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L’insouciance était contagieuse
Anthony Côté – La décision de fermer les sentiers de plein air dans la région a été provoquée par des insouciants et des… sceptiques.
Un retour sur la fin de semaine du 22 mars : au Québec, on venait de recevoir un ordre de distanciation de deux mètres et de défense de rassemblement. Par ce magnifique dimanche, nombre de randonneurs ont fait fi de la consigne et se sont dirigés au parc de la Coulée. Des gens sont venus de partout au point où, exceptionnellement, le stationnement de l’école du Champ-Fleuri était bondé. Tous ces randonneurs insouciants se sont précipités dans les sentiers, et la distanciation de deux mètres a été jetée aux oubliettes. Des réunions informelles se sont tenues pour des discussions philosophiques sur, entre autres, la pandémie en cours. De plus, le parc linéaire le P’tit Train du Nord a lui aussi été envahi par d’autres insouciants. Dès le lundi suivant, certains habitués du parc de la Coulée se sont plaints à la Ville et au Club de la forte affluence et du non-respect des consignes. S’est ajoutée durant la journée, une recommandation gouvernementale sur les parcs et espaces verts. En urgence, le même jour, le Conseil de ville a voté un règlement pour fermer tous les parcs et espaces verts. Les sentiers de plein air y ont ensuite été ajoutés. Puis mardi, tous les commerces et entreprises non essentiels ont été contraints de fermer. Des affiches ont été fabriquées en urgence et les bénévoles des organismes de plein air ont été mis à contribution pour les mettre en place devant les accès aux sentiers. Dommages collatéraux : les autres sentiers de plein air de la région ont été fermés : parc des Falaises, parc linéaire du P’tit Train du Nord, Forêt Héritage, parc régional de la Rivière-du-nord. Avec l’incompréhension des sceptiques, la page Facebook du parc de la Coulée a été inondée d’injures envers les bénévoles pour avoir fermé les sentiers aux randonneurs. L’organisme a dû fermer sa page. La Ville aussi a reçu une volée de bois vert.
En toute honnêteté, la fermeture printanière normale des sentiers était sur le point d’être amorcée; elle a été devancée quelque peu. Par contre, les sentiers ne rouvriront pas après la fonte des neiges pour donner le temps d’assécher les pistes comme d’habitude. Nous voilà un mois plus tard : le besoin de distanciation et la défense de rassemblement ont été martelés dans les médias par les autorités de santé publique. Je crois que les insouciants et les sceptiques ont maintenant pris conscience de la nécessité de s’y conformer. Reste les resquilleurs, ceux pour qui, si les autres se conforment aux consignes, eux n’ont pas besoin de s’y mettre. Des égoïstes assumés qui ne veulent pas voir leurs libertés réduites. Durant cette pandémie et fort de mes 70 ans, je leur demanderais de mettre l’épaule à la roue pour cette fois et de respecter la distanciation sociale dans leurs activités. Puisque la distanciation sociale est ici pour un temps indéterminé, souhaitons qu’après la réouverture des sentiers de plein air, que des randonneurs disciplinés puissent profiter à nouveau de leurs sentiers de plein air.
Sur une note plus légère, la fermeture de la Forêt Héritage a été appréciée par… un orignal qui a fait le tour du propriétaire dans le secteur du Haut-Saint-Germain !