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Variations de niveaux d’eau met en péril sa santé
Jacinthe Laliberté – Existe-t-il un niveau d’eau optimal pour la santé d’un lac ? Ce questionnement, plus que légitime, pouvait-il s’appliquer au lac Ouimet, deuxième plus grand lac naturel de la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs (superficie 0,552 km2) ? En fait, la question de fond était plutôt : de fortes variations de niveaux d’eau d’un lac peuvent-elles mettre en péril sa santé ?
Durant nombre d’années, les résidents du lac Ouimet se sont serrés les coudes pour protéger leur lac. Selon eux, le niveau d’eau fluctuait de façon importante selon les intempéries et les variations climatiques des saisons ce qui soulevait des appréhensions quant aux impacts environnementaux.
À ce jour, cette fluctuation persiste toujours. Un court historique illustre bien le point de départ : 1998, réfection d’un barrage à la moitié de sa grandeur originale; quelques années plus tard, travaux effectués sur le chemin Sainte-Anne-des-Lacs; en 2000, début des problèmes.
De nombreuses actions ont été tentées au cours de ces années auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), de la Municipalité ou de firmes spécialisées. Peu importe les approches effectuées par les citoyens, leurs efforts restèrent vains.
La santé du lac en péril
Ces Annelacois, que l’on retrouve sous l’appellation le Collectif du lac Ouimet, déterminés plus que jamais, se sont engagés, en 2016, dans un projet triennal en concertation avec la Municipalité, l’Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLACS) et le Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides).
En tant qu’organisme environnemental, le CRE Laurentides a coordonné le projet. De son côté, la Municipalité a acheté le matériel nécessaire pour étudier les variations du niveau d’eau et fourni du temps en ressources humaines.
Et, finalement, l’ABVLACS a confié au professeur retraité de l’Université de Montréal, Richard Carignan, PhD, expert en limnologie (écologie des eaux douces) et en hydrologie, l’analyse scientifique du projet.
Tous ces partenaires avaient le mandat d’étudier, sur trois ans, les variations du niveau d’eau du lac afin de s’assurer que l’érosion provenant de l’inondation des rives ne mettait pas la santé du lac en péril et que la solution choisie serait la meilleure pour la santé du lac.
Plusieurs méthodes utilisées ont fait l’objet d’analyse : la délimitation exacte du bassin versant à partir des nouvelles données d’élévation LIDAR, les enregistrements des fluctuations à partir de données de pressions hydrostatique et atmosphérique enregistrées par deux capteurs électroniques, la comparaison avec d’autres lacs et les consultations auprès des résidents de ce secteur.
À l’issue de ce projet, le rapport final du Dr Carignan confirma les craintes des résidents : la santé du lac Ouimet était réellement en péril. Comme les variations du niveau de l’eau étaient plus grandes que la normale, l’important était de réduire ces dites variations. Selon lui, la santé d’un lac ne requiert pas nécessairement de revenir à un niveau moyen, mais de plutôt de réduire les fluctuations qui font un tort irréversible aux berges.
Des travaux pour l’automne 2022
Lors de la séance du Conseil municipal de mars dernier, la tenue de travaux pour l’automne 2022 fut annoncée. Des relevés topographiques et bathymétriques seront effectués puisqu’il y a, selon la Municipalité, une nécessité d’intervenir sur l’aménagement de l’exutoire du lac Ouimet qui ne répond pas aux réels besoins hydriques.
D’ailleurs, le service de l’Environnement voit, présentement, à ce que soient faites, notamment, des études biologiques pour répondre aux normes environnementales.
Pendant plus de 20 ans, un travail acharné qui a porté fruit. Grâce à leur ténacité, les résidents du lac Ouimet ont pressenti l’urgence de la situation et ont agi, à bon escient, pour la survie de leur lac. Voilà une conclusion des plus heureuses et un exemple à retenir.