Retour sur un conseil de ville

Un journal pour les citoyens

Jacinthe Laliberté – Lors de la séance du Conseil de la Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs de décembre dernier, un citoyen, a présenté sa perception quant à la participation financière de la Municipalité au journal communautaire de la région le Journal des citoyens.

Ainsi furent les paroles de ce citoyen : « Vous avez parlé de mettre 10 000 $ pour un journal alors que les journaux maintenant, bien honnêtement, c’est le Web. Payer 10 000 $ pour un journal que l’on reçoit dans une boîte à “malle”. Si vous faisiez des “stats” là-dessus, il n’y a pas grand monde qui lit ce journal. Je comprends qu’ils ont du temps à perdre. Peut-être. Maintenant c’est le Web. Vous êtes au courant que La Presse n’imprime plus, et que c’est le Web maintenant… » 

Il est donc ici important de préciser que les séances du Conseil, étant diffusées en direct sur la page Facebook de la Municipalité, sont, par conséquent, publiques.

Cette opinion de la part de ce citoyen a eu la particularité de donner l’occasion aux administrateurs du Journal d’expliquer à ses lecteurs les dessous d’un journal communautaire.

Un journal d’ici

Le Journal des citoyens, qui a souligné ses 20 ans cette année, est avant tout un journal qui transmet à la population l’information de son milieu, ce qu’un journal à grand tirage comme La Presse ne peut faire.

Ainsi le confirme Jean-Guy Joubert, président du conseil d’administration du Journal des citoyens : « Notre Journal n’est pas dans la nouvelle, car une nouvelle a une durée de vie d’environ quelques heures. Nos articles sont des articles de fond qui ne relèvent pas seulement les grandes lignes de l’actualité. »

Quant à la mairesse de la Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs, Catherine Hamé, celle-ci insiste sur le fait que le Journal des citoyens est un outil indispensable à la communauté : « Depuis le début de la pandémie, ce Journal a alimenté les conversations, ce qui nous a permis, en ces temps moroses, de rester en contact malgré la distanciation sociale. »

Le coût du Journal par citoyen

Lors de la séance municipale de décembre, le Conseil a voté un montant de 10 780 $ pour les douze parutions de 2022 du Journal des citoyens. En supposant un nombre approximatif de 3000 habitants (ce qui exclut les enfants), le coût du Journal revient à environ 0,30 $ par parution et par citoyen.

« Le Journal des citoyens est un organisme communautaire dûment reconnu qui apporte des services à la population et, à ce titre, on est heureux de recevoir, en retour, un soutien de la communauté », a soutenu Jean-Guy Joubert. 

Pour préciser, il ajoute : « Tous les médias écrits survivent d’une part, grâce à des subventions et, d’autre part, au soutien des Municipalités desservies par ceux-ci. » 

Lise Pinard, représentante publicitaire du Journal, approche régulièrement les commerçants et les professionnels de la région les invitant à encourager leur journal communautaire par une contribution publicitaire, une approche dite gagnant-gagnant.

Les dessous du Journal 

Étant un journal communautaire, les articles sont en grande majorité écrits par des bénévoles qui sont dirigés par le rédacteur en chef Michel Fortier. Ces journalistes, disons-le ainsi, se sont donnés comme mission d’informer et de faire ressortir les beautés de la région.

À chaque mois, dans votre journal, on retrouve notamment, la personnalité du mois ainsi que les coups de cœur, les artistes de Diffusions Amal’Gamme, le vécu de certains résidents, les réussites sportives de jeunes athlètes, les différents événements culturels des Municipalités de Piedmont, Prévost et Sainte-Anne-des-Lacs, sans oublier des événements de la MRC des Pays-d’en-Haut et des municipalités environnantes. 

À cette programmation journalistique s’ajoutent les pages et cahiers publicitaires payés par les Municipalités. Une collaboration qui va bien au-delà d’une simple édition d’un journal papier.

Le numérique contre le papier : le nœud de la guerre

Le Journal des citoyens ne produit pas seulement une version papier. Son site Web présente, aussi, tous les articles produits pour chacune des parutions, ce qui offre l’occasion de lire le journal à distance ou bien assis dans le fauteuil du salon, journal en mains. 

« Si certains prédisaient la mort des médias imprimés il y a quelques années, les derniers chiffres de Vividata ¹ sont beaucoup plus optimistes… 75 % des lecteurs de journaux lisent le numérique et l’imprimé. (Info presse 27 janvier 2020)

Toutefois, selon les experts, si l’on s’attarde à la stricte lecture à partir d’un appareil mobile (téléphone intelligent ou tablette), ce pourcentage ne représente que 7 %. 

Le mot de la fin au président du CA du Journal

« Nous invitons ce citoyen à venir constater le fonctionnement de notre Journal et à se joindre à l’équipe de bénévoles. Nous avons toujours besoin de personnes ayant des connaissances diverses ».

1. Vividata, auprès des consommateurs, est le sondage de source unique qui fait autorité au pays.