Fonds d’urgence communautaire

Aidant communautaire - Journal des citoyensLe Garde-Manger des Pays-d’en-Haut a pu acheter un nouveau camion réfrigéré avec l’aide du FUAC – photo courtoisie
Étienne Robidoux

Aider les aidants

Étienne Robidoux – Dans les Laurentides, 43 organismes ont pu bénéficier du Fonds d’urgence pour l’appui communautaire (FUAC), qui a permis aux organismes canadiens d’adapter leurs services à la demande exacerbée par l’actuelle pandémie. Voici le portrait de quatre d’entre eux.

Lancé le 19 mai dernier, le FUAC totalise un investissement de 350 millions de dollars du gouvernement canadien afin de venir en aide aux organismes communautaires du pays.

La Fondation Laurentides, travaillant conjointement avec le Pôle d’économie sociale et les deux bureaux de Centraide de la région, a été mandatée pour octroyer du financement aux organismes éligibles. 

Depuis mai dernier, un montant total de 1 601 727 $ a été transféré à 43 organismes des Laurentides pour la réalisation de 51 projets. 

« En temps de pandémie, ces organismes sont devenus surchargés, estime Anny Champoux, responsable de projet chez Fondation Laurentides. Les besoins ont augmenté considérablement. Nous, on était là pour les aider à pallier cette demande supplémentaire. »

De l’art et du sport pour les mères du CAP JEM

Fondé à l’été 2019, l’organisme à but non lucratif (OBNL) CAP JEM offre des logements à prix modique et un accompagnement destinés aux jeunes femmes enceintes ou mères de 16 à 35 ans en situation de précarité. Situé à Saint-Agathe, CAP JEM accueille présentement 18 mères et 32 enfants. L’OBNL a reçu 33 000 $ afin d’offrir des ateliers d’art pour les résidentes et leurs enfants. Depuis septembre dernier, l’animatrice, qui est également résidente, prépare des tutoriels vidéo et deux ateliers par semaines. Quatre enfants se réunissent par séance pour s’initier, par exemple, au théâtre d’ombres, au bricolage et à la sculpture. « Les activités pour les enfants permettent de maintenir leur équilibre mental, et les mamans ont un répit en même temps », explique Chantal Petit, cofondatrice et directrice de CAP JEM.

Un deuxième projet a reçu un financement de 2 920 $ pour inciter les mères et leurs enfants à effectuer des activités de plein air. « Dès l’automne, on sentait que l’anxiété s’était installée insidieusement [dans nos résidences] », raconte madame Petit. CAP JEM a donc fait appel à l’organisme de sport et plein air Face au vent. En raison de l’impossibilité de rassemblements, l’animatrice rencontre virtuellement les mères depuis janvier pour leur proposer des activités extérieures à faire avec leurs enfants. La première activité en personne a eu lieu le 11 février dernier, avec quatre mères, soit le maximum d’adultes autorisés à se rassembler à l’extérieur pour le moment. L’organisme a également pu se procurer six paires de raquettes que les résidentes peuvent emprunter.

Une communauté pour les proches aidants

Situé à Saint-Sauveur, L’Antr’Aidant est un organisme communautaire pour les proches aidants des MRC des Pays d’en Haut et de la Rivière-du-Nord. Un financement du FUAC de 15 260 $ a aidé l’organisme L’Antr’Aidant à créer L’Amalgame, une communauté de pratique rassemblant les proches aidants des Laurentides.

Cette initiative est née d’une forte demande durant la première vague de cas de COVID, au début de 2020. « On est devenu une référence. Les intervenants nous appelaient d’un peu partout. Des comités de résidents de CHSLD nous contactaient pour avoir des conseils pour accompagner les familles », raconte Julie Gravel, directrice générale de L’Antr’Aidant.

L’Amalgame a donc vu le jour en avril dernier, avec des « points de presse » hebdomadaires pour répondre aux inquiétudes et aux questions des intervenants du milieu, mais aussi pour que ceux-ci trouvent un espace de partage et d’entraide. Les rencontres virtuelles, auxquelles assistent une vingtaine d’intervenants, sont devenues mensuelles à l’automne dernier.

L’Amalgame tient son nom des nombreux acteurs impliqués. L’organisation regroupe 13 intervenantes fondatrices et une quinzaine de membres provenant d’organisations tels que des CLSC et des CHSLD.

Selon madame Gravel, 25 % de la population québécoise adulte est proche aidante. « Ils prennent soin des aînés, mais aussi des enfants et des adultes handicapés. Les proches aidants sont souvent l’ombre de ceux qui sont déjà dans l’ombre ». 

Un nouveau camion réfrigéré pour un comptoir alimentaire

Un financement à hauteur de 68 000 $ a permis au Garde-Manger des Pays-d’en-Haut d’acheter un nouveau camion réfrigéré, en décembre dernier. Les comptoirs alimentaires aux personnes vulnérables sont le principal service de l’OBNL. À ce chapitre, l’organisme dessert environ 1 000 personnes par semaines, selon Luc Lagacé, directeur général du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut.

De manière hebdomadaire, le comptoir récolte environ 7 500 kilogrammes de nourriture provenant de Moisson Laurentides, estime M. Lagacé, sans compter les épiceries.

En plus, du comptoir principal à Sainte-Adèle, l’organisation assure le transport de nourriture pour six autres comptoirs d’entraide et sept organismes de sécurité alimentaire dans les villes avoisinantes. 

La demande d’aide alimentaire a bondi de 15 %, rapporte monsieur Lagacé, ce qui s’explique par la précarité causée par la pandémie, selon lui. 

L’ancien camion, dont dispose toujours le centre, était devenu trop petit et ne répondait plus aux besoins, explique-t-il. 

Une nouvelle maison pour personnes handicapées

La maison des parents d’enfants handicapés des Laurentides (LMDP) accueille plusieurs enfants et jeunes adultes qui ont un handicap physique ou intellectuel.

En novembre dernier, l’organisme a acheté une deuxième maison de type familiale à Saint-Jérôme, située en face de la première. Dans la nouvelle maison, une petite serre et un atelier d’ébénisterie ont été aménagés. Les 75 000 $ débloqués par le FUAC étaient donc les bienvenus. 

« La distanciation est presque impossible pour notre clientèle, donc on a dû mettre plus de personnel en place », explique Christian Noiseux, directeur de l’organisme. Trois intervenantes se sont donc ajoutées pour un total de huit techniciennes en éducation spécialisée. Ce sont 31 familles qui bénéficient actuellement du programme pour les 21 ans et plus. C’est sans compter les services offerts aux plus jeunes tels que des camps ou des fins de semaine de répit pour les parents d’enfants de tout âge.

« On s’est serré la ceinture et on a acheté une nouvelle maison. Après la pandémie, je ne sais pas ce qu’il va se passer, confie M. Noiseux. Si on est capable d’avoir du financement pour nos programmes, on espère qu’on va garder notre deuxième maison. »

Un nouveau programme de financement

L’Initiative canadienne pour des collectivités en santé (ICCS) aidera bientôt les organismes à réaliser des projets de communication, de mobilité et de création d’espaces conformes aux mesures sanitaires. À cet effet, un montant de 952 030 $ sera réparti dès février entre les régions de Lanaudière, de l’Outaouais et des Laurentides.

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