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Journal des citoyens - ABV lacs
Jacinthe Laliberté
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La santé des lacs, une priorité pour les membres

Jacinthe Laliberté – Le 12 septembre, les contraintes reliées aux mesures de santé publique communautaire de la COVID-19 n’ont pas empêché l’ABVLACS de tenir sa 13e assemblée générale. Plus d’une quarantaine de personnes y ont assisté par le biais de la vidéoconférence.

John Dalzell, président de l’Agence des Bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLACS), a présenté les différents dossiers réalisés en 2019-2020. Une courte période fut allouée aux différents points administratifs, tels le rapport financier et l’élection des membres siégeant au conseil d’administration pour travailler, notamment, aux divers bassins versants1.

Implication des citoyens

D’entrée de jeu, le président a rappelé la mission de l’Agence en précisant l’importance de la collaboration des citoyens. Comme chaque année, le recrutement de chefs de lacs et de bénévoles est primordial pour cet organisme. John Dalzell a ainsi précisé sa pensée : « Être riverain n’est pas un critère d’admissibilité puisque le concept de bassins versants, principe directeur de la protection de la qualité de l’eau des lacs, devrait être connu de tous. Un lac n’est que la fin d’un bassin, nul n’a besoin de détenir une expertise. » 

Nonobstant ce besoin de bénévoles, cette année, l’Agence compte 195 membres, une augmentation de 15 % par rapport à l’an passé. Adhérer en tant que membre a deux visées : l’une, aider cet organisme à financer, partiellement, ses projets; et l’autre, démontrer qu’il détient une représentativité non négligeable de citoyens. 

Réalisations 2019 et plan d’action 2020

Depuis plusieurs années, l’organisme a mis en œuvre plusieurs actions dont une jugée essentielle à sa mission : l’embauche d’une agente de liaison, en 2019, en partenariat avec la Municipalité qui a aussi défrayé, mais cette fois-ci, dans sa totalité, celui de 2020. Cette dernière, Samuelle Durocher, fit la présentation des activités réalisées du plan d’action. La première de ces activités, le programme du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) a permis l’échantillonnage des tests d’eau ainsi que la mesure de la transparence faits par les chefs de lacs.

Toutefois, il a été grandement question de la pertinence de poursuivre ces tests sans une interprétation plus poussée. À ce questionnement, Jacqueline Laporte, présente en tant que directrice du service de l’Environnement, a répondu sans ambiguïté : « Ce qui est important, c’est de donner des explications aux citoyens pour que les bonnes actions soient ciblées et pour minimiser le vieillissement déjà entamé d’un cycle naturel. »

À ces actions, se sont ajoutés la mise à jour des carnets de santé de neuf lacs, le suivi du protocole sur le périphyton pour trois lacs en 2019 (Ouimet, Marois et Parent) et pour trois nouveaux (Guindon, Violon et des Seigneurs) en 2020.  

2019, le projet pilote de sensibilisation par le biais d’activités éducatives auprès des enfants qui ont participé aux cinq camps de vacances de la Municipalité, fut un franc succès. Malheureusement, ce projet ne put être poursuivi en 2020. 

Déjà au travail pour 2021, l’emphase sera mise sur la détection des plantes aquatiques exotiques envahissantes ainsi que les plantes indigènes déjà amorcée en 2019-2020. Onze lacs ont déjà été ciblés à cet effet.

Une conférence très attendue sur la gestion intégrée des eaux

Le conférencier Mathieu Madison qui détient un baccalauréat en biologie et une maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke est aussi consultant en environnement, président de l’Agence de bassin de la rivière du Nord (Abrinord) et vice-président du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ). Il se plait à dire qu’il est un acteur de l’eau à la base. Son travail est d’aider les entreprises, les Municipalités et les citoyens à tenir compte des aspects environnementaux lors de l’élaboration de leurs projets personnels ou collectifs.

Mathieu Madison a longuement entretenu les membres présents de la notion de la gestion de l’eau de surface en faisant un lien avec les infrastructures du territoire de la Municipalité, tels les fossés. Il a aisément établi une corrélation entre ces deux notions.

Faisant l’état de la situation du territoire, il a précisé qu’il y avait amélioration : un meilleur suivi des bandes riveraines et, conséquemment, une conformité plus près des normes, une diminution de l’épandage des pesticides et de l’utilisation d’engrais en bordure des lacs, un nombre croissant d’installations septiques conformes. 

Malgré tous ces constats, le transport de sédiments et les causes de l’apport de phosphore dans les lacs par les fossés sont des faits bien établis et nettement oubliés dans l’analyse de la situation. « Une problématique s’impose à Sainte-Anne-des-Lacs : une grande partie des bassins versants des lacs sont assez urbanisés et leur topographie est considérable. Il faut non seulement s’intéresser aux propriétés riveraines, regarder ce qui se passe dans les lacs, mais aussi observer au-delà des propriétés riveraines. Le tout se passe à l’échelle du bassin versant. »

La définition de Mathieu Madison de la gestion intégrée des eaux était simpliste : la recherche d’un consensus, solution gagnante-gagnante et surtout pas de compromis. Tout est interconnecté. 

Pour soutenir les initiatives lancées au cours de l’assemblée générale, Sylvain Harvey, représentant de la Municipalité au conseil d’administration de l’ABVLACS, s’est engagé à être le porte-parole de l’organisme auprès du Conseil municipal et de s’assurer que les propos discutés, particulièrement ceux de Mathieu Madison lors de sa conférence, soient bien reçus par les élus.

En finalité, une collaboration bénévole semble poindre à l’horizon entre l’ABVLACS et ce biologiste chevronné qu’est Mathieu Madison.

  1. Voir le site de l’ABVLACS pour l’obtention des résultats de cette élection.
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