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Une fête née dans les villes américaines
Daniel Machabée – Ah, la Saint-Patrick… elle arrive en même temps que le printemps. C’est sans doute pour cette raison et pour les milliers de descendants irlandais vivants au Québec que cette fête nous interpelle. Le 17 mars, on fête donc le saint patron de l’Irlande, Patrick.
Selon la tradition, saint Patrick est celui qui a christianisé l’Irlande autour de l’an 400. Pourtant, il n’est même pas Irlandais. Magonus Succatus Patricus (Maewyn Succat en gaélique) serait né en Écosse, fait prisonnier par des pirates et vendu aux Irlandais où il travailla comme berger pendant quelques années. Peu religieux avant sa capture, il aurait rencontré Dieu pendant sa captivité et devint un chrétien fort dévot. Selon le folklore, Patrick se serait emparé d’un trèfle à trois feuilles lors d’un sermon à Cashel afin d’expliquer le mystère de la Sainte Trinité. Ainsi, le trèfle deviendra alors le symbole de l’Irlande.
Pour autre symbole, l’Irlande se pare de vert pour honorer son saint patron. Or, selon plusieurs historiens, la couleur de saint Patrick serait le… bleu ! Ce n’est qu’en 1798 lors de la Révolution irlandaise que le vert devint la couleur officielle de l’Irlande, s’arrimant avec le trèfle devenu un symbole du nationalisme irlandais.
La Saint-Patrick, une fête loin d’être irlandaise
Bien qu’elle soit fêtée depuis le IXe siècle en mémoire de son saint patron décédé le 17 mars 461, la Saint-Patrick n’est pas la fête nationale de l’Irlande. Cependant, elle est devenue, le 16 mars 1602, une fête légale du calendrier irlandais. C’est en 1632 que le pape Urbain VIII l’intégra au calendrier chrétien et qu’elle est reconnue comme une fête religieuse par l’Église catholique.
Mais la Saint-Patrick serait née dans les villes américaines comptant de nombreux descendants irlandais. Lors des épidémies de choléra et des famines du XIXe siècle, c’est plus de deux millions d’Irlandais qui immigrent en Amérique, transitant généralement par Québec, alors plaque tournante de l’immigration britannique. Déjà, à partir du XVIIIe siècle, les villes de New York ou Boston commencèrent à célébrer cette fête afin de créer des liens de solidarité avec les immigrés irlandais. Ainsi, la première célébration se déroula à Boston en 1737 et le premier défilé se tint à New York en 1762. Montréal n’est pas en reste. Le défilé de la Saint-Patrick se tient dans ses rues sans interruption depuis 1824, soit depuis plus longtemps que notre Saint-Jean-Baptiste !
La plus importante célébration est à New York où des centaines de milliers de gens participent au grand défilé sur la 5e avenue. À Chicago, lors des célébrations, la Ville met du colorant dans la rivière Chicago pour que celle-ci devienne verte. À Seattle on teint les rues en vert et à Washington les eaux de la fontaine se trouvant devant la Maison-Blanche sont aussi teintées de vert. Enfin, le village de Dripsey, dans le comté de Cork en Irlande, détient un record étonnant. En effet, c’est à cet endroit que l’on pouvait assister, entre 1999 et 2007, à la plus courte parade de la Saint-Patrick. Elle faisait exactement 23,4 mètres et reliait les deux pubs du village : The Weigh Inn et The Lee Valley. Malheureusement, en 2008, le deuxième pub ayant fermé ses portes, la parade a été supprimée, mais les festivités existent toujours au sein de Dripsey.
Alors comme on dit en gaélique : slàinte ! Et bonne Saint-Patrick à tous !