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La permaculture, plus qu’un style de vie
Jacinthe Laliberté – Des plants de tomates dans les plates-bandes, des courgettes dans une pente, une fraisière le long de la forêt, créer un environnement en priorisant sa biodiversité, telle fut l’expérience menée par deux résidents de Sainte-Anne-des-Lacs.
Des raisons plus que légitimes
La pandémie ne fut pas l’élément déclencheur de cette aventure agraire pour Sheila David et Maxime Belleau, tous les deux coiffeurs de formation. Il y a quelques années, une réaction grave au gluten combinée à une hypersensibilité aux pesticides et aux insecticides bouleversa complètement la vie de Sheila.
Dès lors, s’alimenter que de produits biologiques ne fut pas un choix, mais une question de survie pour cette dernière. De là germa (nonobstant le jeu de mots), l’idée de la permaculture, début d’une aventure mère-fils.
Pour mieux saisir toutes les subtilités de ce concept agricole et de m’imprégner de ce mode de vie, une rencontre s’imposait.
Une culture basée sur la biodiversité
Maxime, bien calé dans sa chaise, explique : « Notre choix s’arrêta sur la permaculture combinée au maraîchage sur sol vivant. Dans les faits, la permaculture est simplement le design d’un environnement pour créer un écosystème résilient. L’idée est de créer, comme dans une forêt, un environnement qui sera le plus possible autosuffisant ».
« Quand nous sommes arrivés, il y avait une piscine hors terre près de la maison, une belle pelouse et un petit aménagement paysager », de dire Sheila en pointant les bandes de terre remplies de betteraves et de carottes, la mare creusée dont l’eau provenant de la forêt attire les grenouilles et la petite butte, l’habitat des insectes. D’un coup d’œil, on s’aperçoit que la forêt reprend, peu à peu, son territoire d’antan.
Pour la fertilisation de leur jardin, ils utilisent la matière organique comme les feuilles mortes déchiquetées, le gazon des tontes régulières, les déchets des végétaux cuisinés et cette année, un ajout de qualité selon eux, leur urine matinale diluée riche en azote.
« Un sol rempli de vers est signe de santé et peut produire une bonne quantité de légumes. La présence de champignons est un autre indicateur de la puissance du sol », explique Maxime, un maraîcher en devenir.
Un investissement rentable
« Comme nous mangions déjà des produits biologiques et que nous avions un terrain, l’idée nous est venue de nous investir. Peu couteux, cet investissement nous a permis de faire des économies », mentionne Sheila.
Il ne restait plus qu’à se former. Autodidactes, les vidéos, source intarissable d’informations, leur ont servi et servent encore à l’étude de la culture des légumes qui devint rapidement secondaire puisque, selon Maxime, l’étude du sol et de la vie qui s’en dégage en est la base.
Pour parfaire son expérience, Maxime travaille, bénévolement, depuis le début de l’été, dans une ferme maraîchère biologique, La Récolte de la Rouge, située à Brébeuf. Dernièrement, un stage à la ferme des Quatre-Temps à Hemmingford où il a rencontré Jean-Martin Fortier, maraîcher très reconnu dans la production maraichère axée sur le développement de la biointensité sur petite surface, qui lui fut une grande révélation.
Pour une vie plus saine
Dans toute cette belle aventure, l’autosuffisance alimentaire n’est qu’accessoire puisqu’ils n’en bénéficiant que quelques mois par année. De cette expérience en découle beaucoup plus un concept de santé, une passion qui évolue à chacune des étapes : achat des semences, préparation des semis, plantation et récolte. En conclusion, un style de vie qui se confirme de jour en jour.
Pour Sheila, cela lui apporte une sérénité, un retour au calme l’aidant ainsi à se détacher rapidement de la frénésie de la vie quotidienne. « La culture me fait réaliser que j’ai besoin d’étudier la nature pour comprendre la vie. ». Une conclusion qui porte à réfléchir.