Josée Desnoyers entrepreneur

Le sourire de Josée Desnoyers avant le grand œuvre – Photo : Marie-Claude Aspiros

Une donneuse née

Marie-Claude Aspiros – Dire que Josée Desnoyers a sa ville dans le sang est un euphémisme! En effet, cette femme d’action est non seulement native de Prévost, mais elle y a toujours vécu et travaillé. Et le plus important : elle veut y rester ! Fière de son coin de pays, cette entrepreneure le démontre en priorisant l’achat local, autant pour elle que pour son commerce. Et dans son salon de coiffure, elle tient à ce que les employées autant que les clients se sentent chez eux. C’est un des fondements de son service à la clientèle.

Donner pour la communauté

Josée Desnoyers a été récipiendaire de la médaille du jubilé de la Reine Elizabeth II. – Photo : Marie-Claude Aspiros

Issue d’une famille de sept enfants dont les parents étaient entrepreneurs, un propriétaire de station-service et une mère très impliquée dans la communauté, Josée Desnoyers a développé très tôt, de même que ses frères et sœurs, la philosophie de partager et de travailler pour sa communauté qui leur fut sans aucun doute transmise par leur mère.

Josée aime les gens, elle les comprend et elle souhaite ardemment faire une différence dans leur vie. Elle se considère comme étant une rassembleuse et elle s’implique avec ardeur dans des projets qui lui tiennent à cœur. Depuis 2003, Josée agit en tant que représentante de la communauté au conseil d’établissement des trois écoles primaires de la région. Durant sept ans, elle a été trésorière de la maison des soins palliatifs. Aujourd’hui, c’est à titre de vice-présidente du Club optimiste de Prévost qu’elle apporte sa contribution. Son rôle ? Solliciter les commerces et entreprises. Ayant la chance de porter les deux chapeaux (ceux de solliciteuse et de sollicitée), elle comprend bien leur réalité, c’est pourquoi elle cherche des mandats liés à des collectes de fonds. « Il faut que ça touche et que ça soit logique, affirme-t-elle. »

Mais ce qui l’émeut personnellement, c’est de travailler pour les enfants et de les faire participer, ce qu’elle et ses équipes font d’ailleurs lors d’événements comme la course de Boîtes à savons, Prévostars ou le party d’huîtres.

La coiffure, plus qu’un métier

Josée a commencé à travailler au salon de sa sœur, Françoise, en 1978. Elle était alors âgée de 12 ans. Au gré des mois et des années, elle a occupé tous les postes, elle a fait toutes les tâches liées au métier. « Tout se montre à qui veut apprendre », affirme Françoise, la sœur aînée et copropriétaire du salon chez Françoise. « Ma sœur a toujours voulu savoir, ça donc été un privilège pour moi de lui transmettre mon expérience. » Apprendre plein de choses différentes dans des milieux différents est un des plus grands plaisirs pour Josée, qui a toujours su que la coiffure serait son métier.

Selon Josée, il y a toujours du nouveau en coiffure, que ce soit en ce qui a trait aux techniques ou aux produits, par exemple. C’est un monde constamment en évolution, comme la mode. « La coiffure, c’est vivant, et on apprend toujours ! » Et elle ne s’en lasse pas, au contraire, parce que couper les cheveux, c’est beaucoup plus qu’une nécessité, c’est une passion.

Assez tôt dans sa carrière, Josée a découvert que ce qu’elle aimait véritablement, c’était de couper les cheveux, en particulier ceux des hommes et c’est d’ailleurs ce qu’elle fait depuis maintenant 42 ans. Lorsqu’un client prend place sur sa chaise, une discussion s’entame, une relation se crée. « Lorsqu’il sort du salon, le client est heureux, on lui a fait du bien! », insiste Josée, pour qui cet aspect « psychologie » de son travail lui plait particulièrement.

Josée est également une patronne, et ce qu’elle souhaite, c’est que ses employés soient heureux, qu’ils soient bien avant d’être bons. « Car quelqu’un qui est passionné par ce qu’il fait peut très bien réussir », mentionne cette femme intègre.

Une reconnaissance internationale

La reconnaissance est un enjeu délicat pour cette femme récipiendaire de la médaille du jubilé de la Reine Elizabeth II. En effet, Josée souhaite partager le mérite des actions qu’elle entreprend avec les gens avec qui elle les réalise. « Je travaille avec des gens et c’est à l’équipe que le mérite revient », dit-elle, résolue.

Elle a pourtant été invitée quatorze fois aux Championnats du monde de la coiffure, la plupart du temps en Europe. À lui seul, ce fait démontre que Josée Desnoyers est reconnue par ses pairs comme faisant partie d’une élite mondiale.

C’est ainsi que durant ces événements, Josée a non seulement la possibilité de voyager avec les meilleurs coiffeurs au monde, mais elle soutient l’équipe canadienne et a le privilège de suivre des formations et des conférences prodiguées par les meilleurs. Elle a d’ailleurs reçu des mains de l’anglais Patrick Cameron, à ses yeux, le plus grand coiffeur au monde, une brosse avec laquelle il venait de faire une démonstration. « Le rencontrer et assister à certaines de ses formations est passionnant et hypermotivant », insiste cette femme modeste.

Formée en Europe, particulièrement en France et en Allemagne, Josée est aujourd’hui reconnue par les plus grandes compagnies du domaine. Mais ce n’est surtout pas ce fait qui changera sa perception des choses, au contraire. Elle sait qu’elle n’est pas éternelle et que sa place, elle devra la céder un jour. « Il faut être capable de déléguer et se retirer au bon moment. Le monde continuera de tourner lorsque je déciderai de passer à autre chose », termine-t-elle.

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