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Lyne Gariépy – Ma sœur Chantal et moi sommes très proches. Nous avons perdu nos parents, et notre frère Martin est nomade (nous sommes proches de notre frère aussi, mais un proche éloigné!). Il y a de cela tout juste deux ans, ma sœur a donné naissance à son premier bébé, Darius, faisant de moi et mon amoureux les parrain et marraine les plus heureux au monde.
Comme nous n’avons pas d’enfant, nous nous impliquons le plus possible, passant au minimum une journée par semaine avec lui. Depuis bébé naissant, je l’ai donc bercé, lui ai chanté des chansons, je l’ai nourri, et surtout j’ai passé plusieurs heures à jouer avec lui et à le câliner. Je l’appelle «mon amour », et il sait très bien que c’est de lui dont je parle ! Pour lui je suis Tatie, un des premiers mots qu’il a dits (après maman papa bien sûr) !
Arrive la COVID-19, et nous ne pouvons plus être physiquement ensemble. On s’ennuie les uns des autres, il me manque profondément. Bien sûr nous skypons plusieurs fois par semaine. Mais comment compenser le contact physique avec un enfant de deux ans qui veut seulement qu’on le serre dans nos bras ? Nous avons développé de nouveaux jeux et de nouvelles routines entre nous. Je fais semblant de le chatouiller, et ma sœur ou mon beau-frère le fait pour vrai dans son dos. Il n’y voit que du feu, demandant que « Tatie le chatouille »! Il joue avec moi et me prête ses jouets à travers la caméra de l’ordinateur. Même chose pour sa nourriture, qu’il me fait goûter, ou même parfois qu’il refuse de partager, me disant : « non Tatie, c’est à Dada ». On lit des livres. Il me conte sa journée. Mais surtout, on chante beaucoup. Il me demande des chansons, allant de Baby shark et À la claire fontaine, que l’on chante tous ensemble, à Fix you de Coldplay (« Tatie, fix you ! »), que je lui chante depuis bébé, et qu’il écoute très attentivement. Il a un très bon sens du rythme !
Bien évidemment, des fois il me demande si je vais prendre une marche avec lui, ce que je ne peux faire, distance et confinement obligent. Mais la plupart du temps, il semble comprendre qu’on ne peut se voir et se toucher, la faute au « méchant virus », comme il dit. Comme tout évolue rapidement à cet âge, sa parole s’est développée.
Il y a deux mois, lorsque je partais et que je lui disais : « Je t’aime fort », il me répondait : « T’aime » ou « Fort ». Or, la semaine dernière, alors que je lui disais bye bye au téléphone, il m’a dit par lui-même : « Tatie, je t’aime fort ». Mon cœur a craqué et explosé en même temps. J’aurais voulu le prendre dans mes bras, mais ce sera pour plus tard. En attendant, il m’a fait le plus beau des cadeaux !