- Fantômes, vous avez dit fantômes ? - 22 novembre 2024
- Je t’aime gros comme… - 22 novembre 2024
- Le gros mot - 18 octobre 2024
Du mystère, même dans la lumière des projecteurs
Lyne Gariépy et Joanis Sylvain – Le jubilé de platine d’Elizabeth II a été officiellement célébré du 2 au 5 juin 2022, en Angleterre, et dans les pays du Commonwealth, pour marquer les 70 ans de règne de la reine, couronnée le 6 février 1952. Que l’on soit pour ou contre la monarchie, un fait demeure : Élizabeth II fait partie de l’histoire, dont elle a été un témoin privilégié depuis 96 ans.
Mais connaît-on vraiment la reine ? La souveraine, qui parle français, et qui a visité le Canada 22 fois au cours de son règne, dont certaines visites de 45 jours, reste un mystère malgré son exposition constante dans les médias. Pour tenter de faire la lumière sur le mystère qu’est la reine Elizabeth II, et aussi sur sa famille, voici nos suggestions.
Pour ceux que cela intéresse, le gouvernement du Canada a créé une page relatant les visites de la reine Elizabeth II au Canada depuis 70 ans, et ses liens avec le pays. Intéressant. www.canada.ca/fr/patrimoine-canadien/campagnes/jubile-platine/70-annees-service
Elizabeth, regard(s) singulier(s)
Dcumentaire. 2022; Grande-Bretagne; 1 h 29 minutes; Amazon prime; de : Roger Michell; avec : Sa Majesté la reine Elizabeth II et son entourage.
Synopsis – Elizabeth, regard(s) singulier(s), est un portait cinématographique unique et moderne d’une reine hors normes, mais aussi d’une femme : touchante, espiègle, insaisissable. Réalisé à partir d’archives, ce film inédit offre un regard original sur son règne à la longévité inégalée, qui a profondément marqué l’histoire des XXe et XXIe siècles.
Ciné-fille – Elizabeth, regard(s) singulier(s), est le dernier film réalisé par Roger Michell, réalisateur de Coup de foudre à Nothing Hill. Il a eu l’idée de ce projet, qui ne nécessitait pas de tournage, pendant l’un des confinements de 2020. Son but ? Démystifier la reine Elizabeth II. Qui est la reine d’Angleterre, que pense-t-elle réellement ? Et il atteint son but, du moins partiellement. Car à travers ces archives, parfois privées, s’étalant des années 1930 à 2020, on découvre Elizabeth II et son sens de l’humour légendaire. Mais on découvre aussi, particulièrement lorsqu’elle fait de l’équitation ou qu’elle assiste aux courses de chevaux, pour un bref instant, la vraie personnalité d’Elizabeth. Des moments où les sentiments, le plaisir qu’elle ressent, transparaissent dans son sourire. Rares moments de relâchement de son sérieux pendant lesquels on croit percer son mystère. Comme ceux de la princesse Elizabeth, avec son père ou le prince Philip, où l’on voit toute l’affection qu’elle leur portait. Car sa vie semble être un long déroulement de responsabilités et d’attente, de retenue. Les explications du protocole pour rencontrer la reine sont intéressantes. Tout comme la discussion hebdomadaire de la reine avec les ministres, qui nous fait comprendre l’importance de son rôle, soit de guider sans partisanerie.
Le montage, sans narration, nécessite d’être attentif. Certaines images d’époque sont superflues. Mais tous les évènements marquants de la vie de la reine, bon ou mauvais, y sont présentés. À travers ces images, c’est l’histoire récente de l’Angleterre qui défile. C’est une société qui évolue, autour d’elle, alors que la reine reste elle-même, digne, noble et mystérieuse. 7,5 sur 10
Ciné-gars – Belles images d’archive de toutes les époques de la vie de la reine. Ce qui est intéressant est de la voir heureuse dans sa jeunesse, et de remarquer que le poids de ses obligations de reine la force à être austère lors de son début de règne. On découvre, au fil du temps, que son humour et sa stoïcité prennent le dessus.
