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L’art urbain s’invite à Prévost
Noa Garcia-Ahmad noaga@journaldescitoyens.ca – Makadam, un festival d’art urbain présenté par la Station culturelle a suscité un engouement spontané des usagers du parc linéaire à Prévost. La coordonnatrice et fondatrice de la Station culturelle, Karine Daoust, a réalisé cet événement d’envergure en pleine pandémie, au moment où on s’attendait à des assouplissements qui ne sont venus qu’après, soit le week-end du 28 mai. Retour sur une fin de semaine centrée sur l’art urbain et l’art éphémère qui a comblé artistes et public.
Comme elle l’indique dès les premières minutes de notre entrevue, pour Karine Daoust, l’idée d’un événement célébrant les arts urbains tels que le graffiti n’est pas née à la Station culturelle, mais plutôt au bureau du maire de Prévost, Paul Germain. « Alors qu’on était ensemble, il m’a dit : Imagine Karine si on faisait un gros jam de graffitis, avec plein de graffeurs et plein de nouvelles murales dans le tunnel ! ». L’idée prend quelques temps à germer dans la tête de Karine qui commence finalement l’organisation d’une première édition en 2020. Pandémie oblige, on remet l’idée à plus tard, en 2021.
Pour Karine, la tâche d’organiser un tel événement a été ardue : au départ, le projet se limitait aux activités dans le tunnel et à quelques activités adjacentes. Toutefois, à mesure que le projet s’est développé, une variété d’activités dispersées partout à travers la ville sont venues se rattacher au projet initial. Au final, c’est autour d’une quinzaine d’activités qui seront proposées aux Prévostois, passant d’une exposition sur les origines du graffiti, de démo de skate, de break dancing et de BMX, à la tenue d’un marché d’artisans underground.
L’organisatrice de l’événement doit cependant avouer que la pandémie est venue lui mettre de sérieux bâtons dans les roues : « Pour chacune des locations, par exemple à la gare, au tunnel, au skate-park, au BMX ou dans un parc, il fallait un plan A en cas de zone rouge, un plan B en zone orange, un plan C en zone jaune, un plan D en zone verte et un plan en cas de pluie. Juste cette gestion-là, c’est quelqu’un à temps plein pendant trois mois. ». La pandémie a également obligé la Station culturelle à annoncer son événement à peine la veille du lancement de la programmation, pour éviter des rassemblements excessifs. Résultats : certaines activités ont moins bien fonctionné qu’espérer.
Mais somme toute, les activités proposées par Makadam se sont très bien déroulées. L’attraction principale, les graffeurs dans le tunnel du parc linéaire du P’tit train du Nord, a accueilli plusieurs artistes qui se sont relayés à tour de rôle pour mettre leur touche à la grande murale. Au skatepark, en plus des démos de skate, les plus curieux ont pu s’initier au graffiti en pratiquant sur des panneaux prévus à cet effet. L’événement Makadam s’est également transporté dans les écoles, alors que 400 élèves ont participé à tricoter, avec l’aide de l’artiste Karine Fournier plus connue sous le nom de Tricot Pirate, des couvertures et des décorations pour 12 arbres dans le parc de la Coulée. Les œuvres d’arts mentionnées ci-haut sont d’ailleurs toujours affichées partout à travers la ville.
Makadam a également accueilli Roadsworth (Peter Gibson), un graffeur montréalais de renommée mondiale, en plus de présenter le documentaire sur son oeuvre Roadsworth : Crossing the Line. L’entrevue réalisée avec lui sera d’ailleurs disponible durant le mois de juin sur le site internet de la Station culturelle.
L’organisation de Makadam fut certainement un défi de taille. Si un retour de l’événement est encore incertain, Karine Daoust souhaite toujours poursuivre la mission que s’est donné la Station culturelle : mettre de l’art partout dans la vie des gens.