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Les 5 ans de La Fabrique de petits bonheurs
Jacinthe Laliberté — Une grande fête a eu lieu pour souligner les 5 ans de la garderie La Fabrique de petits bonheurs dont l’ouverture a eu lieu, jour pour jour, le 1er septembre 2017. Malgré la température qui était plus ou moins agréable, une centaine de personnes, parents, anciennes éducatrices, enfants ont assisté à cette fête d’amitié ou de retrouvailles selon la définition que chacun voulait bien lui donner.
Les trois fondatrices, Anne Garneau, Viviane Loranger-Bolduc et Magali Roy, ont toujours cru en leur projet. Elles ont fait face, ensemble, aux difficultés inhérentes survenues au cours du temps. À l’incontournable question qui est toujours posée lors du bilan que toute entreprise se doit de faire : « Quelle erreur ne referiez-vous pas ? » Elles ont répondu d’emblée : « Vouloir tout réaliser en même temps : ouvrir la garderie et le petit bistrot-cantine attenant à la garderie ainsi qu’offrir une programmation de cours destinés aux parents. »
En repensant à cette époque, abandonner la programmation des cours fut la meilleure des décisions. Elles ont plutôt voulu se concentrer sur leur mission : promouvoir le plein air et faire de la nature un partenaire de choix.
Une garderie en expansion
Au départ, le permis obtenu du ministère de la Famille permettait d’accueillir 80 enfants. Au fil du temps, le nombre d’inscriptions a explosé : 135 durant l’année (ce nombre comprend les fréquentations à temps plein et à temps partiel) et 157 avec le camp de jour qui se déroule durant la saison estivale.
Pour Nicolas Bériault qui a deux enfants à cette garderie, aucune hésitation. Les valeurs de la garderie cadraient avec ses valeurs familiales : saine alimentation, vivre dans un environnement non aseptisé, mais sécuritaire, un encadrement adéquat avec des éducatrices qui développaient une relation exceptionnelle autant avec les enfants que les parents.
Magali souligne un fait important : « La participation des parents est notre force. Cela m’émerveille, à chaque fois, de voir arriver, non pas dix, mais de cinquante à soixante parents qui viennent nous aider dans les différentes corvées. Ils le font pour le bien-être de leurs enfants ».
Une problématique bien contrôlée
À la suite d’un règlement gouvernemental nouvellement adopté par le ministère de la Famille, La Fabrique de petits bonheurs s’est heurtée à une difficulté majeure : l’obligation de fermer leur halte scolaire.
Anne Garneau, dirigeante de la garderie, explique l’ambiguïté de la situation : « Dorénavant, les enfants scolarisés ne pourront plus fréquenter une halte scolaire ou une halte-garderie, car ce nouveau règlement stipule que les garderies du Québec ne devront, désormais, accueillir que les enfants de 0 à 5 ans ».
Lors d’une rencontre avec la directrice régionale du ministère de la Famille, les trois fondatrices de la garderie ont eu son aval pour poursuivre leur halte scolaire qui fonctionnera, dorénavant, sous la rubrique « camp de jour ». Les enfants scolarisés pourront, ainsi donc, revenir après les heures de classe au camp de jour de la garderie.
« Il est difficile de déraciner des enfants qui sont imprégnés d’un style de vie, d’un processus d’apprentissage libre qui leur sied. Pourquoi changer une formule qui est gagnante autant pour les enfants que pour les parents ? », d’expliquer Anne Garneau.
Les défis
Pour ces trois femmes d’affaires, un premier défi avec lequel elles ont à composer, et ce, depuis l’ouverture de la garderie, c’est la gestion de la liste d’attente. Certains parents leur offrent de payer un an d’avance. Très impliquées dans la communauté, elles détestent devoir composer avec une telle situation, elles préféreraient de beaucoup pouvoir répondre à toutes les demandes des parents.
Les défis viennent aussi de l’extérieur. L’augmentation des salaires des éducatrices par le gouvernement fut l’un d’eux. La solution pour « accoter » le ministère, comme elles se plaisent à le dire, a été d’augmenter leurs frais de garde. L’approbation des parents fut unanime, et ce, même si la proposition exigeait une augmentation de 7 $/jour de leur part.
La garderie vit, comme toutes les autres entreprises, le problème de pénurie de main-d’œuvre. Cependant, elle est moindre qu’ailleurs. Cet exemple le confirme : auparavant, une vingtaine d’éducatrices déposaient leurs CV, maintenant, elles en reçoivent, tout de même, trois ou quatre.
La garderie est une grande famille, et ce grâce à un style de gestion basé sur la confiance, l’honnêteté et le partage. « Nous avons de très bonnes éducatrices diplômées et certaines surqualifiées. Comme nous avons la possibilité de les choisir, nous nous devons de bien les traiter », a commenté Viviane Loranger-Bolduc.
Une mission communautaire
Lors de l’élaboration du plan de gestion, un volet communautaire avait été intégré à leur mission. Elles désiraient que la garderie soit un noyau autour duquel la vie des familles de la Municipalité pourrait tourner.
Après 5 ans, elles ont finalement atteint leur but. Avec le temps, ce projet communautaire s’est matérialisé en un sentier construit dans la forêt menant de la garderie à l’épicerie bio le Radis noir situé au bas de ce sentier. L’ajout d’un bistrot-pub « Pub Radis fumé » a parachevé l’ensemble. À ce groupe de commerces est venu s’ajouter, tous les jeudis, le marché fermier de Maxime.
Coactionnaires de l’épicerie Radis noir et du Pub Radis fumé, elles ont d’autres projets en tête. « On aimerait faire du “coliving”. C’est une façon d’offrir du logement à nos éducatrices puisqu’il n’y en n’a pas à Sainte-Anne-des-Lacs. Nos employés bénéficieraient d’avoir un beau logement », ont lancé Viviane et Magali.
« Pour élever des enfants, il faut tout un village ». Telle est la conclusion de ces trois femmes qui n’ont qu’un seul rêve : rendre leur village vivant. Or donc, cette aventure débuta par l’ouverture d’une simple garderie.