Je n’ai pas apprécié l’absence de narration, et les images décousues, qui nuisent à la compréhension de l’ensemble. 6,5 sur 10
The Crown
Série; drame historique; depuis 2016; Grande-Bretagne; É.-U.; 4 saisons de 10 épisodes de 47-61 minutes; saison 5 en novembre 2022; Netflix; de : Peter Morgan, Stephen Daldry; interprètes : Olivia Colman, Tobias Menzies, Helena Bonham Carter, Gillian Anderson.
Synopsis – Au fil des décennies, des intrigues personnelles, des romances et des rivalités politiques,
Elizabeth II continue de régner malgré les difficultés, depuis les années 50 jusqu’aux temps modernes. Libre-ment inspiré de faits historiques.
Ciné-fille – La première saison se concentre sur Elizabeth II, alors âgée de 25 ans et confrontée à la tâche énor-me de diriger la plus célè-bre monarchie du monde, tout en nouant des relations avec le légendaire premier ministre Sir Winston Churchill.
Dans cette série, les acteurs sont excellents. Particulièrement les actrices qui interprètent la reine, Claire Foy et Olivia Coleman. Car les acteurs changent au cours des saisons. Gilllian Anderson (X-Files), en Margaret Tatcher, dans la saison 4, est superbe. Les costumes, par Amy Roberts, sont parfaits. Tout comme les décors, par le chef décorateur Martin Childs (Oscar 1999 pour Shakespeare in love), qui sont magnifiques, et d’une grande justesse.
On découvre l’histoire à travers cette série, et pour qui aime les fresques historiques, en voici une excellente, sur une époque plus moderne. Léger bémol pour ce qui est des sentiments et intentions prêtées aux personnages, parfois plus difficiles à endosser. Tel que ceux du prince Philip, qui n’a pas toujours le bon rôle dans les premières saisons. Il paraîtrait d’ailleurs que le vrai Philip n’était pas très heureux de sa représentation dans la série. 8 sur 10
Ciné-gars – Une série de qualité, autant pour les décors que pour les costumes, de même que le choix des interprètes, qui représente bien la royauté et tout ce qui l’entoure.
Ce qui m’a surtout marqué est l’époux d’Elizabeth, qui n’a pas le beau rôle dans la saison 1. 6,5 sur 10
Le duché de Cornouailles, domaine du prince Charles
Documentaire; biographie; 2019; Grande-Bretagne; deux parties de 45 minutes; Tou.tv; de : Charlie Clay; BBC
Synopsis – L’héritier au trône d’An-gleterre dispose du duché de Cornouailles, fondé en 1337 par le roi Édouard III. Il s’agit d’un patrimoine foncier et immobilier qui lui permet de financer son train de vie et ceux de ses deux garçons. Ce documentaire, présenté en deux parties, nous invite à visiter le duché de Cornouailles, l’année où le prince Charles a célébré ses 50 ans aux commandes de ce domaine royal.
Ciné-fille – Charles, prince de Galles, est souvent jugé dans l’opinion publique. Mais il est tout aussi méconnu que sa mère, la reine Elizabeth II. Dans ce documentaire, nous découvrons non seulement le duché de Cornouailles, mais aussi le prince Charles.
Et le prince Charles s’avère être un écologiste convaincu depuis les années 1980, opérant même une ferme biologique sur les terres de son duché, et visant la pérennité de celui-ci. Il est aussi un féru d’architecture, tant classique que durable. Charles est à l’origine de la création d’une ville sur son duché, au confort moderne, avec une proximité des services favorisant les déplacements actifs, et ayant le charme de l’architecture patrimoniale. Une belle réussite. Bref, on y découvre le fonctionnement du duché, mais aussi un prince insoupçonné. Magnifiques paysages et photographies. 7,5 sur 10
Ciné-gars – Belle surprise pour ma part. On y découvre le mal aimé des Britanniques. Où l’on apprend qu’il s’est donné une mission : le développement durable de son duché. De l’organisation d’une ville, au soutien de ses fermiers, en passant par la réfection des bâtiments de façon durable, il prévoit vraiment pour le long terme et l’écologie. 8 sur 10