Maître d’œuvre en protection de l’eau

abvlacs journal des citoyensClaude Hamel, résident du secteur du lac Ouimet et chef de lac à l'époque, tient le disque de Secchi dans ses mains, un outil essentiel à la prise de mesure de transparence de l'eau. – photo courtoisie
Jacinthe Laliberté
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L’ABVLacs continue de protéger son patrimoine collectif

Jacinthe Laliberté – « L’eau, un patrimoine collectif à protéger », un précepte que l’Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLacs) cautionne depuis ses débuts. Cet organisme sans but lucratif se donne comme mission d’œuvrer à la préservation ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de l’eau dans les différents bassins versants de sa municipalité.

Malgré sa notoriété, les administrateurs de l’ABVLacs ont ressenti le besoin de se faire connaître, plus particulièrement, aux nouveaux arrivants qui sont venus s’installer dans cette petite municipalité au cours des dernières années. Ce petit clin d’œil complice aux autres résidents se veut un rappel de sa présence et de l’aide que tout un chacun peut apporter au soutien d’une cause qui, par ailleurs, concerne tout le monde. 

En 2013, feu Jean Massé, président de l’organisme de l’époque, avait écrit, dans le Journal des citoyens, en préambule à l’un des nombreux articles qu’il publia : Connaissez-vous l’ABVLacs ? connaître cet organisme est assurément un avantage pour tout citoyen qui veut agir comme un « acteur de l’eau » qui se préoccupe de l’environnement. 

Saisir l’importance grâce à l’histoire

L’ABVLacs fut la relève de COGESAM (Conseil de gestion des lacs Saint-Amour et Marois) créé en 2007 par Gilles W. Pilon, ingénieur et riverain du lac Saint-Amour. Aidés d’un groupe de citoyens et de collaborateurs détenant une expertise dans le domaine de la préservation de la qualité de l’eau, ils réussirent à contrer la prolifération des cyanobactéries communément appelées algues bleu-vert qui sont apparues, à l’époque, dans les eaux de plusieurs lacs du Québec, dont quelques lacs de la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs. 

En 2008, le COGESAM s’est transformé pour devenir l’Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLacs). Au regard des problématiques environnementales qui ne cessent de s’accroître, cet organisme a mis la santé des lacs au cœur de ses actions.   

L’ABVLacs d’aujourd’hui

Cette agence, qui a toujours travaillé de concert avec la Municipalité, reconduit ce partenariat d’année en année. Avec un conseil d’administration composé de quinze membres, cet organisme comptait, en 2019, un effectif de 122 personnes comprenant une équipe d’une vingtaine de chefs de lacs qui joue un rôle de première ligne quant à l’analyse de l’état de santé des lacs du territoire.

Les activités et le fonctionnement de base sont financés par la cotisation et les dons de ses membres. D’ailleurs, le recrutement des membres reste un travail de tous les instants. Les subventions qu’elle sollicite auprès d’organismes partenaires tels que la Municipalité (principale collaboratrice), le CREL (Conseil régional de l’environnement des Laurentides) et la MRC des Pays-d’en-Haut, demeurent un apport financier crucial pour la pérennité de l’organisme.

Des réalisations pour l’avancement de la cause

Lors de sa 14e assemblée générale annuelle, le président, John Dalzell, a présenté les activités réalisées au cours des deux dernières années dont la réussite est dépendante de l’appui des riverains, mais aussi, de celui des résidents et non-résidents. Les principales activités décrites ci-après donnent un bref aperçu de l’importance du travail de l’ABVLacs. 

Selon le protocole du Réseau de Surveillance volontaire des Lacs (RSVL), les chefs de lacs, au cours de l’été, effectuent des mesures de transparence ainsi que des prélèvements d’eau pour fins d’analyse dans les laboratoires du ministère de l’Environnement. Durant les deux dernières années, quatorze lacs furent ciblés pour ces prélèvements et onze autres le seront en 2022.

La mesure du périphyton, autre mesure estimant le vieillissement d’un lac, a été pratiquée sur sept lacs en 2020 et 2021. Ce travail s’effectuant sur trois années consécutives, quatre lacs en seront à leur deuxième année de mesure en 2022.

La mise à jour des carnets de santé et de la caractérisation des plantes aquatiques qui se fait en collaboration avec l’agente de liaison du CRE Laurentides est d’une importance capitale puisque cela ajoute aux autres données qui sont transmises à la population.

Plan d’action 2022, sous le signe de la relance

La relève est une préoccupation d’importance pour les membres du conseil d’administration de l’ABVLacs. Or l’année 2022 se déroulera sous le regard des jeunes Annelacois qui fréquenteront les cinq camps de jeunesse de la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs. Des activités éducatives et de sensibilisation leur seront présentées. 

Quant au projet pilote Les Sentinelles qui a vu le jour sur les lacs Marois et Ouimet en 2021, il sera élargi, en 2022, à trois autres lacs : Guindon, des Seigneurs et Parent. Ce projet vise à surveiller l’apparition de plantes aquatiques exotiques envahissantes (PAEE), notamment, le myriophylle à épi. 

Par ailleurs, ce plan d’action resterait incomplet sans l’implication de l’ABVLacs, auprès de la population, pour la promotion de l’importance de laver son embarcation à la station de lavage inaugurée l’an passé par le service de l’Environnement. Ceci est une première étape concrète à la sensibilisation aux plantes aquatiques exotiques envahissantes.

Finalement, le président a annoncé deux événements importants : la prochaine assemblée générale du deuxième samedi de septembre, et la conférence annuelle du 4 juin. Le thème reste à déterminer.

L’eau, notre principale ressource 

Toutes ces procédures, ces pratiques soutenues par L’ABVLacs, ont, au fil des années, eu un impact majeur sur la qualité de l’eau de cette municipalité. « L’eau n’est pas seulement un simple élément, mais elle contribue à notre mieux-être », lance, sans cesse, John Dalzell, le président.

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