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Est-ce encore une fête religieuse?
Diane Brault – Qu’est devenu Noël ? Difficile de s’y retrouver aujourd’hui avec tous les bouleversements planétaires. Au Québec, de nombreux changements se sont manifestés sur le plan culturel et social depuis plusieurs décennies. La dénatalité, l’immigration, le multiculturalisme, le plurilinguisme, la mondialisation, la pandémie rendent le sens de Noël plus difficile à saisir.
Est-ce encore une fête religieuse ? Une fête pour les enfants ? On dit que ce sont des moments de paix et de retrouvailles, mais pourquoi Noël serait-il devenu le moment de l’année qui s’impose pour cela ? Noël est-il véritablement une fête de famille ou une simple fête laïque axée sur la consommation de bien, de nourriture et d’alcool ? Que reste-t-il des familles ? Cette année pendant que les célébrations sont annulées, nous avons beaucoup de temps pour y réfléchir. Quel sens Noël peut-il encore avoir et que peut-on encore en espérer ?
Difficile année 2020
Une multitude de gens de tous âges souffrent pendant cette pandémie. Pour beaucoup de citoyens au Québec et partout dans le monde, c’est l’insomnie, l’ennui, la dureté de la vie, l’incertitude, la solitude, l’isolement, la peur d’être abandonné, le manque d’affection et la peur de la maladie et de la mort qui se font sentir au fur et à mesure que les mois passent.
Plusieurs personnes ont perdu des êtres chers depuis le début de cette année à cause du virus COVID-19. D’autres ont été emportés par diverses maladies difficilement traitées en relation avec les bouleversements vécus dans les systèmes de soins. C’étaient des femmes et des hommes; conjoints, parents, amis, voisins, collègues, et bien d’autres personnes souvent estimées pour leurs différents talents, leurs idées et leurs réalisations dans nos sociétés.
Le réconfort
Il y a de l’espoir, mais nous savons tous que ce mal, cette calamité de virus est encore ici pour un certain temps comme ailleurs au pays et dans le monde entier. Gardons en mémoire ceux et celles qui nous ont quittés. Gardons en vue l’altruisme des soignants et soyons reconnaissants envers eux. Tout n’est pas réglé, mais la solution vaccinale, tout complexe qu’elle soit, commence à donner de l’espoir.
Sommes-nous encore capables d’altruisme ? Existe-t-il encore de l’amour dans notre monde et quelle sorte d’amour ? Que vaut la vie des autres à nos yeux ? Que transmettons-nous à nos enfants comme valeurs ? Pourquoi si près de Noël, écrire ce texte poétique ici et maintenant dans ce moment précis ? Les émotions sont universelles. Il se peut que la poésie soit un pansement spontané sur les âmes endommagées et que l’art de parler à voix haute des maux qui nous assaillent puisse en fin de compte, nous réconforter.
Horizon et espoir
Dans le silence de la nuit,
S’échappent librement les secondes,
La pénombre protège la douceur des ombres,
Et laisse la liberté aux insomnies.
Au petit matin s’étire le quotidien,
Se déposent sur les tables le pain et les sentiments,
Sur le chemin des lignes de vie,
Les cerveaux s’installent dans la solitude et l’ennui.
Il nous faudrait écrire avec patience,
Tous les récits de ceux qui souffrent,
Aucune émotion n’est l’œuvre du Diable,
Mais les jours meilleurs se font attendre.
Dans l’univers de la solitude,
Toutes les villes du monde se valent.
Quand certains larguent les amarres,
D’autres y voient une insouciante dérive,
Pour les plus âgés le danger,
D’une vie en abrégé.
Cherchons un ciel bleu,
Dissimulé derrière les yeux,
Dans les espaces libres entre les cloisons,
Rêvons à la naissance de doux horizons,
Imaginons que toutes nos manières d’être,
S’unissent contre les doutes et les abandons.
Chaque souffrance mérite,
D’inépuisables étreintes,
À chaque fureur devrait correspondre,
Un regard qui va à la rencontre.
Souhaitons qu’existe encore dans nos cœurs
Un quotidien fait de renfort et de liens,
Un rempart contre les idées noires qui naissent,
Dans le hasard d’une histoire de pandémie.
Bientôt ce temps de Noël arrivera,
Passons d’un état à un autre,
Changeons nos manières de faire et de penser,
Pour le bien de tous ceux que la quiétude délaisse.
Souhaitons sur nos corps transis,
Sentir une brise chaude comme le vent du désert,
Aussi chaude que l’amour et sa grandeur,
L’amour qui ne cesse d’aimer,
L’amour qui nous fait voir l’Autre sans jugement,
L’amour qui tient tête aux pires tourments.