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Plus qu’un potager, un projet social
Jacinthe Laliberté jacinthe.laliberté@journaldescitoyens.ca – Maxime Belleau, jardinier maraîcher dont les jardins sont situés sur la terre des Dagenais de Prévost, sur la rue de la Station, a été une tête d’affiche dans le Journal au printemps dernier. On le retrouve à la fin de l’été à la suite d’une saison des plus productives.
Maxime a bien voulu rencontrer le Journal dans le but de faire connaître son projet à d’autres jeunes producteurs agricoles, mais, particulièrement dans un désir d’interpeller les Municipalités, notamment celles de Piedmont, de Prévost et Sainte-Anne-des-Lacs afin de leur signaler la rentabilité économique possible d’un tel projet et du soutien indispensable pour permettre sa réalisation.
« À Prévost, on ne réalise pas à quel point la terre est fertile et de qualité. J’ai fait des tests de sol. La richesse de la terre était au rendez-vous. C’est malheureux que l’on veuille construire de plus en plus de condos au détriment de fermes comme la mienne. On ne veut pas des fermes partout, mais prévoir l’installation de quelques producteurs pour fournir les produits dont la région a besoin, permettra d’arriver à une autonomie suffisante », a expliqué Maxime emporté par sa passion.
Ses deux jardins ont fourni, tout au cours de l’été, des légumes de toutes sortes, et ce, au-delà de ses espérances. Aucune subvention, aucun support financier privé, nonobstant les nombreuses heures de travail, un soutien de la famille et de ses proches ainsi que l’assiduité de certains bénévoles lui ont permis d’atteindre le chiffre d’affaires prévu au début de cette aventure.
Il y a aussi les relations humaines…
Au demeurant, son travail de jardinier fut très enrichissant, et ce, grâce aux contacts humains qui en découlèrent. Contrairement à des employés réguliers, les travailleurs du jardin, des bénévoles, se sont appropriés d’une toute autre façon ce travail : jeunes enfants en compagnie de leur maman, adolescents qui avaient délaissé leur tablette ou ainés qui en avaient fait un petit travail d’occasion. Ce genre de projets communautaires, selon lui, est rassembleur et stimulant.
Un plan d’affaires efficace
Grâce aux réseaux sociaux, Maxime a développé ses connaissances ce qui l’a conduit vers un type entrepreneurial très différent des exploitations agricoles connues.
Ainsi, de ses contacts sont venus des ententes imprévues au début de la saison avec quatre restaurants de la région, tels Le Baumier et Merci la vie de Piedmont, Orange et Pamplemousse ainsi que Le Carol à gogo de Saint-Sauveur.
De plus, l’épicerie Radis noir de Sainte-Anne-des-Lacs, son principal point de vente, lui a donné l’occasion d’installer son « marché fermier », tous les jeudis après-midi, sur le terrain attenant au commerce.
Ce fut un succès retentissant : ce type de vente locale était une première dans cette municipalité. Se créer une clientèle, pour Maxime, s’est avéré plus facile que prévu : « Les résidents revenaient de semaine en semaine, désireux d’essayer de nouveaux produits tels les rabioles, les radis melons, les betteraves roses et orangées. »
Maxime estime sa production à environ 25 variétés de légumes et espère augmenter graduellement à une quarantaine.
Une ferme, un défi, un rêve
Se bâtir une ferme reste un défi en devenir. Pour se trouver un terrain et les fonds nécessaires, il lui faut un plan de gestion et d’affaires qu’il compte élaborer durant la saison hivernale avec des partenaires très intéressés par le projet.
« Mon but n’est pas de m’installer dans un endroit tout organisé. Je veux vraiment partir de zéro. Je vise principalement un projet social autour d’une ferme dont la base serait le tourisme social et local. Une ferme qui éveillerait les gens à la nature, à l’environnement et à l’autonomie alimentaire ».
Pour ce faire, il lui faut un appui des instances municipales puisqu’il devra faire face à certaines dérogations. Selon lui, les règlements des Municipalités n’aident pas l’exploitation agricole, car certains types de fermes sont très polluants. De ce fait, les Municipalités sont sur leurs gardes.
Concrètement, il veut valoriser la nature plutôt que de la détruire. Maxime termine en parlant de la petite marmotte qu’il a accueillie tout l’été dans son jardin, un petit clin d’œil à la biodiversité.