Repères intérieurs

Journal des citoyens - Halo
Sandra Friedrich
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La chronique d’Halo

Sandra Friedrich – Dans cette période de perte de repères extérieurs, retrouvons les repères intérieurs.

Après une année de chroniques dans lesquelles j’ai abordé différents thèmes (le lien, la non-violence, la gratitude, le respect, la communication relationnelle, la relation à l’autre, les 5 Accords Toltèques) pour ce mois de décembre, je voudrais de nouveau partager mon mantra : « Si je ne puis changer ce qui m’entoure, au moins puis-je changer ma façon de le vivre, de penser, de relationner ».

Vous êtes nombreux à m’avoir lu et entendu exprimer sur cette formule. Eh bien l’actualité – encore – me donne raison de marteler mon message. La planète est très précisément dans un contexte sur lequel le seul levier d’action face à un monde qui semble s’effondrer, est de prendre soin de ses pensées, d’apprendre à parler authentique (je vous renvoie à ma rubrique de février), à se rencontrer soi pour mieux ensuite, seulement ensuite, bien plus tard, partir à la rencontre de l’autre.  

Cette pandémie nous offre un luxe incroyable : les retrouvailles avec soi. Il ne s’agit pas tellement d’un travail de croissance personnelle que d’un travail de réconciliation. Et tout ce désordre extérieur permet de réconcilier une partie de soi. Je vous invite à relire ma chronique d’août dernier dans laquelle je faisais le constat que : « Vous êtes des analphabètes relationnels qui passez votre temps à vous blesser les uns les autres ». 

À l’orée d’une nouvelle année, ce qu’il reste à accomplir c’est d’accepter que votre monde ne sera plus jamais pareil et que l’issue se situe dans une position intérieure active : être à l’écoute de ses besoins, les distinguer, les connaître et ralentir. Regardez-moi, pacifique je me prélasse sur mon divan, langoureusement. Vous pensez que tout cela s’acquiert par essence ? Hé bien non ! Figurez-vous que j’ai intégré une discipline dans ma vie pour développer attention et vigilance. J’ai remarqué que cela augmentait la présence qui est la plus belle forme de l’amour. Donc je poursuis mon entraînement. Ce n’est pas facile de rester en paix. Pourtant, être en paix, ça s’apprend, c’est une hygiène de vie.

Ce que j’essaie de vous dire c’est que la réponse n’est peut-être pas dans la « lutte contre », mais dans l’adaptation. Plus vous cultiverez la compassion envers vous-même en faisant le choix conscient, chaque jour de votre vie, de connaître quels sont vos propres besoins et valeurs, plus vous vous respecterez et respecterez l’autre, donc moi.

Et au lieu d’agir par devoir pour obtenir une récompense ou pour échapper à la honte, à la culpabilité et à la sanction, vous aurez appris à détecter ce qui se passe en dedans de vous et l’accueillir. Au lieu de hurler, critiquer, violenter, vous développerez une société de sollicitude où l’entraide et le vivre-ensemble priment sur l’individualisme.

C’est un long, très long apprentissage. Se respecter soi c’est apprendre à se voir tel qu’on est. Respecter l’autre c’est apprendre à le voir tel qu’il est et non pas tel que je crois qu’il est (ou pire qu’il devrait être). Si vous écoutez, si vous respectez votre nature et savez la faire respecter par les mots, par le langage de la bienveillance, alors tout le monde évite la violence. 

Et ce sont les vœux que je formule pour 2021.

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