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Pour Martin Cyr, l’entraide et la solidarité seront au cœur de la Maison d’entraide de Prévost
Émilie Corbeil – La Maison d’Entraide de Prévost a récemment accueilli un nouveau coordonnateur. Possédant déjà une longue expérience du communautaire, Martin Cyr a accepté de relever ce défi et s’est entretenu avec le Journal au sujet de sa vision de l’entraide et des projets qu’il souhaite soumettre prochainement au conseil d’administration.
Qu’est-ce que l’entraide ?
De l’avis de monsieur Cyr, la Maison a longtemps été vue comme un lieu pour aider les personnes défavorisées. Et si, effectivement, on y distribue de l’aide alimentaire ainsi que des vêtements et des articles à bas prix, il n’entend pas en rester là.
Pour lui, la Maison ne devrait plus être associée de manière exclusive à la pauvreté, mais bien à l’entraide dans son sens large : « L’entraide et la solidarité n’ont rien à voir avec la situation financière, ce sont des besoins humains universels ».
Qu’est-ce que la pauvreté ?
À ce sujet, Martin Cyr oppose le calcul traditionnel du seuil de pauvreté, basé sur la mesure du panier de consommation (MPC) à celui du revenu viable, une mesure proposée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). Ainsi, il ne s’agit pas que de combler les besoins de base, mais aussi d’assurer un niveau de vie digne, qui permet à chacun de faire des choix. À ce titre, la Maison a un rôle capital à jouer : celui de permettre à des familles ainsi qu’à des personnes seules de se pourvoir de biens à prix modique.
À Prévost, une nouvelle réalité
Selon Martin Cyr, la ville de Prévost s’est « embourgeoisée » ces dernières années. On y compte de moins en moins de locataires et les besoins font moins référence aux besoins de base. Pour lui, une mère seule à la maison, peu importe les revenus du ménage, représente une personne qui peut être soutenue. Il y a aussi les jeunes familles, les aînés isolés.
S’il souhaite maintenir les services de base, il vise le développement d’un important volet de socialisation, d’éducation et de soutien, en partenariat avec d’autres organismes d’ici et d’ailleurs, qui pourraient faire profiter la clientèle de la Maison de leur expertise, par exemple au niveau de la consommation ou de la défense des droits. La première chose qu’il souhaite mettre en place est un café-rencontre, afin d’accueillir tous ceux et celles qui souhaitent socialiser.
Le défi du financement
Pour l’heure, la Maison est, selon M. Cyr, totalement dépendante des revenus de ses ventes. Les fermetures exigées par la santé publique n’ont pas manqué de rappeler la fragilité du modèle. Il ne faut pas oublier que la Maison est un organisme de bienfaisance et, qu’en ce sens, elle pourrait avoir accès à d’autres sources de financement, tant gouvernemental que privé. C’est un dossier qu’il souhaite prendre en mains avec diligence.
Le transport
Tant pour le matériel que les personnes, la Maison d’Entraide présente une problématique centrale en rapport au transport. Martin Cyr souhaite y remédier afin de rejoindre toutes les personnes incapables de se déplacer et de pouvoir aller quérir et livrer les biens vendus par la Maison. Des solutions innovantes sont déjà évaluées pour ce faire.
Une planification stratégique
Monsieur Cyr proposera au conseil d’administration d’entreprendre les démarches en vue de produire une planification stratégique. Loin de faire office de bout de papier, la planification stratégique permettra à l’organisme d’identifier les besoins de la communauté, de recenser les programmes existants sur le territoire et d’identifier tous les partenaires avec lesquels il sera sage de coopérer. De l’avis de M. Cyr, la planification stratégique servira « au bien-être de toute la population, dans une optique de démocratisation de l’organisme ».
Un message d’importance
Monsieur Cyr a tenu à rappeler qu’à la Maison, il est capital de n’apporter que des biens et des vêtements en bon état. Malheureusement, on y est souvent contraints à jeter des dons, ceci engendrant des frais importants.
Bien entendu, tous les efforts sont faits pour que les dons inutilisables ne soient pas dirigés vers les dépotoirs. Notamment, les vêtements qui sont en moins bonnes conditions sont envoyés à l’Atelier Éclipse, un organisme de la région qui les répare ou les récupère.