Place aux jeunes

Journal des citoyens - Pierre Luc Laurin
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Pierre-Luc Laurin élu à l’UMQ

Émilie Corbeil – Pier-Luc Laurin, conseiller municipal des Clos Prévostois et des Patriarches, a récemment été élu à la commission des jeunes élues et élus de l’Union des Municipalités du Québec. Un poste qui lui sied à merveille, lui qui est devenu, à 26 ans, le plus jeune conseiller à la Ville de Prévost. Désolé du déficit de participation des jeunes à la politique et à la vie municipale, il endosse son nouveau rôle avec l’ambition de participer activement à un changement de culture voulant que les jeunes prennent toute la place qui leur revient.

Un mot sur l’Union des Municipalités du Québec

L’Union des Municipalités du Québec (UMQ) représente, avec plus de 390 Municipalités membres, 85 % de la population du Québec en exerçant, à l’échelle nationale, un leadership pour des gouvernements de proximité efficaces et autonomes. Elle guide les élus municipaux et valorise leur rôle au sein de la société. Sa commission des jeunes élus a pour but d’encourager l’accès des moins de 35 ans aux postes décisionnels et de leur permettre de concilier vie politique, vie familiale et participation citoyenne.

À Prévost comme partout au Québec

D’entrée de jeu, monsieur Laurin a constaté qu’à Prévost, comme partout ailleurs au Québec, on souffre d’un déficit majeur dans la participation des jeunes à la vie démocratique et communautaire. Cet état de fait serait dû, selon lui, à plusieurs facteurs. D’abord, s’impliquer en politique nécessite d’avoir du temps et une certaine autonomie financière.

En effet, le travail de conseiller est prenant et peu rémunérateur. Les jeunes, en début de carrière et désireux d’être présents pour leurs familles, disposent rarement du temps et des ressources financières dont ils auraient besoin pour s’engager en politique municipale. De tout temps, cette dernière a donc été le fait de personnes plus âgées, dont la carrière est assurée, sinon carrément à la retraite. 

Pour M. Laurin, cette situation a fait en sorte que les enjeux et les priorités en matière de politique municipale ne rejoignent que peu ou pas du tout les jeunes, causant par ricochet leur désintérêt. Selon lui, la culture actuelle tend également à moins prendre les jeunes au sérieux. Pourtant, ces derniers s’intéressent aux grandes questions sociales, économiques et environnementales et mettent souvent de l’avant des solutions innovantes dont toute communauté aurait avantage à tenir compte.

Parler des jeunes, parler aux jeunes

Les jeunes, parlons-en, donc. Ils inventent et mettent en pratique des vocables tels que « coopétition », un principe qui pousse les entrepreneurs à se réunir plutôt qu’à compétitionner, leur apportant un avantage stratégique et concurrentiel. L’Espace Urbain Parents Gamins en est un fameux exemple. Ils souhaitent aussi pouvoir mener à bien certains projets, comme cet adolescent de 12 ans qui travaille avec méthode et acharnement à penser la rénovation du skatepark depuis plus d’un an et qui a trouvé en monsieur Laurin une oreille attentive. 

Parlons-leur, aussi. Parlons-leur du fait que le Conseil, via monsieur Laurin, veille à leur cause et les invite à s’impliquer et à prendre leur place dans la vie communautaire. Pour le conseiller, le quotidien des gens et ce qui importe le plus pour eux passent par le municipal. Rejoindre les jeunes dans leurs préoccupations et les consulter devient primordial et certaines barrières doivent être levées. À ce titre, la plateforme ConsultVox, qui permet à tout citoyen de donner son opinion et de partager ses idées à distance est un outil précieux. 

Penser aux jeunes familles

Sur les jeunes familles l’étau se resserre, les carrières sont à bâtir, les enfants sont à éduquer. Les Municipalités, trop dépendantes de la taxation foncière, oublient souvent que derrière les nombreux projets résidentiels de luxe se dessine, lentement mais sûrement, le portrait d’un exode des jeunes familles qui peinent à accéder à la propriété. 

Questionné à ce sujet, Pierre-Luc Laurin a volontiers avoué que lui-même, sans « love money », n’aurait pas pu habiter dans son quartier. Lui et Michelle Guay, conseillère du district 4, s’occupent respectivement du dossier des jeunes et de celui des aînés et des personnes à mobilité réduite. Il a promis qu’une réflexion aurait cours afin d’intégrer toute la population au sein de projets résidentiels innovants et accessibles.

De l’humanité

Faire de la politique municipale, s’impliquer à l’UMQ, développer sa carrière et penser aux enfants qui viendront très prochainement font évidemment penser au temps qui risque de manquer. Pour Pier-Luc Laurin, le tout réfère encore une fois au changement de culture qui doit être effectué afin d’encourager l’engagement des 35 ans et moins. Pour l’heure, il a du temps, et les possibilités de travail à distance avec l’UMQ facilitent son implication. Il ne peut toutefois nier que les enfants risquent de venir changer la donne. Qu’à cela ne tienne, il croit que les gens comprennent de plus en plus et qu’ils souhaitent être représentés par des politiciens humains et honnêtes qui leur ressemblent. Il souhaite que les jeunes cessent de se faire avaler par la politique et puissent s’y investir à leur façon, dans une société qui comprend leur importance et la hauteur de leurs responsabilités personnelles.

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