Sorties culturelles virtuelles 

sortie culturelle avril 2022, journal des citoyens
Lyne Gariépy
Les derniers articles par Lyne Gariépy (tout voir)

Apparence trompeuse

Lyne Gariépy – Pour plusieurs, l’été est le moment idéal pour lire un bon polar-thriller ou un bon roman policier. Dans Sorties culturelles virtuelles de juillet, nous vous suggérons donc des suspenses, polars et enquêtes qui se sont démarquées.

La série et les films que nous vous suggérons ont en commun de nous présenter un personnage sous une apparence trompeuse. Et ce n’est pas toujours celui ou celle que l’on soupçonne…

Classé secret 

Série, polar, policier, suspense, 2022, Québec-Canada, une saison de 10 épisodes d’environs 45 minutes, sur AddikTV; de : François Pagé et Michel d’Astous; réalisation : Stéphan Beaudoin; interprètes : Mélissa Dé-sormeaux-Poulin, Patrick Labbé, Paul Ahmarani

Synopsis – Rachel Miller et Émile Darcy sont mariés et parents de deux filles. Spécialistes du renseignement, ils travaillent pour les Services de sécurité du Canada (SSC). Leur quotidien est chamboulé lorsqu’une fusillade éclate près du consulat américain. L’attentat visait un dissident politique pacifiste, immigré depuis 20 ans d’un émirat arabe réputé pour sa violence contre ses opposants. Cet homme et sa famille sont menacés. De plus, des indices révèlent que les SSC ont été infiltrés, à un haut niveau, par une taupe à la solde de la CIA. Émile reçoit une mission secrète par ses patrons : identifier l’agent double parmi eux. Parallèlement, le couple doit trouver qui est derrière la fusillade et si d’autres actions d’éclat sont à prévoir.

Ciné-fille – Enfin, une série d’ici qui mélange suspense et espionnage. Et comme la série est construite autour du couple Miller-D’Arcy, difficile de ne pas faire de lien avec l’excellente série The Americans. Et notre version québécoise n’a rien à envier (sauf le budget), à celle de nos voisins du sud. 

Dans Classé secret, rapidement, tout le monde devient suspect, on nous amène sur une piste, pour ensuite la brouiller. Notre intérêt est maintenu de façon constante, tout au long de la série. Cascades, agents secrets, espions, tout y est pour en faire une série intrigante. Même la photographie est parfaite pour un suspense, avec ses teintes de gris et ses paysages d’automne.

Les acteurs principaux sont excellents. Patrick Labbé réussit à nous faire oublier son personnage de District 31, tout un exploit. Mélissa Désormaux-Poulin, pour sa part, est égale à elle-même, très juste.

La série est une des belles surprises de cette année. Un excellent suspense. Tellement excellent qu’une deuxième saison vient d’être confirmée. 9,5 sur 10

Ciné-gars – Belle brochette d’actrices et d’acteurs québécois. Une série avec beaucoup de suspense et un peu d’action. Le genre de série dont nous voulons visionner l’épisode suivant dès la fin de l’épisode en cours. Les technologies d’espionnage qu’on utilise dans Classé secret donnent froid dans le dos, surtout si elles existent réellement.

Belle conclusion. Heureux de savoir qu’il y aura une deuxième saison.  9 sur 10

Golem, le tueur de Londres (The Limehouse Golem)

Film, thriller, épouvante-horreur, époque, 2017, Royaume-Uni, 1 h 49 minutes; sur Netflix et Amazon prime; de Juan Carlos Medina; par Jane Goldman, Peter Ackroyd; avec Olivia Cooke, Bill Nighy, Douglas Booth.

Synopsis – Dans les années 1880, Londres est en émoi à la suite d’une série de meurtres commis dans le quartier de Limehouse. Beaucoup incriminent le Golem, une créature aussi légendaire que terrifiante. Parallèlement, Lizzie Cree, une célèbre actrice de music-hall, est soupçonnée d’avoir empoisonné son mari. L’inspecteur John Kildare, de Scotland Yard, est chargé de l’enquête. 

Ciné-fille – C’est un conte gothique, d’après le roman de Peter Ackroyd, paru en 1994. L’ambiance est réussie, étant glauque et poisseuse à souhait, parfaite pour une histoire rappelant Jack l’Éventreur. Ceux qui lisent cette chronique régulièrement connaissent mon penchant pour les films et séries d’époques, dites en costumes. Celui-ci ne m’a pas déçu. La photographie, les costumes, les décors, tout est superbe, visuellement. Le film aurait toutefois bénéficié de davantage de scènes tournées en extérieur.

Pour ce qui est du sujet du film, c’est une peinture très macabre de la société victorienne de 1880 dans les bas-fonds de Londres. Mais c’est aussi, malheureusement le reflet de notre époque, entre course à la popularité, narcissisme et surtout, envie d’accéder à la célébrité à tout prix.

Le récit est basé sur le faux-semblant, le point de vue altérant la vérité, le mensonge et la manipulation. Personne n’est ce qu’il semble être. La présence de personnages ayant réellement existé brouille la frontière entre vrai et faux, et ajoute au récit. L’intrigue est soutenue. Chaque personnage y cherche une reconnaissance pour des raisons propres et est prêt à tout pour l’obtenir. Ainsi, Golem, le tueur de Londres est une peinture au vitriol de notre époque, costumée sous des oripeaux victoriens. 8 sur 10

Ciné-gars – Les actrices (particulièrement Olivia Cooke) et acteurs principaux (Bill Nighy) sont à la hauteur de leur réputation. Belle représentation historique du Londres de l’époque : costumes, décors et mentalité. 

J’ai bien aimé la conclusion. 7 sur 10

355 (The 355)

Film, action, espionnage, thriller, 2022, Chine, Amérique, 2 h 02 minutes, sur Crave et AppleTV; réalisateur : Simon Kinberg; interprètes : Jessica Chastain, Penélope Cruz, Diane Kruger, Lupita Nyong’o.

Synopsis – Une arme technologique capable de prendre le contrôle de réseaux informatiques et de mettre les dirigeants de la planète à genoux tombe entre de mauvaises mains. Une agente de la CIA, sa rivale allemande, une spécialiste informatique du MI6 et une psychologue colombienne sont forcées de faire équipe afin de protéger la race humaine des dégâts que pourrait provoquer cet instrument sur la civilisation.  

Ciné-fille – Enfin, un thriller-action qui donne vraiment les rôles principaux aux femmes. Elles sont les vrais personnages centraux de l’histoire, pas juste des faire-valoir. Le fait que les actrices sont, pour la plupart, dans la quarantaine, distingue 355 des autres films. Et les actrices, en plus d’être époustouflantes physiquement, sont toutes excellentes dans leurs rôles. J’ai particulièrement aimé Diane Kruger.

Le film maintient une cadence soutenue. Les revirements sont nombreux. Mais 355 contient tout de même des lacunes et incohérences.

Somme toute, un bon divertissement, avec une fin qui, quoique nette, laisse une ouverture à une suite. 7,5 sur 10

Ciné-gars – Beau film girl power. Film avec beaucoup d’action qui comble l’amateur du genre. Le choix des actrices est parfait et apporte une certaine notoriété à 355

La technologie présentée dans ce film, l’informatique et les connexions, seront probablement les talons d’Achille de l’humanité. 8 sur 10

print