choque, rien qui tranche, le son de l’ensemble est doux comme de la crème. La facture de la musique est tout aussi plaisante, formée de multiples thèmes, inventifs et joliment troussés. 

Les musiciens connaissent leur répertoire à fond. M. Deschênes joue une contre-guitare d’une stabilisée exemplaire et Anne Lauzon brille particulièrement à la clarinette. Notons tout de même que La table du rabbin aurait été plus alléchante si le rabbin n’avait pas tant aimé le canard ! Le public, comme il l’a prouvé plus tard, aurait facilement pardonné une interruption du concert pour permettre à la musicienne d’ajuster son instrument. 

S’il ne constituait pas une découverte inédite, ce spectacle nous a permis de voyager un peu et d’approfondir de façon enrichissante notre connaissance et notre appréciation de ces danses traditionnelles. Une échappée bienvenue dans nos vies trop formatées. 

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