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Une page de notre histoire que nous avons tournée un peu vite.
Marc-André Morin – Expliquer l’inexplicable, il est évident que ce n’était pas l’intention de l’auteur. Par contre cette suite d’évènements qui a mené à la crise d’octobre est une page de notre histoire que nous avons tournée un peu trop vite et qui ne mérite pas de tomber dans l’oubli.
Tout le monde n’en garde pas le même souvenir; pourtant les mous, les radicaux, les modérés ont tous reçu le même sceau d’eau glacée en plein visage en octobre soixante-dix. Il est très dur de revenir en arrière pour constater le degré d’aliénation et d’humiliation des Canadiens-français depuis McDonald.
L’histoire est écrite par les vainqueurs. Le bilan de cette époque troublée a laissé un sentiment de crainte et d’hésitation. Deux referendums perdus plus tard, le parti devant incarner l’idée d’indépendance, se demande encore si la question doit être posée aux Québécois.
Pendant des années, les Québécois se sont réfugiés derrière des symboles qui les rassuraient sur leur épanouissement collectif; Céline, le Cirque du Soleil, Bombardier et le Québec inc. en général. Nous nous sommes bercés d’illusions.
Le château de princesse était fait de neige, tout ce que je peux faire c’est expliquer à la petite Clara que l’hiver reviendra et que le moment venu on en construira un autre.
Il n’en va pas de même avec les aspirations profondes et normales d’un peuple à contrôler son destin : tôt ou tard la question reviendra. Ce film est un pur chef-
d’œuvre, il nous nous montre qui on est et d’où on vient. Pour ceux qui n’ont pas vécu cette époque, c’est une source précieuse d’information qui ne sombre jamais dans la complaisance. Le succès de ce film nous prouve que les Québécois ne sont pas réfractaires à la réflexion profonde.