Budget contesté à SADL

Les conseillers Sylvain Hsarvey et Virginie Lupan.
Jacinthe Laliberté
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Deux conseillers contre le budget de Sainte-Anne-des-Lacs

Jacinthe Laliberté – Lors de l’adoption du budget et du Programme triennal d’immobilisation 2022, le 31 janvier dernier, deux conseillers indépendants, Virginie Lupan et Sylvain Harvey, ont voté contre certains éléments de ce budget.

Le Journal a recueilli leurs commentaires afin d’obtenir de plus amples précisions. Les deux conseillers sont, toutefois, d’avis que la préparation du budget a été réalisée dans une atmosphère détendue laissant place à des discussions très constructives malgré leur opposition lors de l’adoption.

La réaction de Virginie Lupan 

Ayant voté contre le budget dans son ensemble, Virginie Lupan résume sa décision : « Ma déception principale est à l’effet que nous n’avons pas d’orientations. Un simple contexte budgétaire fut présenté aux citoyens, mais aucune orientation ne fut établie comme dans le passé ».

De prime à bord, la conseillère s’interroge sur le fonctionnement interne et les tâches des différents employés et cadres qui déterminent le service donné aux citoyens. 

En ces termes, elle précise : « Optimiser des procédures par les directeurs de chaque service, compétents et experts dans leur discipline respective et épauler certains services par l’embauche d’employés, aurait des retombées plus directes sur le service aux citoyens. L’embauche d’un cadre aux finances et aux ressources humaines ne viendra pas pallier cette carence au niveau de la qualité du service. » 

Même si le directeur général, Jean-Philippe Gadbois, a rectifié à la baisse le montant de 97 000 $ mentionné par madame Lupan, pour avoir occupé, elle-même, un poste aux ressources humaines, elle pense que ce poste deviendra permanent et récurrent : « C’est donc un montant substantiel qu’on ajoute sur le dos des citoyens. »

La conseillère poursuit avec la hausse de taxes de 7,6 %. Les augmentations du cout de la vie et celles du taux de taxes ne sont pas négligeables dans la conjoncture actuelle et créeront une incertitude chez les citoyens. 

Sa dernière déception concerne l’environnement qui est peu représenté dans le budget malgré l’augmentation de 46 % des dépenses dans ce service. Cette contrariété ne serait pas d’ordre financier, voici comment elle l’explique : « Comment se fait-il que l’environnement ne fasse pas partie de nos orientations ? Pourtant, lors de la campagne électorale, l’environnement fut l’une des principales préoccupations nommées par les citoyens. »

Les justifications du conseiller Sylvain Harvey 

Peu avant la fin de la séance spéciale, Sylvain Harvey a présenté les raisons de son opposition mitigée : « J’ai voté pour le budget même s’il y a quelques éléments pour lesquels je ne suis pas en accord. Mon opposition concerne le Programme triennal d’immobilisations. »

Pour le conseiller indépendant depuis plus de 22 ans, l’obligation d’adopter le budget et le programme triennal d’immobilisations ensemble l’a contraint à choisir cette option. Certaines dépenses, à l’intérieur de ce plan, particulièrement celles concernant les travaux publics, soulèvent des interrogations, tel est le cas des achats d’équipements. 

Il faut, quant à lui, avoir un plan détaillé (vision, coût, bénéfices, ressources humaines, impact) pour l’acquisition de tout équipement. À ce jour, la Municipalité procède à l’achat d’équipement à la pièce sans aucun plan démontrant les économies réalisées par ces achats malgré d’incessantes demandes, ce qu’il considère comme irresponsable.

Comme le Programme triennal d’immobilisations contient les coûts de la réfection des chemins, Sylvain Harvey confirme que ce dossier est une de ses plus grandes préoccupations. Un comité de plan quinquennal des chemins et des travaux de voirie a déjà été créé, mais une seule rencontre a eu lieu à ce jour. 

Le conseiller résume, ainsi, sa pensée : « On a plusieurs dizaines de millions de dollars à mettre sur les chemins dans les prochaines années. Nous n’avons pas les moyens et n’aurons jamais les moyens de les refaire comme proposés dans les rapports d’experts. Il faudra donc, par exemple, faire du resurfaçage au lieu d’une réfection complète pour certains d’entre eux. Il faut y aller selon nos moyens et prioriser, car cela deviendra un puits sans fond. »

Leur avis sur les études annoncées 

Madame Lupan n’apprécie pas qu’il y ait tant d’argent investi dans les études. Quant au conseiller Harvey, il se questionne sur la pertinence de certaines. Il s’explique ainsi: « Nous avons bon nombre d’études devant nous sans être nécessairement capables de les mener à terme. On nous dit que les études faites présentement, même si on y revient dans 10 ans, seront toujours d’actualité. Je ne suis pas convaincue. Les citoyens veulent des résultats dans l’immédiat. »

Sylvain Harvey conclut que, toutefois, certaines études doivent être réalisées par des firmes d’ingénieurs expertes sur des besoins spécifiques comme des études environnementales, qui demandent une expertise bien précise.

La refonte des règlements de l’urbanisme nécessite, elle aussi, l’intervention d’experts. Les employés ont besoin d’un soutien et d’un regard autre pour apporter des changements majeurs.

Tous les deux s’accordent pour dire qu’un virage est nécessaire, mais seulement à certaines conditions.

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