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Sainte-Anne-des-Lacs a rendez-vous avec son histoire
Pierre Lauzon – Sainte-Anne-des-Lacs a soixante-dix-sept ans. À l’écart des grands axes routiers, la 117 et la 15, elle vit retirée sur sa montagne. Elle a toutefois rendez-vous avec son histoire. Tout au long de ses décennies, elle s’est développée à la bonne franquette en raison d’un maire qui y a régné pendant plus de quatre décennies et d’administrations frileuses à son électorat.
Fait révélateur de ce développement : à Sainte-Anne-des-Lacs, il n’y a pas de rues, d’avenues ou de boulevards. Il y a des chemins. Quand on voulait de nouvelles résidences, on ouvrait un chemin dans la forêt, dans la montagne, enterrant souches et pierres avec une bonne couche de terre et un manteau d’asphalte, loin des normes actuelles. On y a aussi bâti un hôtel de Ville aujourd’hui insalubre pour ses employés et une bibliothèque qui dorénavant s’enfonce petit à petit dans son sol inadéquat.
Sainte-Anne-des-Lacs a longtemps été avant tout un lieu de villégiature plus que de résidences principales. Avoir les taxes les plus basses en terre laurentienne et ne surtout pas vouloir devenir un autre Saint-Sauveur en attirant des commerces, Sainte-Anne-des Lacs en a fait longtemps sa bible. Mais les temps ont changé. De plus en plus de jeunes familles s’y établissent. À ne voir que ces adorables petits bambins de la garderie traverser le chemin de Sainte-Anne-des-Lacs pour aller au parc en est une touchante illustration.
En 2023, l’heure de la prise des responsabilités et de la cohérence à la suite des choix passés est venue avec le prix que cela impose. Pour ne pas avoir à remplir éternellement des nids de poule ou à naviguer sur des routes souvent cahoteuses, les chemins se doivent d’être refaits dans un plan du court, moyen et long terme. Par respect pour les employés dévoués de la municipalité, nous nous devons de leur offrir un lieu de travail salubre et stimulant. Pour les nombreux enfants de Sainte-Anne-des-Lacs, leurs parents et grands-parents, nous avons l’obligation morale de leur offrir une bibliothèque, non pas ultra luxueuse, mais par contre digne du vingt et unième siècle et de son obligation d’être ce troisième lieu de vie pour toute municipalité qui se respecte.
La gestion actuelle de Sainte-Anne-des-Lacs, tant administrativement que politiquement, est certes la plus compétente de toutes ses décennies. Sa volonté d’accoucher d’un milieu de vie digne de notre siècle est sa plus grande motivation. Évidemment, la résistance au changement est présente, surtout de la part des mieux nantis, qui ont les hauts cris faciles quand on commence à toucher à leur portefeuille tout de même bien garni. Les tentatives de bras de fer envers l’administration actuelle devront respectueusement faire place au respect de la qualité de vie de tous, tant au niveau de la nature que culturellement, au respect aussi des employés à tous les niveaux.
Sainte-Anne-des-Lacs a rendez-vous avec son histoire. Il importe que tous ses citoyens soient au rendez-vous pour ce nouveau printemps porteur d’avenir. Il y a toujours un prix à payer quand le respect se doit d’être de la partie.
Pierre Lauzon du chemin des Pins, citoyen de Sainte-Anne-des-Lacs depuis quinze ans