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Les abeilles ont besoin des pissenlits
Jacinthe Laliberté – Au mois de mai, les pissenlits envahissent les champs et les pelouses. Leur jaune éclatant et leur parfum attirent, les abeilles. Le Défi pissenlits, lancé en 2021, a été créé dans le but de sensibiliser à l’importance de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
Lorsque le printemps arrive, indéniablement, rendre aux pelouses leur splendeur verdâtre est un des premiers élans naturels que certains humains ressentent en ces temps de fébrilité printanière. Pour une fois, pourquoi ne pas faire fi de cette fièvre du printemps et d’aller un peu contre nature en adhérant à ce défi : laisser pousser les pissenlits durant tout le mois de mai.
Un soutien indéfectible
Le Défi pissenlits est une initiative émise par Miel&Co de Portneuf. René Bougie de la Distillerie King de Kingsey Falls l’a implanté en voulant conserver cette source de pollen et de nectar pour les pollinisateurs. Elle est surnommée « l’or jaune des abeilles. »
La première édition obtint l’attention de plusieurs Municipalités qui en font la promotion, ce qui est le cas de Piedmont, Prévost et Sainte-Anne-des-Lacs. Il ne s’agit pas, ici, de laisser les pelouses en broussaille, mais seulement de céder à la nature le terrain qu’elle perd à chaque mois de mai, et ce, au nom d’une beauté artificielle : un beau gazon vert fraîchement tondu.
Quand l’été survient, il faut, aussi, s’assurer de ne pas tondre d’autres plantes que les abeilles affectionnent comme la verge d’or, le trèfle, l’aster et l’asclépiade.
Pour assurer le travail déjà amorcé par les pissenlits, il serait avantageux d’ajouter à son jardin ou ses rocailles les plantes comme la lavande, la bourrache, la grande camomille, l’échinacée pourpre et l’agastache qui dégagent un parfum prononcé que les abeilles affectionnent.
Les abeilles en difficulté
D’année en année, les apiculteurs constatent que les pertes d’essaims d’abeilles augmentent. Plusieurs facteurs environnementaux comme l’épandage de pesticides, de moins en moins de fleurs accessibles aux abeilles, les variations de température, les hivers longs et froids n’en sont que quelques-uns.
Les apiculteurs sont unanimes quant au pourcentage de leurs pertes coutumières situées à environ 20 %, pertes considérées comme normales. Malheureusement, cette année, elles sont évaluées à près de 65 %, une tragédie pour ces derniers.
Ces pertes auront un impact majeur sur la production du miel et l’industrie alimentaire, notamment sur celle des petits fruits comme les bleuets et les pommes. À chaque printemps, certains pomiculteurs et producteurs de bleuets louent des ruches, lors de la floraison, pour obtenir de meilleures récoltes. Mais, qu’en sera-t-il cette année?
Face à cette situation, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a ouvert une enquête pour comprendre les raisons de cette hécatombe.
Au final, ce Défi, deviendra indispensable à la survie des pollinisateurs et en particulier, celle des abeilles. Et que dire de la survie des humains dans un tel contexte? « En mai, offrons donc nos pissenlits aux abeilles » en les laissant pousser et en se procurant des affiches à déposer sur le terrain invitant les voisins à suivre l’exemple qu’ils ont sous leurs yeux.