- Échos du conseil de ville de Piedmont - 21 novembre 2024
- Échos du conseil de ville de Piedmont - 16 octobre 2024
- Échos du conseil de ville de Piedmont - 16 août 2024
COVID-19 dans les Laurentides
Émilie Corbeil – Contre vents et marées, la Maison d’entraide de Prévost et le Garde-manger des Pays-d’en-Haut demeurent au front pour nourrir les familles de la région qui sont dans le besoin. La situation présente n’est facile pour personne et demande beaucoup d’adaptation. Les deux organismes comptent sur la générosité des citoyens et des entreprises afin de garnir leurs réserves et de poursuivre leur mission, capitale pour des centaines de personnes.
Un financement mis à mal
La Maison d’entraide de Prévost et le Garde-manger des Pays-d’en-Haut sont à pied d’œuvre toute l’année afin de soutenir des centaines de personnes seules et des familles qui peinent à se nourrir. Les deux organismes, faiblement subventionnés, comptent sur les revenus apportés par leurs friperies et fouilleries pour fonctionner. Malheureusement, ces comptoirs ont dû être fermés, n’étant pas considérés comme des services essentiels.
Depuis le début de la crise du coronavirus, plusieurs employés ont dû être mis à pied et les deux organismes fonctionnent actuellement sur leur vieux gagné afin de payer les factures. La subvention salariale annoncée au fédéral viendra toutefois bientôt alléger leur fardeau financier.
Des demandes d’aide plus nombreuses
Pour Luc Lagacé, directeur général du Garde-manger des Pays-d’en-Haut, les effets de la crise se font déjà sentir. Dans les trois dernières semaines, les demandes pour du soutien alimentaire ont déjà augmenté d’environ 35 % et il s’attend à recevoir un nombre grandissant de nouvelles demandes dans les prochaines semaines.
La population de la MRC des Pays-d’en-Haut est certainement fortement touchée par la crise actuelle, puisque plusieurs de ses citoyens étaient en emploi dans l’industrie touristique, dont les activités ont été brusquement arrêtées.
Michèle Desjardins, coordonnatrice de la Maison d’entraide de Prévost, indique avoir reçu 4 nouvelles demandes de dépannage alimentaire.
On s’attend par contre, des deux côtés, à voir le nombre de demandes diminuer à partir du moment où la prestation canadienne d’urgence prendra effet.
Une adaptation nécessaire
Normalement, au sein des deux organismes, les demandes d’aide alimentaire ne sont acceptées que suivant certaines vérifications. Les conditions actuelles font toutefois en sorte que des mesures plus flexibles ont été mises en place afin de permettre aux personnes dans le besoin de recevoir de l’aide rapidement et en fonction de leurs besoins. À la Maison d’entraide, les foyers dans le besoin peuvent recevoir de l’aide alimentaire la journée même de leur demande. Aussi, les paniers alimentaires sont distribués sans contact afin de protéger les bénévoles et les bénéficiaires.
À la Maison d’entraide, avant la crise, plus de 70 bénévoles supportaient l’équipe régulière. Plusieurs d’entre eux ayant plus de 70 ans, on a dû faire appel à d’autres bénévoles. La générosité semble au rendez-vous de ce côté, madame Desjardins ayant reçu plusieurs offres de bénévolat. Par ailleurs, tous les généreux bénévoles réguliers de la banque alimentaire sont restés au front pour servir les gens dans le besoin.
Des intervenants de premier plan
Les deux organismes sont également prêts à livrer des denrées aux aînés qui ne doivent pas se déplacer en cas de besoin. À la Maison d’entraide, on est également aptes à soutenir les citoyens qui ont besoin d’aide afin de remplir des demandes et des formulaires gouvernementaux. Ceux qui ont besoin d’aide psychosociale ou qui ne savent pas où se diriger pour recevoir des soins et des services peuvent également s’adresser à la Maison, qui se chargera du référencement.
La générosité des citoyens et des entreprises
Pour l’heure, les banques alimentaires de la région sont bien garnies. Les denrées non périssables restantes de la Guignolée 2019, ainsi que les livraisons de Moisson Laurentides, suffisaient à la demande régulière.
La Maison d’entraide de Prévost a profité de dons importants de 3000 $ de la part du Club Optimiste et de 3000 $ du IGA Marché Piché. La Caisse Populaire de la Rivière-du-Nord a également octroyé un don de 1000 $. Une importante campagne de socio-financement a par ailleurs été mise de l’avant à l’initiative de la Ville de Prévost, qui doublera les dons jusqu’à concurrence de 10000 $. Les citoyens sont invités à consulter le site Web de la Ville pour en apprendre davantage et faire un don.
Le Garde-manger des Pays-d’en-Haut a bénéficié, entre autres, de la générosité des députées d’Argen-teuil et de Bertrand, de plusieurs épiciers et de restaurants fermés qui ont remis leurs denrées. Les équipements de réfrigération ayant atteint leur pleine capacité, d’autres organismes régionaux ont accepté de prêter les leurs.
La fragilité économique des ménages
La hausse des demandes qui a fait suite à la crise du coronavirus ne manque pas de mettre en évidence la précarité économique de plusieurs foyers qui n’ont pas les économies nécessaires pour survivre à quelques semaines de perte de salaire.
Les gestionnaires des deux organismes s’entendent pour dire que le coût du logement dans la région, ajouté aux faibles salaires dans l’industrie du tourisme et des services, viennent amoindrir les capacités d’épargne de maints ménages.