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Hausse de taxes de 17,1 % à Sainte-Anne-des-Lacs
Jacinthe Laliberté – Au lendemain du dépôt du budget qui a eu lieu le 30 janvier dernier, les Annelacois ont vu leur compte de taxes augmenter de 17,1 %. Ils ne peuvent oublier celle de l’année dernière qui fut de 7,6 % soit un alourdissement de 24,7 % en deux ans.
Le contexte économique, les enjeux de conformité et ceux reliés aux revenus, selon la mairesse, sont les éléments majeurs qui expliquent cette augmentation des taxes. L’inflation et l’augmentation du prix de l’essence ont été citées, à maintes reprises, comme des imprévus financiers importants. Pourtant, cette réalité affecte, tout autant, les autres Municipalités. Qu’en est-il des véritables raisons ?
Un manque à gagner au niveau des revenus
Le manque de diversité de revenus est la faiblesse de la Municipalité. Ainsi donc, 80 % des revenus de fonctionnement est basé sur les revenus de taxes foncières, comparé à 53 % dans le reste du Québec.
Outre le revenu rattaché aux droits de mutation qui a subi une diminution de 42 % et celui des subventions qui a subi une baisse de 16 %, le seul revenu substantiel permettant d’équilibrer les dépenses est celui des taxes des citoyens ce qui nous amène à comprendre l’augmentation de 17 % pour un budget dont la hausse est de 9 %.
Augmentation des dépenses
Le plus haut pourcentage des dépenses revient au service de la Dette qui concerne, en partie, selon les explications de Catherine Hamé, le fonds de roulement, fonds qui paiera la facture de la majorité des projets de 2023. Nous y retrouvons une augmentation de 44 %.
Vient en second rang l’augmentation de 16 % du service des Travaux publics pour un montant total de 2 575 994 $ et ce, malgré des coupures de l’ordre de 579 000 $ de différents travaux projetés.
Le service de l’Urbanisme bénéficie d’une augmentation de dépenses de 13 % (545 462 $), montant qui servira, notamment, à terminer la révision des règlements de l’urbanisme.
La majeure partie des augmentations des dépenses concerne les salaires. Ainsi, les nouveaux postes créés en 2022 représentent une augmentation de 4 % (32 439 $), l’augmentation salariale à laquelle est attribuée une hausse de 7 % (50 000 $) et le rattrapage salarial 2020-2022 évalué à 20 % (140 000 $).
Il reste à ajouter à toutes ces dépenses l’augmentation de certains incompressibles, nommés ainsi dans le jargon administratif, soit de 7 % pour la quote-part de la Sécurité du Québec et de 11 % pour la MRC des Pays-d’en-Haut et du Centre sportif.
Pour fermer le robinet : des coupures
Pour arriver, un tant soit peu à un équilibre budgétaire, le Conseil a dû procéder à l’annulation ou au report de projets de l’ordre de 974 000 $ dans les services suivants : Travaux publics (579 000 $); Déplacement financier pour emprunt (225 000 $); Environne-ment (93 000 $); Sécurité publique et incendie (45 000 $); Administration (22 500 $) et Loisirs (10 000 $).
Pour connaître plus en détail, les projets annulés ou reportés, il est possible de se référer à la section budget sur le site de la Municipalité.
Questionnée par les citoyens depuis plusieurs mois au sujet du nombre d’employés nécessaires pour répondre adéquatement aux besoins de la Municipalité, la mairesse a annoncé le premier mandat de la nouvelle directrice générale, Anne-Claire Robert, qui sera de revoir l’organigramme des employés de l’Hôtel de Ville.
Comme la masse salariale est d’importance (32,2 % du budget total), le Conseil a procédé à l’abolition de certains postes. Ces suppressions n’ont pu être divulguées, lors du dépôt du budget, pour des raisons strictement administratives.
Ainsi, il était annoncé lors de la séance extraordinaire du 9 février dont le sujet à l’ordre du jour était « Restructuration organisationnelle », l’abolition des postes de direction du service des Travaux publics et des Loisirs, en l’occurrence, monsieur Maxime Jamaty et madame Stéphanie Lauzon. Il en va de même pour le poste de coordination des Ressources humaines, tenu par Geneviève Morest.
Christian Goyette a été nommé au poste d’adjoint à la direction en remplacement de Christine Vali-quette, directrice du service de l’Urbanisme, qui a démissionné.
État de la dette
En date du 12 décembre 2022, le solde de la dette est de 2 344 504 $ et celui du fonds de roulement est de 811 786 $. À cela s’ajoute un montant de 1 905 328 $ qui est une dette en attente de financement. La dette totalise donc 5 061 618 $, une augmentation nette de 44 % puisqu’en 2022, elle totalisait 2,8 millions.
Au début de l’année 2022, le surplus accumulé, le bas de laine, ainsi nommé par des citoyens, était de 1 622 064 $. Il n’est plus que de 245 230 $. La mairesse a expliqué que l’argent du surplus a été transféré dans différents fonds, à l’achat du camion 10 roues ainsi qu’à celui du terrain du chemin des Chênes et, finalement, à soutenir l’organisme Héritage plein-air du Nord.
Le plan triennal d’immobilisation en pause pour 2023
Les engagements financiers 2023, annoncés dans le plan triennal, sont de l’ordre de 12 718 279 $. Ces engagements seront financés principalement par le fonds de roulement, par des subventions (4 011 627 $) et des emprunts (8 462 601 $).
Ces projets seront réalisés en 2023 puisqu’ils sont déjà engagés, tel est le cas des chemins Fournel et Filion. Aucun autre projet n’est prévu à ce jour.
Modification des modalités de paiement
Pour réduire l’impact sur le portefeuille des citoyens, le Conseil a adopté un projet modifiant les modalités de paiement en passant de trois à six versements.
Ainsi, pour une maison évaluée à 350 000 $, le compte de taxes augmentera de 382,84 $. La taxe d’ordure résidentielle passera de 245 $ à 250 $.
La mairesse a terminé cette soirée en précisant que malgré cette hausse des taxes, l’année qui vient permettra, au Conseil, de se donner d’autres moyens pour un meilleur avenir.