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Le point avec Marie-Hélène Gaudreau
Émilie Corbeil – En entrevue avec le Journal, la députée fédérale Marie-Hélène Gaudreau a fait le point alors que la session parlementaire s’achève. Des avancées notables ont été soulignées, soit l’allongement des prestations de l’assurance-emploi en cas de maladie et la protection des fonds de retraite privés.
Ces deux projets de loi, adoptés récemment par la Chambre des communes, étaient attendus depuis longtemps. Elle aurait toutefois souhaité que le gouvernement aille plus loin dans sa réforme de l’assurance-emploi, alors que de nombreuses personnes malades verront leurs prestations venir à échéance alors qu’elles sont toujours dans l’impossibilité de retourner au travail. L’ingérence chinoise et russe dans les affaires canadiennes devient sérieusement préoccupante selon elle, qui a également souhaité s’exprimer sur le sujet.
Assurance-emploi pour les personnes malades : trop peu, trop tard
Le projet de loi adopté en chambre fera passer les prestations d’assurance-emploi pour cause de maladie de 15 à 26 semaines. Pourtant, selon la députée, cela demeure trop peu : « Les statistiques le démontrent, la moyenne, dans le cas d’un cancer, c’est 41 semaines pour se remettre. On l’a vu dans le cas d’Émilie Sansfaçon : 26 semaines, ce n’est pas assez ».
Plus encore, la mesure, qui avait été promise pour juillet, n’entrera finalement en vigueur que le 18 décembre 2022 : « Toutes les personnes qui ont fait des demandes depuis juillet n’auront qu’un maximum de 15 semaines de prestations. C’est inacceptable, parce qu’on nous avait promis que ça allait être effectif en juillet ».
Évidemment, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les personnes qui feront une demande après le 18 décembre. Mais pour Marie-Hélène, c’est trop peu et trop tard. « Les gouvernements qui se sont succédé ont régulièrement pigé dans la caisse de l’assurance-emploi, qu’on appelle maintenant le plat de bonbons, pour gagner du capital politique. Cet argent, on n’aurait jamais dû y toucher ». Selon elle, rien ne porte toutefois à penser que le fonds ne suffirait pas à offrir, comme le Parti québécois le demande, 50 semaines de prestations aux personnes gravement malades.
Les travailleurs mieux protégés en cas de faillite de leur employeur
Toute une aventure, que celle de la protection des régimes de retraite privés. On se souvient des employés et retraités de Sears, de Nortel et de la minière Cliffs, qui ont vu une vie d’épargne fondre suite à la faillite de leur employeur.
La loi en vigueur sur les faillites fait des épargnes-retraites des créances qui ne sont remboursées qu’après les dettes aux créanciers prioritaires, comme les prêteurs et les gros fournisseurs. Le projet de loi, qui sera présenté au Sénat prochainement, prévoit que les caisses de retraite deviendront elles aussi des créances prioritaires. Une avancée, certes, mais pas une garantie de protection totale des fonds de retraite.
Fait étrange, les députés libéraux semblent avoir fait bien des efforts pour bloquer ce projet de loi, alors que les députés des trois autres partis se sont unis pour le faire passer.
Pour Marie-Hélène Gaudreau, il s’agit toutefois d’une belle victoire et de la preuve qu’en laissant la partisanerie de côté, on peut faire avancer des projets de loi qui servent vraiment la population : « Que des entreprises en faillite pigent dans le bas de laine de leurs travailleurs pour payer leurs créanciers, ça s’appelle du vol et il fallait que ça cesse au plus vite ».
De l’ingérence étrangère dans les élections
La députée bloquiste travaille également à faire la lumière sur une grave histoire d’ingérence étrangère lors des deux dernières élections fédérales et souhaite ardemment que la lumière soit faite à ce sujet avant les Fêtes.
Le chef libéral a toutefois confirmé, à plusieurs reprises, qu’effectivement des tentatives d’ingérence étrangère, en particulier de la Chine, de la Russie et de l’Iran se produisent depuis des années. Il a toutefois insisté sur le fait que les rapports qu’il a eus en main ne laissaient pas entendre que l’intégrité des élections aurait pu être réellement compromise.
Pour la députée bloquiste, la relation avec la Chine inquiète néanmoins : « On n’est pas à l’abri et il faut se prémunir. On a eu des menaces de bombes. Mercredi, nos députés vont porter un rectangle blanc en Chambre, en solidarité pour le droit d’écrire en Chine et pour les droits des Ouïghours ».