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Repenser le Québec au congrès de la Commission relève de la Coalition Avenir Québec
Jacinthe Laliberté – Le Congrès de la Commission Relève de la Coalition Avenir Québec (CRCAQ) s’est déroulé virtuellement les 19 et 20 septembre. Un moment privilégié pour les jeunes de « Repenser le Québec », un thème sans contredit de l’actualité les amenant à réfléchir à un Québec à l’ère post-COVID-19.
La pandémie étant, ce congrès virtuel fut une première auquel 282 personnes ont pu participer à deux journées d’échanges et de réflexion. Près de 600 visiteurs ont assisté aux panels du samedi; et plus de 2 000, à la prestation du Premier ministre qui s’est déroulée le lendemain. Les discours de François Legault et du président de la CRCAQ, Keven Brasseur, furent des plus attendus.
« Repenser à notre image, car le Québec c’est nous. »
Telle fut l’entrée de jeu de Keven Brasseur, président de la CRCAQ, porte-parole de tous les jeunes adultes affiliés à la Relève de la CAQ : il a voulu provoquer une réflexion sur une vision de l’avenir, leur avenir.
Repenser l’économie – Un positionnement clair sur une économie verte et pérenne fut le point de départ de ce congrès, l’autonomie alimentaire étant au centre de cet enjeu. Une autre certitude : favoriser les produits québécois et aider davantage les producteurs locaux était et sera la garantie de l’autosuffisance alimentaire.
Considérant tous les types de culture : fruits et légumes jusqu’aux céréales destinées à nourrir les animaux, M. Brasseur a insisté sur le fait que la pandémie a aidé à consommer local. Résultante incontestable : les producteurs ont besoin d’être soutenus.
Néanmoins, les producteurs de petites fermes et de produits biologiques ne semblent pas, pour l’instant, avoir droit au chapitre des subventions malgré l’augmentation d’une clientèle tangible pour ce type de produits.
« Une aide est aussi offerte aux petits producteurs autant au point de vue de la gestion que du financement. L’important, c’est de faire le lien entre les organismes qui sont là pour soutenir tous les petits producteurs », tel fut le point de vue de Keven Brasseur.
Le Premier ministre, lors de son allocution, a appuyé M. Brasseur en se disant ouvert à financer tous genres de production. Une de ses suggestions : aller frapper à la porte de la Financière agricole du Québec (FADQ), au MAPAQ ou à Investissements Québec, organismes qui ont comme mission de soutenir le développement agricole.
Repenser la culture – La télévision, pour Keven Brasseur, a regagné en popularité, et ce, dès le début de la pandémie. Elle est à la fois un divertissement et une source d’information. Selon lui, la Relève souhaiterait réfléchir à l’avenir de la télévision québécoise par le biais de Télé-Québec, diffuseur idéal pour accéder aux plateformes de distribution en continu.
Est apparu ici le spectre de l’indifférence des jeunes face à la télévision, qui préfèrent tout autre type d’écrans à celui du téléviseur, et de surcroît grands consommateurs de Netflix. Une porte ouverte à… Protéger la langue française. Repenser la culture a amené les jeunes caquistes au cœur du débat de la langue française.
M. Brasseur, très conscient de la problématique qui entoure l’usage du français, a dit souhaiter que les Québécois, jeunes et moins jeunes, protègent leur culture et leur langue. « L’erreur est de devenir uniquement consommateur de produits anglophones et étasuniens au détriment du contenu québécois. »
Le premier ministre a adhéré à ce constat. La nécessité de débattre de la langue française comme langue officielle au Québec est réelle, particulièrement dans la région métropolitaine bien que le problème s’étende de plus en plus en région.
Le télétravail – La Relève Coalition, en s’appuyant sur les différentes analyses pandémiques, a préconisé, l’approche « hybride » dans la perspective où bénéficier d’un conseiller ou d’un mentor est essentiel pour modéliser le travail et prendre de l’expérience.
Selon M. Brasseur, un grand nombre d’entreprises et également d’employés s’intéressent à cette alternance de prestation physique dite présentielle et les différentes technologies de communication pour un juste équilibre entre le bien-être physique et organisationnel.
Lors d’une discussion entre panellistes au sujet du télétravail, Mme Deborah Cherenfant, directrice de la Jeune chambre de Commerce de Montréal, a souligné le danger d’un net recul dans la charge de travail des femmes dû à la conciliation famille/travail.
En plus de cette alerte, le droit à la « déconnexion » fut abordé dans le but de maintenir une frontière entre la vie professionnelle et la vie privée, droit chaudement reconnu par Keven Brasseur.
Pour sa part, le Premier ministre a souligné que le numérique aidera à la requalification des personnes sans emploi. Il a signalé qu’une aide financière serait attribuée lors de formations pour combler les besoins de la pénurie en main d’œuvre.
La carboneutralité – Une proposition d’importance pour Keven Brasseur, et ce, même si le premier ministre a eu un penchant incontesté pour l’électrification.
Sans contredit, les deux se sont rejoints même si la carboneutralité est, au demeurant, sa principale prédilection. Cibler 2050 pour réduire les gaz à effets de serre (GES) en investissant dans les transports collectifs, en accompagnant les entreprises dans la transition énergétique et surtout, en incluant, annuellement, un budget « carbone », permettra, selon le président de la Relève, de respecter l’engagement fait dans ce sens et n’entre pas en contradiction avec l’électrification.
M. Legault, se disant pragmatique, se pencha sur la proposition du président qu’il trouva toutefois ambitieuse. Des discussions intéressantes sont à prévoir entre eux.
Le premier ministre a clôturé le Congrès de la Commission Relève de la Coalition Avenir Québec (CRCAQ) sur ces mots : « Aujourd’hui, on doit lancer le grand chantier Fabriqué au Québec. Et c’est au tour de votre génération de se mobiliser pour être plus autonome. Ayez de l’audace, suivez le modèle de nos anciens qui ont posé des gestes forts pour bâtir votre Québec de demain. »