Duo Beauséjour-Lauzer

Musique - journal des citoyensPour la commande du vent, Vincent Lauzer flûtiste, pour lui donner la réplique aux cordes du clavecin, Luc Beauséjour. – Photo :  Serge Pilon
Carole Trempe
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L’imitation de la nature doit guider les arts

Carole Trempe – Dans la série Les Grands classiques, Diffusions Amal’Gamme proposait le 29 octobre 2022 Le Duo Beauséjour-Lauzer dans le Concert des oiseaux à la salle de spectacle St-François-Xavier de Prévost. De la haute virtuosité avec deux fantastiques musiciens. Pour la commande du vent, Vincent Lauzer flûtiste, pour lui donner la réplique aux cordes du clavecin, Luc Beauséjour.

Musique douce et rare. La sonorité est feutrée et dès les premières mesures nous nous retrouvons à l’époque de la Renaissance. – Il est important de souligner l’excellent travail de captation sonore précise et parfaite réalisée par Bernard Ouellette, un autre acteur important du succès des concerts. – Ainsi, si les oiseaux ont de tout temps captivé l’imagination des compositeurs en les inspirant, les pièces exécutées par ces deux maîtres de renommée internationale nous ont ravis. Au menu, des partitions au panaché impressionnant, de la musique médiévale, baroque jusqu’à la musique contemporaine. Un programme diversifié par Le chant des oiseaux, Vivaldi et son Concerto ll Gardellino Cantabile, Finch et le Cokoo Sonata en do majeur, Couperin et le Rossignol en amour ainsi que La linotte effarouchée dont les arrangements ont été écrits pour clavecin, par ce Roi incontesté du clavecin qu’était Couperin, adaptés à la flûte, D’Agincourt et Les tourterelles, Daquin et Le Coucou, Linde un contemporain avec Music for Bird et tant d’autres. Nous avons même eu droit à La Berceuse pour un colibri de Markus Zahnhausen. Il faut l’entendre à la flûte ! L’agilité de Vincent Lauzer est époustouflante, l’exécution des notes bat le rythme du battement des ailes de ces oiseaux, pouvez-vous imaginer ?

Toute une volière qui s’est ouverte à nous

La narration de Luc Beauséjour est élégante et inspirée. Son jeu est expressif et coloré. Il communique très bien avec son public à qui il explique que les oiseaux sont dans le clavecin par les plectres qui sont des pièces d’écaille d’os, de plumes, de métal, de plastique qui servent à pincer les cordes. Ceux de son instrument (2006 dont le facteur est Yves Beaupré,) sont garnis de plumes d’outarde du Saguenay. Un petit clin d’œil sympathique !

Vincent Lauzer crée ce contact si important avec l’auditoire. Il entrecoupe les changements de flûtes par de brèves explications techniques et historiques. Le chant de la flûte est toujours doux et caressant même dans les moments lyriques les plus discrets.

L’anthropomorphisme aidant, les spectateurs ont entendu des oiseaux de toutes les formes et de toutes les couleurs. Leur personnalité ressortait à travers les harmonies, le coucou, les trilles du rossignol, la linotte un peu craintive, le roucoulement des colombes.

Ce fut un concert de très haut niveau livré par deux grands virtuoses complices qui nous ont conviés au chant des oiseaux qui fascine l’homme depuis le début des temps. Communiquer cet univers animal complexe demande une très grande maîtrise de l’art. Nous n’entendrons jamais plus le clavecin ni la flûte à bec de la même manière puisque nous nous sommes envolés au son de leur musique.

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