Sorties culturelles virtuelles

Sortie culturelle - Journal des citoyens
Lyne Gariépy
Les derniers articles par Lyne Gariépy (tout voir)

Des œuvres de chez nous

Lyne Gariépy – En ce mois de juin, et comme cet article paraîtra quelques jours avant notre fête nationale, je vous présente donc deux œuvres québécoises : La série Sortez-moi de moi, et le film La Bolduc.

Sortez-moi de moi

Série. Drame, suspense. Québec. 2021. Une saison de six épisodes de 60 minutes chacune. Sur Crave; en français et anglais.

Idée originale : Sophie Lorrain et Alexis Durand-Brault

Réal. : Alexis Durand-Brault. Int. : Vincent Leclerc, Sophie Lorrain, Pascale Bussières

Synopsis – La série dramatique nous transporte dans l’univers de la santé mentale où la Dre Justine Mathieu (Pascale Bussières) assure le suivi des patients amenés par Clara Saint-Amand (Sophie Lorrain), Myriam Melançon (Sandra Dumaresq) et Gabriel Beauregard (Bruno Marcil), intervenants de première ligne en urgence de soins. Parmi tous ses patients, la Dre Mathieu tissera des liens particuliers avec David Ducharme (Vincent Leclerc), un nouveau patient aux prises avec un épisode de bipolarité. Leur relation secrète deviendra de plus en plus compromettante. De leur côté, Clara Saint-Amand et Gabriel Beauregard prennent soin de cas difficiles sur le terrain tout en étant confrontés à leurs propres problèmes familiaux.

Ciné-fille – Une série captivante, sur le sujet d’actualité qu’est la santé mentale, doublé d’un thriller psychologique efficace, et pas déprimant du tout, malgré le sujet.

Tous les acteurs et actrices sont excellents, mais je dois préciser que Vincent Leclerc est prodigieux dans le rôle de David Ducharme. Il ne tombe jamais dans la caricature, compose un personnage complexe, tout en nuances, qui pourrait rapidement nous irriter, mais auquel on s’attache. Celui qui avait réussi à nous faire apprécier Séraphin dans les Pays d’en hauts, nous charme encore une fois ici. Valérie Blais est, pour sa part, parfaitement « castée » dans le rôle de la sœur de Clara, directe et assumée. Un vent de fraîcheur dans la série.

La réalisation d’Alexis Durand-Brault, digne des séries américaines à gros budget, est superbe. Les images et les éclairages sont du calibre cinématographique. D’ailleurs, l’éclairage joue un rôle important dans l’histoire, permettant de mettre l’emphase sur certains éléments, et parfois, de transformer une scène qui aurait pu être glauque, en un moment lumineux. 

Parlant de lumineux, ce que j’aime de Sortez-moi de moi, c’est que la série sort des clichés habituels sur la santé mentale. Ce n’est jamais tout noir ou tout blanc en ce domaine, et les intervenants de l’unité volante sont continuellement sur une mince ligne, étant eux-mêmes confrontés à leurs propres démons. C’est vraiment bien rendu. Particulièrement les dialogues entre Dre Justine et David, lors de la thérapie, qui se renvoient la balle comme dans une partie de tennis, et où chacun marque des points.  

Une série que nous avons dévorée en rafale, six heures d’affilée, qui sont passées, pour ma part, trop rapidement. Six épisodes, sans que je ferme les yeux une seule fois, c’est un signe que Sortez-moi de moi est captivant, enlevant, excellent. Un de mes coups de cœur de l’année. 9,5 sur 10

Ciné-gars – Une nouvelle série avec une belle brochette d’acteurs. 

Ce qui est intéressant, au niveau des personnages du personnel soignant, c’est qu’on oscille entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Du côté des patients, le personnage de David est un peu hors-norme, et amène une partie captivante de l’histoire. Les autres patients sont aussi intéressants, même si plus probables.

Mention spéciale pour Isabelle Brouillette, qui incarne Luciole, un petit rôle attachant. 8,5 sur 10

La Bolduc

Film. Drame biographique. Québec. 2018. 1 h 43. Sur Tou.tv extra.

Réal. : François Bouvier. Int. : Debbie Lynch-White, Émile Proulx-Cloutier, Rose-Marie Perreault.

Synopsis – Peu de temps après que Mary Travers ait rencontré Édouard Bolduc, ils se sont mariés et ont commencé à fonder une famille. Quelques années plus tard, alors qu’Édouard doit rester alité, sans revenu, Mary accepte de remplacer un violoniste dans une soirée folklorique. La jeune femme connaît rapidement le succès dans un Québec en plein changement, qui vit ses premiers élans de la lutte pour les droits de la femme. Celle-ci ne pouvant même pas avoir un compte en banque à son nom. Mary Travers Bolduc deviendra dès lors La Bolduc pour le public et sera rapidement confrontée à de grands débats moraux : rester auprès de ses enfants ou partir en tournée et subvenir aux besoins matériels de sa famille. 

Ciné-fille – Tout d’abord, je dois préciser que, pour avoir lu la biographie de La Bolduc, le film est fidèle au livre.

En plus de nous rappeler le parcours atypique et courageux de madame Bolduc, le film La Bolduc nous fait faire un voyage dans le temps nécessaire. Pour ne pas oublier que les femmes se sont battues pour avoir des droits, parfois au prix de grands sacrifices pour certaines.

Le retour dans le temps est facilité par la qualité des costumes et des décors. Pour les amoureux du vintage et des antiquités, comme moi, plusieurs meubles font envie dans ce film. Bon travail des décorateurs et costumiers. Debbie Lynch-White transmet bien les émotions dans son jeu. Un bon film sur la première vedette féminine populaire de notre histoire. 7,5 sur 10

Ciné-gars – Debbie Lynch-White est à la hauteur des critiques élogieuses entendues sur son jeu. Je l’ai trouvé excellente dans ce rôle.

On fait un survol rapide de la vie de La Bolduc. J’aurais préféré que l’histoire débute alors que sa carrière s’envole.

Côté historique, pour les costumes et décors, on sent bien l’époque. Malgré la durée du film, personnellement, je n’ai pas vu le temps passer. 8,5 sur 10

print