- Intronisation de grandes skieuses - 22 novembre 2024
- L’arbre dit à la rivière… - 22 novembre 2024
- La Grande Descente - 18 octobre 2024
Notre dilettante n’est plus
Carole Bouchard – M. Deslauriers, jadis enseignant au secondaire, a été notre chroniqueur de décembre 2001 à août 2008; sa chronique était titrée : Les miscellanées d’un dilettante et présentait des textes de réflexion : « …je devais être un instigateur, un guide, un promoteur et surtout je devais être celui qui allume et qui entretient le feu. C’est à ce niveau que ma vulnérabilité, mon questionnement me ramenaient régulièrement. Je demandais à mes élèves d’être critiques envers moi, le prof, et j’ai toujours accepté leurs remarques… »
Voici quelques extraits :
Avril 2002
On planifie si minutieusement le futur que parfois on passe à côté du présent. – … – Nous avons des salles à dîner plus grandes et moins de personnes à table. – Nous aimons paraître plus jeune et parfois nous ignorons que ce n’est qu’une apparence. – … – Si nous donnions autant d’importance à notre esprit qu’à notre corps, nos chances d’être beaux seraient plus grandes. – … – Nous possédons plusieurs téléphones dans la maison et nous avons de la difficulté à communiquer entre nous. – … – Nous acceptons de perdre notre identité pour ne pas perdre la face. – … – Le problème quand des spécialistes viennent nous dire que telle tragédie aurait pu être évitée, c’est qu’il est trop tard et qu’il aurait fallu qu’ils soient là avant. –…– Nous invoquons souvent le manque de temps pour le manque de goût.– … – Nous nous défendons bien d’être matérialistes, mais nous associons bêtement la richesse d’une personne aux biens qu’elle a.
Octobre 2005
Pour faire suite à la sortie du Doc Mailloux à Tout le monde en parle, j’aimerais vous soumettre ma vision du QI en utilisant une analogie. Un QI , c’est un peu comme une petite, moyenne ou grosse cylindrée. Elles peuvent parcourir les mêmes distances. Probablement que l’une offrira plus de confort que l’autre. L’une sera propulsée par un moteur plus puissant que les deux autres. En ce sens, elle pourra aller plus vite avec une possibilité de meilleure performance. Généralement, la grosse cylindrée jouira de plus d’options. Ce qui permettra un parcours dans des conditions supérieures. La grosse cylindrée engendrera des dépenses plus élevées afin de pouvoir répondre à toute sa gamme de possibilités, ne serait-ce que pour l’entretien. Elle sera remarquée. Elle fera l’objet de commentaires élogieux. Elle fera l’envie de plusieurs. Souvent, elle donnera à son conducteur une certaine notoriété. Cependant, elle sera soumise aux mêmes conditions routières que les deux autres. Elle devra adopter une conduite préventive, prudente et respecter le code de la route. Elle ne sera pas à l’abri des accidents, des dérapages, des capotages, des pannes. Enfin, en bout de ligne, ce qui fera la différence, ce seront les conducteurs.
Novembre 2005
Pendant que j’étais au pavillon Léon-Arcand, ma conjointe était à la maison avec ses 200 sacs de bonbons. Une dame qui demeure près du pavillon Léon-Arcand m’a avoué avoir préparé 450 sacs. De la dénatalité chez nous ! Hier soir, rien n’y paraissait. Quand je suis arrivé à la maison vers 20 h 30, j’ai pu lire une joie émaillée de certaines réserves dans les yeux de ma conjointe. Non pas qu’il était resté des sacs. Au contraire, elle en avait manqué dès 18 h 45. Elle m’a avoué que les enfants arrivaient en grands groupes et qu’on ne pouvait pas prendre le temps d’admirer les costumes ou de leur parler. Les enfants de notre quartier, on n’a pas pu les reconnaître, mêlés qu’ils étaient à ces groupes de plus en plus volumineux. Moments de consolation. De 15 h 30 à 17 h, c’étaient les plus jeunes, les plus attachants et les plus « les nôtres ». On pouvait les identifier…
Mars 2006
Adieu veau, vache, cochon, couvée
…Pendant ce temps, ceux qu’on qualifiait péjorativement « d’habitants » les regardent envahir ces beaux espaces verts ou blancs d’un œil inquiet et sceptique… Ils craignent, à juste titre que les gens de la ville viennent chez eux avec leur mentalité urbaine souvent déresponsabilisée. La grande invasion dévastatrice, quoi ! Devenir un bon campagnard implique de bien connaître la nature, ses droits et ses exigences.
Avril 2006
Ma promenade dans le bois avec mon chien. J’accepterai de vous en parler, mais j’hésite de peur que vous ne l’adoptiez. C’est plus fort que moi. Mon côté jaloux et égoïste m’en empêche. Mon côté généreux m’y invite…. Mon boisé est mon médecin de l’âme. Chez lui, il n’y a pas de liste d’attente pas plus que de carte soleil. Le soleil est présent, mais en personne. La disponibilité de mon boisé s’arrime avec la mienne. Elle est indépendante de toutes les horloges du monde entier et de toutes les contraintes reliées au temps. En fait, elle assoit sa disponibilité sur l’absence de toutes conjectures et conjonctures reliées aux contraintes des obligations quotidiennes…
Août 2007
Nous ne travaillons pas assez …
Cette phrase choc lancée par M. Lucien Bouchard était incomplète à mon point de vue. M. Bouchard aurait dû dire : « Nous ne travaillons pas assez bien. »… Les toits des écoles coulent au même rythme que les élèves, les fondations vacillent pendant que du matériel neuf se retrouve sous les coups du pilon.